AccueilLa UNEPénurie du sucre : l'Observatoire Raqabah conclut à une action délibérée

Pénurie du sucre : l’Observatoire Raqabah conclut à une action délibérée

Dans un récent communiqué paru mercredi 13 septembre 2023, Marsad Raqabah , l’Observatoire Raqabah, dénonce la pénurie du sucre en Tunisie, qui dure depuis des mois avec un stock inférieur à 1700 tonnes suffisant à couvrir à peine la consommation de deux jours.

En effet, note l’Observatoire, les quantités disponibles dans les entrepôts de l’Office tunisien du commerce du Grand Tunis s’élèvent à moins de 135 tonnes. Un chiffre alarmant, étant donné que ces quantités sont destinées aux régions du Grand Tunis, de Bizerte, de Zaghouan, dont les besoins quotidiens dépassent généralement 600 tonnes pendant cette période. De plus, les entrepôts de la région de Sousse et de Sfax sont épuisés. Ils couvrent également les besoins de Monastir et Mahdia.

Cette crise du sucre survient presque à la même période que l’année dernière, laissant les citoyens perplexes, se demandant, surtout à l’approche du « mouled », s’il y va y avoir une issue à cette pénurie.

Selon le communiqué, cette crise coïncide, en outre, avec la fin du « cycle sucrier » de la société « Genor » de Hamadi Kooli, vice-président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat.

Raqabah a mené l’enquête et conclu qu’il existe « une action délibérée pour épuiser le stock de réserves de sucre, l’office n’ayant pas eu recours à l’importation, et provoquer  ainsi une crise, outre le fait d’acquérir des quantités produites de la société « Genor » à un prix supérieur à ceux du marché ».

C’est la même conclusion à laquelle était parvenu l’Observatoire l’année dernière, et qui l’avait décidé à déposer une plainte contre la Direction générale du Commerce et les responsables de la société Genor pour «soupçons d’entente dans le but d’obtenir un avantage et des gains financiers aux dépens de l’argent public et conflit d’intérêts dans le domaine des Marchés relatifs à l’approvisionnement en sucre ».

Preuves à l’appui

Ces derniers jours, Raqabah a eu les preuves suivantes :

– Aucune crise n’a eu lieu en termes de disponibilité du sucre sur le marché mondial au cours des derniers mois et il n’y a pas eu, non plus,  de hausse des prix d’une manière qui puisse justifier la baisse des importations.

– Environ 28 000 tonnes de sucre « brut » sont disponibles dans les entrepôts de l’office de Radès, depuis août, sans compter les dépenses énormes qui en résultent. Sachant que la valeur de ces quantités dépasse 50 millions de dinars assurés par emprunt bancaire.

– La société de raffinage de sucre a cessé ses activités de raffinage il y a des mois sous prétexte d’opérations de maintenance, puis sous prétexte d’attendre que les quantités de sucre brut arrivent, parallèlement à une détérioration de la qualité prouvée par des analyses fréquentes du sucre produit.

– Cessation de la mise en sachet d’un 1 kg , du  sucre blanc destiné à la consommation des ménages il y a quelque temps sans prendre les mesures légales nécessaires contre cette défaillance.

– Le fait de laisser les stocks s’épuiser sans effectuer d’autres achats à temps en raison du manque de liquidités et du refus des fournisseurs de libérer les marchandises à temps.

Par ailleurs, l’Observatoire a obtenu une copie d’une lettre adressée par le Directeur Général de «Genor », Hamadi Kooli, au Directeur Général du Commerce le 17 août 2023, ainsi qu’une copie d’une autre lettre adressée au Ministre du Commerce le 18 août 2023, réclamant la fixation du prix de vente de la tonne de sucre produite par sa société à 2500 dinars « comme cela a été le cas l’an dernier ».

Toujours selon les données du même Observatoire, Kooli a suggéré d’orienter cette production « vers l’industrie alimentaire destinée à l’exportation, comme cela a été également le cas l’an dernier ».

Avant l’année dernière, le prix d’achat du sucre par l’OCT  était de l’ordre de 1390 dinars par tonne. Il a été porté à 2500 sur la base de l’accord du 22 août 2022 signé par Elyes Ben Ameur, PDG de l’office du commerce de Tunisie (OCT).

La lettre susmentionnée confirme que « la production de raffinage du sucre est très faible cette année, atteignant seulement 3333 tonnes, soit environ 3 jours de consommation pour tout le pays.

A cet effet, l’Observatoire met en garde contre une éventuelle répétition du scénario de l’an dernier, à savoir : l’aggravation de la crise pendant une certaine période, entraînant l’interruption de l’approvisionnement en sucre des marchés, la perturbation de la production dans de nombreuses usines utilisant le sucre, et l’importation de quantités limitées du marché algérien à un prix élevé, outre la signature d’un accord avec la société « Genor » et l’orientation de sa production vers les industries alimentaires destinées à l’exportation. Commence, ensuite, le raffinage du sucre brut stocké, sa mise en sachets pour approvisionner le marché et normaliser la situation… Et ainsi de suite.

Selon son communiqué, l’observatoire publiera prochainement à l’intention de l’opinion publique un rapport détaillé sur la filière sucrière, afin de sensibiliser davantage les citoyens. « Tant que la plainte devant la justice n’a pas été traitée, malgré la gravité des actes et leur impact significatif sur les

conditions des citoyens. Tant que les autorités de contrôle ferment les yeux et protègent les personnes impliquées dans la manipulation des produits de base. »

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1 COMMENTAIRE

  1. Une manière simple et bien rodée, pour s’enrichir sur le dos des autres. Et quand ça devient trop chaud, légalement, on ramasse le fric et on va ailleurs. Comme tout bon PARASITE.

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