AccueilLa UNEL'UE durcit le ton. Saied droit dans ses bottes!

L’UE durcit le ton. Saied droit dans ses bottes!

L’Union Européenne n’a pas lésiné sur les mots pour qualifier la situation qui prévaut en Tunisie et préconiser en termes tout aussi impérieux la trajectoire que le pays devra emprunter pour éviter « l’effondrement économique »  selon les dires du responsable de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell.

En n’y allant pas du dos de la cuiller, il entend sans doute souligner que le temps court désormais trop vite pour l’Etat tunisien dont la palette de solutions ne fait que se rétrécir pour se limiter in fine  à une « capitulation » face aux exigences du Fonds monétaire international. C’est ce que rejettent le président de la République, Kais Saied, au nom de la souveraineté nationale et de la non-immixtion dans les affaires intérieures du pays,  et pour d’autres raisons, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni,  qui a affirmé pas plus tard que ce mardi que son pays fait  tout son possible pour sortir de l’impasse concernant un prêt du FMI. Elle relaye en cela son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, qui  craint que sans ce crédit, la Tunisie ne soit déstabilisée, donnant lieu, ce faisant, à une  nouvelle vague de migrants en direction de l’Europe. D’autant que la  Tunisie a récemment dépassé la Libye en termes de nombre de départs de bateaux de migrants vers l’Italie.

Dans une lettre envoyée avant le sommet européen qui se tiendra cette semaine à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne, Von der Leyen, indique que l’Union est prête à mobiliser 110 millions d’euros supplémentaires pour l’Afrique du Nord afin d’empêcher les boat-people de risquer leur vie en prenant des bateaux pour l’Europe.

Cette somme s’ajoute aux 208 millions d’euros déjà annoncés pour 2023 et est destinée au « retour volontaire, à la coopération en matière de lutte contre le trafic de migrants, à l’équipement et à la formation ».

Les ministres français et italien des AE bientôt en Tunisie

Bien qu’aucune date n’ait été fixée, Von der Leyen a indiqué  que la Commissaire aux Affaires intérieures Ylva Johansson, ainsi que les ministres italien et français des Affaires étrangères, se rendront bientôt en Tunisie.

L’UE souhaite mettre en place des partenariats opérationnels de lutte contre la contrebande en Égypte et en Tunisie, des accords qui devraient permettre à l’UE de renforcer leur police et leur appareil de sécurité.

Bien que les détails de ces plans restent rares, un document interne de l’UE sur le trafic de migrants datant de décembre dernier, consulté par EUobserver présente des plans opérationnels pour l’Italie afin de renforcer les enquêtes principalement avec l’Égypte, la Libye et la Tunisie.

Cela comprend l’échange d’informations en temps réel et le partage de renseignements, avec l’agence de police de l’UE, Europol, et Eurojust, l’agence de l’UE pour la coopération judiciaire.

L’asile pour l’endiguement

Thomas Spijkerboer, professeur de droit des migrations à la Vrije Universiteit Amsterdam, estime que de tels plans sont plus faciles à adopter dans les pays où la démocratie est menacée ou inexistante.

« Il s’agit peut-être d’un élément crucial en Tunisie », a-t-il déclaré.

Spijkerboer, ainsi qu’une poignée d’autres chercheurs, ont étudié les politiques d’asile de l’UE et leur impact en Tunisie, au Niger, en Serbie et en Turquie.

L’une des principales conclusions de leur rapport de 40 pages est que les autorités de ces quatre pays refusent de mettre en place des systèmes d’asile efficaces. « Elles sont conscientes que ceux-ci serviront de politiques d’endiguement », a-t-il déclaré.

La Tunisie a également refusé d’adopter sa loi sur l’asile, rédigée en partie par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avec le soutien financier de l’UE.

Selon Spijkerboer, la Tunisie craint que l’adoption de cette loi ne permette à l’Europe de désigner la Tunisie comme un pays tiers sûr et de faire pression sur elle pour qu’elle accepte de reprendre les personnes secourues en Méditerranée.

« La Tunisie ne veut pas devenir un hotspot », a-t-il déclaré. Le hotspot est un concept de l’UE qui a donné naissance à des campements tentaculaires ressemblant à des ghettos sur les îles grecques.

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