AccueilLa UNELes Tunisiens se tourmentent pour leur l'avenir, selon une enquête IRI

Les Tunisiens se tourmentent pour leur l’avenir, selon une enquête IRI

Une nouvelle enquête nationale sur la Tunisie réalisée par le Center for Insights in Survey Research de l’Institut républicain international (IRI) révèle que, dix ans après la révolution de 2011, les Tunisiens restent méfiants  envers  la  classe politique et  sont mécontents de son incapacité à assurer la prospérité économique et à mettre fin à la corruption.

« Une décennie après la révolution, la Tunisie a fait des progrès dans sa démocratisation, mais les défis liés à l’économie et à la corruption demeurent », a déclaré Patricia Karam, directrice régionale de l’IRI pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. « La pandémie COVID-19 en cours a exacerbé ces problèmes, encourageant les citoyens à rechercher de nouvelles réformes et un leadership pour y faire face ».

Interrogés sur la principale réalisation du gouvernement en 2020, 75 % des Tunisiens ont déclaré qu’il n’avait rien accompli, et davantage pensent que le gouvernement (85 %), les ministères (81 %) et le parlement (88 %) ne font rien ou presque pour répondre aux besoins des citoyens ordinaires. Cela a probablement contribué aux perspectives négatives des Tunisiens pour l’avenir de leur pays, avec 87 % qui estiment que la Tunisie va dans la mauvaise direction – une augmentation notable de 20 points depuis le dernier sondage de l’IRI en décembre 2019. 

Parmi les préoccupations qui nourrissent le mécontentement des Tunisiens, l’économie arrive en tête, 88 % d’entre eux  trouvant que  la  situation économique actuelle du pays est « assez » (16 %) ou « très » (72 %) mauvaise. De plus, un Tunisien sur quatre affirme avoir du mal à acheter ne serait-ce que de la nourriture et les biens les plus essentiels à la survie de sa famille. Lorsqu’on leur demande quelle devrait être la priorité du gouvernement, l’emploi des jeunes arrive en première position (20 %), suivi par COVID-19 – qui n’a fait qu’aggraver  les résultats désastreux  de l’économie tunisienne  à 16 %. 

Vivement de nouveaux partis politiques !

Au-delà de l’économie et de COVID-19, la corruption est citée comme le deuxième problème le plus lancinant auquel la Tunisie est confrontée. La corruption a eu un impact négatif sur 78 % des citoyens, et 74 % d’entre eux affirment que les relations personnelles sont « très » (11 %) ou « assez » (63 %) importantes pour « faire avancer les choses » avec le gouvernement. Près d’un Tunisien sur quatre a fait personnellement l’expérience de la corruption avec la police (23 %) et près d’un Tunisien sur cinq a fait personnellement l’expérience de la corruption avec les hôpitaux (18 %). 

Compte tenu de leur frustration vis-à-vis de la classe politique et du rythme des réformes, 64 % des Tunisiens pensent que leur pays a besoin soit de réformes structurelles et d’un changement systématique (42 %), soit de réformes progressives (22 %). En outre, 53 % des personnes interrogées souhaitent voir de nouveaux partis politiques lors des prochaines élections.

Il est à préciser que cette enquête a été réalisée pour le compte du Centre de recherche sur les enquêtes de l’IRI par ELKA Consulting entre le 24 septembre et le 11 octobre 2020. Les données ont été recueillies selon une méthode d’échantillonnage probabiliste stratifiée à plusieurs degrés, par le biais d’entretiens en personne et à domicile. L’échantillon est composé de 1 200 répondants âgés de 18 ans et plus, et les données ont été pondérées en fonction de la région, du sexe et de l’âge. La marge d’erreur ne dépasse pas plus ou moins 2,8 % à un niveau de confiance de 95 %, et le taux de réponse a été de 70 %.

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