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«Les vaches ont faim et soif en Tunisie», dixit le DG de GIVLAIT

Une conférence de presse s’est tenue ce jeudi 29 septembre pour débattre de l’avenir de la filiale laitière en Tunisie.

Le président de  CONECT, Tarak Cherif a, dans une déclaration liminaire, A introduit  les thèmes à aborder, à savoir l’état des lieux du secteur laitier, et les solutions proposées pour son  développement et sa pérennité.

Le directeur général du Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait (GIVLAIT), Kamel Rjaibi, a évoqué dans le détail les quelques conclusions au niveau du cycle de production.

Il a souligné  que la Tunisie n’était pas à l’abri de tous les facteurs qui affectaient directement le lait et le système laitier, le qualifiant de « système de souveraineté alimentaire pour l’État tunisien », car il représente 25% de la production animale, 11% de la production agricole, 7% de la valeur de la production alimentaire, et 40% de la main-d’œuvre.

Le directeur a cité la prédominance des petits et moyens éleveurs (moins de 20 unités féminines)  dans le secteur de l’élevage bovin avec une faible organisation en structures professionnelles.

Il a également évoqué la non-valorisation du potentiel disponible pour la production de fourrage grossier dans les zones propices à la production fourragère.

De plus, le développement de l’activité d’élevage de vaches laitières dans les zones non traditionnelles est dépourvu de cultures fourragères, puisque 55 % du lait provient de bassins de collecte situés au centre et au sud du pays, outre l’incapacité des éleveurs à supporter les charges de l’activité et à couvrir les coûts de production en raison des capacités matérielles, des techniques limitées et des prix élevés de production, notamment le fourrage, l’énergie et la main d’œuvre.

Baisse de tous les indicateurs en 2022

L’année 2022 devrait connaître une baisse de tous les indicateurs de production et de vente, car une  régression  de la production de lait stérilisé et des ventes a été constatée au cours des six premiers mois, de 6,8% et 4,7%, respectivement, par rapport à 2021.

Et compte tenu des prix élevés des aliments, une baisse en termes de qualité de lait a été observée, et ce, suite à la fourniture de rations nutritionnelles non adaptées aux besoins du bétail.

En outre, le stock de lait demi-écrémé stérilisé a atteint 36 millions de litres à fin août 2022 contre 52,2 millions de litres par rapport à la même période  de l’année dernière, en raison de la forte baisse de la production et de la collecte.

Il est prévu que le niveau des stocks  va baisser  d’ici fin décembre, et donc des difficultés pourraient être enregistrées au niveau de l’approvisionnement du marché, selon des documents obtenus par African Manager auprès de l’association professionnelle paritaire pour viandes rouges et produits laitiers.

Ces problèmes ont provoqué une aggravation de la situation de nombreux établissements industriels actifs dans le secteur laitier, notamment en ce qui concerne les fabricants centraux de lait de consommation, qui ne couvrent plus leurs dépenses et supportent les charges du système, ce qui a entraîné la suspension de 4 unités industrielles de l’activité au cours des dernières années.

Le handicap de la collecte 

Rjaibi a évoqué une faible capacité de collecte et de stockage par rapport aux quantités produites, notamment en période de pic, d’où les perturbations importantes et de confusion manifeste dans le processus de collecte, de réception et de refroidissement du lait en raison du délai d’attente devant la plate-forme centrale.

Par ailleurs, il y a une faible compétitivité des centres de collecte face au secteur parallèle, compte tenu de la maîtrise des transporteurs de lait sur les circuits primaires de collecte et de leur impact direct sur les quantités et la qualité du lait.

De plus, une baisse notable des performances des centres de collecte durant cette période a été enregistrée. Par conséquent, les propriétaires se plaignent de la situation économique difficile due à la réduction importante des quantités collectées (suite à la baisse de la production) et à l’augmentation significative dans le coût de la collecte causé principalement par le coût élevé du transport, de l’énergie et de la main-d’œuvre.

Une augmentation au niveau de la compensation

Une augmentation du coût de la compensation, notamment la subvention affectée au titre de l’exploitation, a atteint un maximum en 2020 avec une valeur de 246 millions de dinars, comparée à une valeur de 239,6 millions de dinars en 2021.

Rjaibi a, au demeurant, évoqué un retard au niveau du rachat des redevances des centres laitiers détenus par l’Etat au titre de la concession d’exploitation et de stockage, lorsque les redevances des centrales laitières, au titre de la concession d’exploitation, dépassent 300 millions dinars.

Séduire les agriculteurs

Le responsable a parlé de l’importance de maintenir et de développer un système de confiance avec les agriculteurs et d’interagir avec eux de manière positive. Il a insisté sur le terme « séduire » pour les inciter à poursuivre leur travail, une activité à laquelle ils se soustraient désormais à cause de leurs pertes.

Il a, en outre, souligné que l’agriculteur se trouvait aujourd’hui contraint de vendre une partie de son troupeau pour couvrir les coûts de production en raison des capacités financières limitées.

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