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Tunis-Administration : « Candy Crash », réseaux sociaux, sites licencieux ….l’attirail anti-travail !

L’instance supérieure de la fonction publique relevant de la présidence du gouvernement s’apprête à édicter une note circulaire à l’adresse des administrations tunisiennes où sera décrété comme interdit l’accès aux réseaux sociaux à l’instar de Facebook, Twitter et Youtube, ainsi qu’aux sites pornographiques. Une mesure qui , dès qu’elle a été ébruitée, a déclenché une polémique chez les fonctionnaires dont beaucoup se disent inquiets de cette décision qu’ils jugent « arbitraire » en tout cas peu susceptible d’améliorer le rendement au sein de la fonction publique et les entreprises et établissements publics.

Le problème est plus complexe…

L’interdiction de l’accès aux réseaux sociaux ne semble pas trouver grâce aux yeux de plusieurs experts en économie qui ne voient « aucune liaison directe entre le rendement des fonctionnaires et la navigation sur le net ». « L’accès aux réseaux ne justifie pas à lui seul, la détérioration de productivité des fonctionnaires dans le secteur public», a dit Moez Joudi, expert en économie précisant que « les causes sont multiples et tiennent au cadre ambiant général du pays ainsi qu’à l’activité économique marquée également par la faiblesse du rythme de la croissance ».

Faut-il rappeler que la Tunisie a enregistré, en 2014, un taux de croissance de 2,3%, contre 2,4% en 2013, soit une baisse de 0,1 point, comme l’a annoncé l’Institut National de la Statistique (INS) sur son site électronique, et confirmé la Banque centrale de la Tunisie .

Ce taux ne permettrait pas, selon certains économistes, la résolution du problème du chômage, l’impulsion du rythme de l’investissement privé et la mobilisation des investissements étrangers.

Outre cet argument, le fonctionnaire est devenu « inamovible » du fait du soutien mécanique que lui apportent les syndicats qui l’encouragent à débrayer et à arrêter le travail jusqu’à la réalisation des revendications sociales. Or, cette démarche, selon les économistes, ne pourrait qu’affecter l’activité économique, déjà en berne.

Le fonctionnaire tunisien ne travaille que 8 minutes par jour

Ces mouvements conçus et mis en œuvre pour appuyer des demandes sociales et professionnelles ne peuvent qu’entacher le rendement des agents. La récente étude élaborée par l’association tunisienne de lutte contre la corruption le confirme. En effet, conclut-elle, le fonctionnaire tunisien ne travaille que 8 minutes par jour.

Ladite étude a également précisé que le pourcentage d’absentéisme dans les institutions publiques tunisiennes a augmenté durant les dernières années de 60%. Par ailleurs, 80% des fonctionnaires sont présents légalement (ayant fait le pointage) mais, en réalité, ils sont absent physiquement.

Assurer un environnement propice pour produire plus….

Pour Fethi Nouri, expert en économie, l’important aujourd’hui est d’assurer un climat favorable pour que les cadres et les fonctionnaires de manière générale puissent travailler et assurer un rendement de qualité.

« La révolution numérique était mal comprise en Tunisie », a relevé Nouri à « Africanmanager » avant de relever que « l’on n’a pas pu s’adapter aux changements brusques. Ceci pourrait expliquer déjà la concentration de certains fonctionnaires sur quelques sites et jeux comme Candy Crash alors qu’ils sont censés travailler »

Il a dans ce cadre estimé qu’il est logique d’interdire l’accès des fonctionnaires aux réseaux sociaux pendant les heures de travail, appelant toutefois à la nécessité de fournir un environnement interne et externe adéquat et performant pour que la production reprenne son rythme habituel.

Wiem Thebti

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