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L’impact des mesures douanières US sur la Tunisie « relativement limité » mais déteint sur la croissance, selon Fitch

L’agence de notation Fitch, au travers de sa filiale BMI Fitch Solutions Company, vient de délivrer son rapport sur le risque pays consacré à la Tunisie. La part belle y est faite à l’impact des droits de douane décrétés par l’administration américaine  dont l’annonce, révèle l’agence de rating, «  nous a incités à réviser à la baisse nos prévisions de croissance pour la Tunisie, de 1,2 % à 1,0 % en 2025 et de 2,1 % à 1,5 % pour 2026 ». Toutefois, tempère Fitch, l’impact direct sur la Tunisie sera «  relativement limité, car les exportations tunisiennes vers les États-Unis ne représentaient que 2,2 % du PIB en 2024 ».

Il  n’en demeure pas moins que  l’impact indirect des droits de douane US sur la demande d’exportations de la zone euro, le principal partenaire commercial de la Tunisie, sera plus prononcé. Cependant, la baisse des importations de pétrole fera plus que compenser le déclin des exportations, ce qui conduira à un déficit des comptes courants plus faible de 1,4 % du PIB en 2025. La réduction du déficit et l’appréciation du dinar par rapport au dollar américain atténueront la pression sur les réserves de change pendant le reste de l’année 2025, ajoute BMI Fitch Solutions Company.

Autre projection formulée dans ce rapport : la pression extérieure reprendra en 2026, lorsque le déficit de la balance courante se creusera pour atteindre 2,6 % du PIB et qu’une dette extérieure de 1,1 milliard d’USD sera exigible. Mais la  baisse des prix du pétrole permettra de réduire la facture des subventions, ce qui contribuera à réduire le déficit budgétaire à 5,6 % du PIB en 2025.

 La baisse des prix des carburants soutiendra également  la pression désinflationniste. Ceci, ainsi qu’une croissance économique plus faible, encouragera la Banque centrale de Tunisie à assouplir encore sa politique monétaire de 50 points de base jusqu’à la fin de l’année 2025, prévoit Fitch.

Et alors que la baisse des prix du pétrole atténuera quelque peu la pression fiscale et extérieure en 2025, l’impact direct et indirect des droits de douane américains sur la demande extérieure pour les exportations tunisiennes s’ajoutera à la pression exercée par l’augmentation de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur le revenu et provoquera un ralentissement plus marqué de la croissance économique. Cela « prolongera les difficultés socio-économiques sur le marché et maintiendra le mécontentement social à un niveau élevé », selon Fitch qui évoque des « difficultés [pour la Tunisie] à accéder aux financements extérieurs dont elle a tant besoin, qui restent pour la plupart conditionnés à la mise en œuvre de réformes économiques impopulaires. Dans l’ensemble, la Tunisie obtient un score modéré de 40,2 sur 100 dans notre Indice de Risque Politique (IRP), où un score plus élevé dénote un risque plus élevé, en mai 2025, souligne Fitch.
L’agence, qui note  que le nouveau système présidentiel tunisien confère au président d’importants pouvoirs exécutifs et législatifs, avertit que «  les risques de gouvernance pourraient s’aggraver si les politiques menées ne s’attaquent pas efficacement aux problèmes économiques structurels, tels que les importants déficits jumeaux, le niveau élevé de la dette, le chômage et l’inflation élevés, et les pénuries constantes de biens et de services de base ». La Tunisie obtient donc un score de 39,9 sur 100 pour la sous-composante Gouvernance de notre indice en mai 2025, précise Fitch.

Forces et faiblesses de l’économie

Décryptant les forces et les faiblesses de l’économie tunisienne, Fitch conclut que celle-ci est relativement bien diversifiée, avec de solides secteurs des services, de l’agriculture et de l’industrie manufacturière, ajoutant que le développement important du capital humain et la proximité des marchés européens attireront les investissements étrangers à long terme, en particulier dans le secteur de l’énergie.
Cependant, et s’agissant des faiblesses, il est fait observer  que les bases commerciales et industrielles du marché se trouvent sur la côte et l’intérieur du pays est moins développé. Ensuite, le e chômage, en particulier chez les jeunes, reste nettement plus élevé que sur d’autres marchés nord-africains.

Enfin, le profil de dépenses rigide du marché, où les salaires représentent environ la moitié des dépenses publiques, « laisse aux autorités une marge de manœuvre limitée pour réduire les dépenses sans alimenter le mécontentement social », fait remarquer l’agence.
Il n’en existe pas moins des opportunités : le tourisme pourrait devenir une source plus importante de croissance à long terme si les conditions de sécurité restent stables pendant plusieurs années et si des investissements étrangers suffisants se matérialisent.
 De nouvelles réformes réalisées avec l’aide du FMI pourraient contribuer à améliorer la confiance des investisseurs étrangers dans l’économie et débloquer l’accès au financement d’autres sources bilatérales et multilatérales.

 Des négociations commerciales fructueuses avec les États-Unis pourraient réduire les droits de douane imposés aux exportations tunisiennes, limitant ainsi l’impact négatif que cela pourrait avoir sur la position extérieure du marché et sur la croissance économique.

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