AccueilLa UNESaied et karoui vus de Washington

Saied et karoui vus de Washington

Les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle, Kais Saied et Nabil Karoui sont diversement perçus à domicile et dans une moindre mesure dans quelques pays européens, notamment en France.         Ailleurs, ils n’auraient droit de cité que dans quelques cercles restreints d’initiés, et d’experts spécialistes des affaires tunisiennes. C’est le cas de Sasha Toperich est vice-président principal du thik tank « Transatlantic Leadership Network ». Et il a livré son opinion sur la Présidentielle et les deux candidats au second tour dans une analyse publiée par l’influent média washingtonien « The Hill » leader de la couverture de l’actualité du Congres, de la Maison blanche et des campagnes électorales.

Il a d’abord noté que la Tunisie est « la seule démocratie à avoir survécu au printemps arabe », et que «  Washington a soutenu cette transition pleine d’espoir pour mettre en place des institutions et des pratiques démocratiques stables, avec plus de 1,4 milliard de dollars, une aide qui commence, cependant, à s’effriter » . Il souligne ensuite que l’on a spéculé sur le fait que les jeunes électeurs, désabusés par les partis politiques traditionnels et les inefficacités de la démocratie, voteraient pour des « wild cards » (jokers) ou en dehors de ce qu’ils considèrent comme un système corrompu », pour trouver enfin que « Karoui et Saied correspondent à ce profil avec des positions différentes ».

Un conservateur vs un « pro-entreprise »

Kais Saied est présenté comme un candidat indépendant qui est sorti de l’ombre. Résolument antisystème, il plaide pour la dissolution du parlement et son remplacement par des représentants locaux. Il est très conservateur sur les questions sociales, en particulier sur l’égalité des sexes et les droits des LGBT. Il a également exprimé son désaccord avec le financement étranger des groupes de la société civile tunisienne, à la consternation des pays donateurs occidentaux.

Nabil Karoui, lui, est un candidat pro-entreprise, pro-réforme avec une réputation sulfureuse. En 2011, Karoui a diffusé un film sur sa chaîne de télévision qui a été considéré par beaucoup comme anti-islamique, déclenchant des manifestations parfois violentes dans plusieurs villes. Il a été incarcéré de façon discutable depuis le 23 août. Par conséquent, il n’a pas reçu autant de temps pour présenter son programme. Il lui a été interdit de participer aux débats à la radio et à la télévision et de voter. Le juge d’instruction a rejeté à plusieurs reprises des demandes de libération déposées par le collectif de défense du candidat.

Des élections démocratiques qui fonctionnent réellement se définissent par leur transparence et leur intégrité. L’inefficacité et le manque de transparence dans ce cas entravent le processus électoral en Tunisie.

Les positions de l’adversaire de Karoui ne sont pas non plus parfaitement comprises. Kais Saied a la réputation d’être un pragmatique et a parlé abstraitement de la lutte contre la corruption et de la création d’une culture de la responsabilité. Mais il n’a pas formulé beaucoup de propositions politiques spécifiques. Le 15 septembre, le parti islamiste Ennahdha a envoyé des SMS à ses membres pour qu’ils votent pour Saied au lieu du candidat officiel Abdelfattah Mourou. Mais sur certaines questions, Saied fait cavalier seul fausse compagnie à Ennahdha. Il devrait présenter son programme complet aux électeurs avant le second tour des élections.

Un tournant mais aussi une crise au tournant

Ces élections peuvent marquer un tournant politique en Tunisie. L’enjeu est de taille. Si Karoui n’est pas libéré prochainement, il aura le droit de faire appel contre l’ISIE pour des inégalité des chances . Cela pourrait invalider le deuxième tour des élections présidentielles.

En l’absence d’une Cour constitutionnelle, cette impasse pourrait mettre en péril la démocratie en Tunisie. Les tribunaux eux-mêmes n’ont pas d’un grand secours En l’absence de transparence et d’obligation de rendre des comptes pour soutenir le processus énoncé dans la Constitution, la Tunisie risque de connaître une crise. Pour éviter une telle crise, les deux candidats doivent exposer leurs programmes complets pour le bien des électeurs tunisiens, affirme The Hill.

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