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Livrée au loisir cruel de la chasse, la richesse cynégétique au bord de l’épuisement

La nouvelle saison de la chasse aux gibiers animaux 2023/2024 s’ouvre le 1er octobre 2024, en Tunisie, au milieu de la multiplication des cris d’alarme lancés tant par les citoyens ordinaires que par  les chasseurs réguliers contre les ravages occasionnés à la richesse cynégétique (gibiers)  du pays par le braconnage et la chasse anarchique conjugués aux effets des changements climatiques et des feux répétés des forêts.
Les autorités tunisiennes ont institué depuis des décades une pause de quelques mois pour la pêche maritime afin de permettre aux stocks de se renouveler régulièrement, tandis qu’aucune mesure similaire n’a été prise en faveur du gibier terrestre.

Notre voisine l’Algérie avec laquelle nous possédons des forêts naturelles communes, a suspendu la chasse pendant plus de 30 ans et l’a relancée exceptionnellement cette année 2023, depuis le 15 septembre.

Le 16 août dernier 2023, lors d’une séance de travail tenue par le ministre de l’Agriculture, de la pêche et des ressources hydrauliques, Abdelmonem El Ati, avec une délégation de la Fédération nationale des associations régionales des chasseurs, au nombre de 24, la principale question évoquée a été le recul de la richesse animale ou cynégétique face au braconnage et à la chasse anarchique, parallèlement à l’impact des changements climatiques et de la raréfaction de l’eau sur la durée de séjour des oiseaux migrateurs de passage en Tunisie. L’effet des feux de forêt et les atteintes de toutes sortes (abattages clandestins)  dont est victime le domaine forestier national ont été également examinés.
Le ministère a d’ailleurs mis en place un numéro vert à la disposition des citoyens pour informer ses services compétents de tels abus, soit 80101250.

Gardes champêtres

Commentant sur fb le compte rendu d’une récente réunion d’évaluation tenue par l’association régionale des chasseurs de Nabeul, un citoyen a mentionné la pose de milliers de filets et de trappes fixes, sur des dizaines de kilomètres durant la saison du printemps en pleine période de reproduction des oiseaux, dans les forêts d’El Haouaria, pour la capture des oiseaux.

Un autre citoyen a mis en doute la sincérité des chasseurs réguliers quand ils s’engagent à respecter les normes et les règles de la chasse légale afin de préserver le gibier.
Or, le nombre des gardes champêtres est très faible et ne permet pas une couverture totale et efficace de l’activité de la chasse dans les forêts et parcours qui constituent le tiers de la superficie totale de la Tunisie (5 millions d’hectares, au total). Les zones sahariennes sont aussi exposées au braconnage. Un braconnier attrapé mais combien d’autres qui arrivent à déjouer la vigilance des gardiens et à échapper.

Nous sommes loin de la norme qui est d’avoir un agent forestier par 1000 hectares.
Sur un autre plan, des analystes ont minimisé le profit économique de la chasse en Tunisie, même dans le respect strict des règles.

La somme perçue par les services forestiers du ministère de l’agriculture est modique, variant entre 50 dinars et 30 dinars par chasseur et par saison, alors que les associations de chasseurs exigent déjà le paiement de 50 dinars pour en être membres, sachant que l’adhésion à une association de chasseurs est l’une des conditions devant être remplies pour obtenir une autorisation de chasser.

Par contre, comme on peut le vérifier sur l’Internet, les agences de voyages étrangères qui organisent le séjour des chasseurs étrangers du sanglier en Tunisie (3 à 4 jours pas plus), demandent au chasseur jusqu’à 2500 euros , soit  8000 dinars.  
Puis la chasse, longtemps tolérée partout dans le monde comme un loisir et un sport « bénéfique », une catharsis comme disait le philosophe grec Aristote, (adoucissement de l’agressivité naturelle), est détournée de ce but et devient un moyen de contrebande.
Les médias tunisiens ont abondamment relayé, ces derniers jours, la nouvelle relative à l’arrestation, à Ghardimaou, par les agents du ministère de l’Agriculture,  d’un passeur venant d’Algérie au volant d’un camion léger à bord duquel il avait caché 32 écureuils gris, 10 cotentines (poules), 4 pigeons et un berger du Caucase, dans l’intention de les introduire illégalement en Tunisie.

Justement, la Tunisie, malgré sa taille relativement modeste, se prévaut d’une faune riche en espèces. Elle compte 82 espèces mammifères terrestres, 395 espèces d’oiseaux, 65 espèces de reptiles et bactéries et 333 espèces de poissons. Le plus petit oiseau en taille dans le monde existerait en Tunisie, dans la montagne de Boukornine,  à Hammam Lif.
Parmi les « gibiers » proposés à la chasse, on signale notamment le sanglier, pour les mammifères, puis pour les oiseaux et volatiles, le pigeon ramier, la bécassine, le colvert, le pilet, le souffleur, le souchet, l’oie cendrée, la sarcelle d’hiver et d’été, les fuligules, les foulques, le pluvier, les grives, et étourneaux, la bécasse des bois, la caille de passage, la tourterelle sédentaire et de passage, le pigeon biset, la ganga cata (bou herba), la ganga tacheté (bou sboula), et la ganga couronnée (el ghannay).

S.B.H.

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1 COMMENTAIRE

  1. Article plein de contre vérités qui révèle à quel point son auteur s’écarte du journalisme professionnel pour nous exposer dès le titre à quel point il peut déverser une haine complètement injustifiée et infondée. Chasseurs, braconniers et contrebandiers sont mis pêle-mêle sur le même pied d’égalité, informations faussées sur les périodes de chasse et sur les contributions des chasseurs à la caisse de l’état, sur les montant perçus par les associations et sur leur rôle. Citations Facebook prises pour référence, commentaires de citoyens mystères, …
    En bref, peut beaucoup mieux faire.

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