La prison parisienne de la Santé, dont le célèbre quartier « VIP » a accueilli de nombreuses personnalités, de Carlos à Bernard Tapie, ferme ses portes lundi pour une rénovation de cinq ans qui doit la remettre en état, mais dont d’anciens résidents espèrent qu’elle ne détruira pas sa toute relative « humanité ».
La modernisation de cet établissement mythique du XIXe siècle, situé en plein cœur de Paris – dans la rue de la Santé qui lui donnera son nom -, fait partie des grands chantiers pénitentiaires lancés par Christiane Taubira pour plus de 800 millions d’euros, avec les Baumettes à Marseille et Fleury-Mérogis dans l’Essonne.
La prison, dont seul le quartier de semi-liberté qui accueille aujourd’hui 80 personnes restera ouvert, présente un état de « vétusté avancé », selon le ministère de la Justice.
La Santé sera donc remise à neuf, mais les contours exacts des travaux dont elle bénéficiera n’ont pour l’heure pas été dévoilés.
« L’idée est d’offrir davantage de dignité aux détenus en conservant la proximité humaine d’un établissement implanté au cœur de la ville », explique-t-on à la Chancellerie. « Le projet sera rendu public après la signature du contrat d’ici la fin de l’année 2014. »
Plusieurs blocs de la maison d’arrêt avaient été fermés dès 2006 en raison de leur insalubrité.
« Les gens se prenaient des bouts de plafond sur la tête », témoigne François Bès, coordinateur pour l’Ile-de-France de l’Observatoire international des prisons (OIP).
« C’était dans un tel état de décrépitude qu’il fallait absolument rénover », ajoute-t-il, évoquant, entre autres, l’entassement de certains détenus, à trois voire quatre par cellule et la chaleur, l’été, de cellules situées dans les derniers étages.