AccueilLa UNETranstu: Flotte à bout de souffle, déprédations et resquille

Transtu: Flotte à bout de souffle, déprédations et resquille

La situation financière de la Société de transport de Tunis n’est pas propice à la mise en œuvre d’un nouveau programme d’acquisition pour renouveler la flotte, et l’exacerbation du phénomène de la resquille, ainsi que les déprédations des bus et des métros ont accéléré la baisse des revenus de la compagnie de plus de 40%, selon ce que le nouvel administrateur délégué de la Société des transports de Tunis, Abderraouf Salah, a confirmé dans un entretien avec African Manager.

Malgré les difficultés rencontrées par la TRANSTU, il  a souligné que le gouvernement n’a pas encore résolu le dossier de l’augmentation des tarifs des tickets, et est attaché à son rôle social.

Il a également indiqué que l’entreprise a développé un programme  conjoncturel  pour améliorer les services et a programmé l’acquisition de 300 autobus  de seconde main  courant 2023, parallèlement au nouveau programme d’acquisition sera mis en œuvre pour environ 175 nouveaux autobus au cours des 3 prochaines années.

Les services de transport public dans la région du Grand Tunis ont connu un déclin important ces dernières années, ce qui perturbe quotidiennement les intérêts des citoyens, et à cette question, le responsable a indiqué que nul ne conteste que le secteur des transports est un pilier essentiel pour stimuler l’œuvre de développement dans le pays, mais la situation financière de la Société des transports de Tunis ne permet pas actuellement de réaliser les investissements nécessaires pour reconstituer la flotte de bus, de métro et de  trains pour la ligne TGM, le tarif actuellement adopté ne reflétant pas le coût réel des charges de transport.

D’autre part, les prix du carburant et des pièces de rechange ont enregistré des hausses significatives ainsi que l’augmentation des salaires, ce qui a empêché la société de mettre en œuvre un nouveau programme d’acquisition.

Une augmentation des tarifs ?

Selon Abderraouf Salah, la politique générale du gouvernement est d’adopter des tarifs bas tenant compte du pouvoir d’achat des Tunisiens, et revoir les tarifs relève des options de l’Etat dans ce domaine, considérant que le transport est un service social ciblant différents segments.

Selon lui, la question de l’augmentation des tarifs des transports publics n’a pas encore été tranchée, et est toujours à l’étude, notant que la révision des tarifs prend en compte de nombreux facteurs et dépend de nombreux paramètres, dont le plus important est l’effort de l’État pour remplir son rôle social envers diverses catégories d’étudiants et d’employés.

La révision des tarifs est incontournable pour améliorer les recettes de la Société de transport de Tunis et développer ses prestations, car les prix actuels ne couvrent pas les coûts et sont de l’ordre de 500 millimes pour environ 83% des lignes et 1 dinar pour 11% des tronçons.

Des solutions immédiates  

« Le nombre de bus de la TRANSTU utilisés quotidiennement est estimé à environ 460, et nous cherchons à maintenir la fréquence des déplacements  au niveau des différents réseaux de lignes, à condition qu’ils soient améliorés au cours de la période à venir », a-t-il indiqué.

La réparation d’un certain nombre de bus en panne a été programmée comme première étape pour en augmenter le nombre, et s’agissant des lignes de métro, le nombre de wagons  actuellement en service est passé de 100 à 60.

D’autre part, La situation financière de la TRANSTU ne permet pas de réparer toutes les avaries raison du manque de fonds pour l’achat de pièces de rechange. Toutefois, comme solution provisoire, les lignes de bus seront renforcées avec l’acquisition de 300 bus d’occasion d’une valeur de 16 millions de dinars, avant la fin du mois de juin 2023.

En outre, à moyen terme, la société prévoit d’acheter 175 nouveaux bus d’une valeur de 100 millions de dinars dans le cadre d’un nouveau programme d’acquisition qui s’étend jusqu’en 2026 et comprendra l’acquisition de 718 bus, l’achat de 54  véhicules de métro et de 18 engins pour la ligne Tunis-La Goulette.

Par ailleurs, les crédits  seront fournis à partir du  budget de l’État accordés  par  des bailleurs de fonds étrangers par l’obtention de prêts.

L’entreprise ne dispose actuellement pas des liquidités financières nécessaires pour y faire face, puisque ses dettes s’élevaient à 1880 millions de dinars en 2022, dont 230 millions de dinars  auprès des  banques et les fournisseurs de pièces détachées, en plus de la difficulté de remplir ses obligations envers les fournisseurs publics.

La resquille , véritable fléau

L’exacerbation du phénomène de la resquille dans les bus et le métro entraîne depuis toujours de lourdes pertes pour la Société des transports de Tunis, les revenus ayant considérablement diminué, étant donné que les transports sans déduction de caution représentent désormais 40% du volume total des transactions de la société.

Un autre phénomène non moins important que le premier, ce sont  les attaques répétées contre la flotte, que ce soit en perturbant délibérément les mouvements des métros ou en brisant les vitres et en sabotant les wagons,  ce qui a  compromis à la continuité de ce service public. En effet, chaque année,  le transport tunisien enregistre des pertes d’environ 1 milliard de dinars en raison de l’escalade de la vague d’attaques contre les agents.

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