C’est sans conviction que les électeurs tchadiens ont commencé à se rendre dans les bureaux de vote dimanche 11 avril pour une élection présidentielle sans suspense. Dans ce pays du Sahel, le maréchal-président Idriss Déby Itno, au pouvoir sans partage depuis 30 ans, brigue un 6e mandat qu’il est assuré de remporter face à six candidats sans envergure.
Le véritable enjeu de ce scrutin reste la participation. Lors de son dernier meeting de campagne vendredi, le chef de l’État a exhorté ses partisans à « voter massivement ». Quelque 7,3 millions d’électeurs, sur une population de 15 millions d’habitants, sont appelés aux urnes. L’opposition la plus critique au président Déby a appelé au boycott du scrutin.
Le maréchal Déby a fait campagne principalement sur la « paix et la sécurité » dont il dit être l’artisan, dans son pays mais aussi dans une région tourmentée : le Tchad, enclavé entre la Libye, le Soudan, la Centrafrique entre autres, est un contributeur de poids au combat contre les jihadistes au Sahel, en projetant des troupes aguerries jusqu’au Mali et parfois au Nigeria.