AccueilLa UNETunis : Le label « Halal », la polémique de trop !

Tunis : Le label « Halal », la polémique de trop !

L’application de label « Halal » fait, aujourd’hui, l’objet d’une vive polémique. L’affaire ne cesse de susciter les réserves voire le mécontentement de plusieurs experts ! Nombreux sont ceux qui s’interrogent ! Pourquoi un Label « Halal » ? Quel avenir pour les autres produits non certifiés « Halal » ? Quelle utilité pour ce label ? Dans une déclaration à Africanmanager, Sami Remadi, président de l’Association Tunisienne pour la Transparence Financière (ATTF) n’a pas caché son inquiétude quant à l’application de ce label baptisé « Halal », soulignant que le gouvernement actuel qui risque de quitter le pouvoir dans une semaine, aurait dû s’occuper des urgences de cette période de transition qui ne cessent de s’accumuler, au lieu de diviser les Tunisiens entre « croyants » et « non croyants ».

Il a fait remarquer que l’application de ce label « halal » est complètement déplacé aujourd’hui, et pose plusieurs problèmes, qualifiant ce phénomène de « très grave », notamment avec l’apparition des restaurants et des cafétérias « halal », dans certaines régions, dont notamment à Sousse.

Et d’ajouter que certains considèrent que ces questions sont des détails, alors que ce n’est nullement le cas. « Il n’y a que le doute qui plane aujourd’hui, à tous les niveaux, sécuritaire, social, économique ou encore politique », a constaté Sami Remadi, soulignant que le nombre des Tunisiens touchés par la dépression a augmenté d’environ 30% après la révolution : « Ils ont attendu beaucoup de la Révolution et ont rêvé de réalisations et de plein d’autres choses, alors qu’aujourd’hui, ils se retrouvent dans le désespoir », a-t-il dit.

Quant à lui, le président du parti « la Voix des Agriculteurs », Fayçal Tebbini, a indiqué que l’agriculture tunisienne a besoin d’ingénieurs et d’experts et non pas d’imams et de prédicateurs. Dans une déclaration à Shems Fm, il a dit : «Nous n’arrosons pas la terre avec du vin pour faire appliquer un label Halal ». Il a précisé que la Tunisie est un pays musulman et n’a nul besoin d’appliquer ce genre de label qui pourrait mettre en péril le secteur de l’agriculture, du commerce, de l’industrie et du tourisme.

En revanche, Mohsen Hassen, expert économique, s’est félicité de l’application de ce label, soulignant, dans une déclaration à Africanmanager, qu’il y a énormément de demandes en Europe pour le produit « halal » : « Celui qui a vécu en Europe connaît certainement l’utilité de ce label. Les immigrés ne consomment que les produits classés « halal » s’agissant surtout des viandes et des légumes », a-t-il dit.

Et de préciser que ce label pourrait être très intéressant pour promouvoir les produits tunisiens à l’extérieur, soulignant, cependant, qu’il n’ya nullement lieu d’ introduire ce label au niveau national : « J’appelle les autorités et les responsables à laisser les entreprises intégrer ce créneau surtout qu’on a une très forte chance et on est très compétitifs par rapport aux autres pays, notamment avec la dépréciation du dinar », a-t-il dit, faisant remarquer, cependant, que créer des restaurants certifiés « halal » en Tunisie demeure trop bizarre et il n’ya pas de place pour ce type de restaurants.

Il ya lieu de signaler, dans ce cadre, que l’Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle (INNORPI), en étroite collaboration avec Diwen Al Iftaa, a engagé un processus de certification des produits et service halal dans le cadre des attributions qui lui sont conférées par la loi n° 2009-38 du 30 juin 2009 relative au système national de normalisation. Il s’agit, selon l’INNORPI, d’une marque de conformité qui s’applique à plusieurs règlements techniques particuliers qui touchent une panoplie de produits et de services certifiés halal sur la base de spécifications techniques particulières et des principes, des lois et des règles de l’islam.

Selon l’INNORPI, cette certification vient en réponse à la demande accrue des entreprises tunisiennes exportatrices de produits alimentaires, et en réponse à une demande des marchés extérieurs de la Tunisie. La demande sur les produits alimentaires « halal » concerne désormais tout un nouveau mode international de consommation des produits alimentaires halal vu la confiance qu’il confère et les bienfaits sanitaires qu’engendre ce type de consommation et de produit.Certes, ces produits ne concernent plus les musulmans uniquement, mais tout consommateur soucieux de sa santé et de celle des générations futures, précise l’INNORPI.

Khadija Taboubi

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