Le cabinet de sondage « Emrhod Consulting » a publié, ce vendredi 10 avril 2015, en partenariat avec le journal « Assabah », la radio « Mosaïque fm et la Télévision nationale, les résultats d’un sondage d’opinion sur le degré de satisfaction du citoyen tunisien quant au rendement du pouvoir politique en Tunisie, effectué entre le 27 mars et le 3 avril sur un échantillon de 1850 personnes sur tout le territoire du pays.
Il en ressort que 51.4% des Tunisiens interrogés sont satisfaits du travail du Béji Caïd Essebssi (BCE) durant les 100 premiers jours en tant que président de la République, contre 34.5% qui ont un avis contraire.
La cote de popularité de BCE a commencé à grimper à la suite de son discours à l’occasion de la fête de l’Indépendance, le 20 mars 2015, dans lequel il a annoncé son initiative sur la réconciliation nationale.
Les insatisfaits
Malgré les 40.4% de citoyens qui n’ont pas participé au second tour de l’élection présidentielle et les 64.1% qui ont voté en faveur de BCE exprimant leur satisfaction de son rendement, 41.7% de ceux qui ont voté pour Marzouki lors du second tour de la présidentielle et 20,5% des électeurs de BCE se sont déclarés mécontents de la « performance » du président de la République. Pis, 12% de ceux qui ont participé au second tour de l’élection présidentielle ne sont « pas du tout » satisfaits.
L’enquête indique que 59,8% des Tunisiens étaient satisfaits de la prestation de l’ancien président de la République provisoire, Moncef Marzouki, en mars 2012, et que ce taux a été revu à la baisse en septembre 2014 pour descendre à 34.1%.
Les visites à foison sauvent Habib Essid
En ce qui concerne le chef du gouvernement, Habib Essid, 52.2% des sondés ont exprimé leur satisfaction quant à son rendement, alors que, l’ancien chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, s’était attiré en son temps les bonnes grâces de 65% de Tunisiens, tandis que Ali Laarayedh n’avait récolté que 30,6% en 2013 et que Hamadi Jebali, n’en avait obtenu que 30.9% , en décembre 2012.
La satisfaction sur le rendement d’Habib Essid est due, selon le sondage, aux visites surprises qu’il a effectuées dans différentes régions de la République, durant lesquelles il a dû gérer pourtant, les contestations sociales, les inondations et les mouvements protestataires, ainsi que l’attentat du musée du Bardo qui a particulièrement boosté sa cote de popularité.
Mohamed Ennaceur…illustre méconnu !
36.1% des sondés ont exprimé leur satisfaction quant au rendement du président de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Mohamed Ennaceur. Un degré de satisfaction sans aucun rapport avec les autres Présidents, en raison de « la mauvaise organisation des plénières et son incapacité à résoudre les différends au sein des commissions parlementaires, dont celui de la présidence de la commission des finances ».
Cependant, 43,9% de l’échantillonnage ne connaissent pas Mohamed Ennaceur qui manque, selon eux, de militantisme politique sous l’ancien régime ou de présence similaire à celle de Mustapha Ben Jâafar.
Montée de la menace terroriste
69.8% des sondés ont estimé que la menace terroriste en Tunisie est élevée, spécialement au lendemain de l’attentat au musée du Bardo du 18 mars 2015 qui a fait une vingtaine de morts.
Le taux d’augmentation de la menace de terrorisme a atteint 64.7% en septembre 2014, en prévision des élections, puis 53% après l’attaque ayant visé le domicile de l’ancien ministre de l’intérieur Lotfi Ben Jeddou.
La liberté d’expression menacée
En ce mois, plus d’un Tunisien sur 5 estime que la liberté d’expression est menacée, un taux en hausse de plus de 6% par rapport à la même période l’année dernière.
Les Tunisiens sont optimistes…mais !
La majorité des Tunisiens (71.82%), se déclarent, en avril de l’année courante, optimistes quant à l’avenir du pays, enregistrant une baisse de plus de 14% par rapport au mois de janvier de la même année et 10% par rapport à celui de février 2014.
Cette baisse prouve encore une fois que le climat général dans le pays affecte la psychologie du citoyen tunisien, spécialement en cette période de crise sécuritaire et socio-économique, estime le sondeur.
Issam Khemakhem
