AccueilLa UNETunis : Les enseignants du Secondaire toujours aussi irréductibles!

Tunis : Les enseignants du Secondaire toujours aussi irréductibles!

Le bras de fer continue entre le ministère de l’Education et le syndicat de base de l’enseignement secondaire. La position des enseignants quant aux augmentations salariales demeure invariable et catégorique : Les examens du secondaire ont été boycottés au bon vouloir des deux parties et seront encore suspendus si aucun accord sur l’augmentation des salaires n’était pas conclu. La proposition du ministre de l’Éducation, Néji Jalloul, aujourd’hui, concernant l’octroi d’une prime mensuelle de 90 dinars pour chaque enseignant a été rejeté et jugée en deçà des attentes, alors qu’elle coûtera à l’Etat 87 millions de dinars. Une somme non négligeable pour la Tunisie qui se trouve aujourd’hui en proie à une crise financière sans précédent au point que des doutes tournent autour de sa capacité à payer les salaires des fonctionnaires ou encore à rembourser ses dettes extérieures.

Force est de constater que les augmentations de salaires sont un droit légitime reconnu aux enseignants qui voient aujourd’hui leur pouvoir d’achat et leur petite épargne en nette détérioration, mais ce ne sont pas les seuls qui se trouvent dans cette situation ou les seuls ayant souffert de la cherté de la vie surtout que plusieurs entre eux profitent des « leçons particulières ».

« Les élèves tunisiens classés les derniers »

Plusieurs experts considèrent d’ailleurs que l’augmentation des salaires des enseignants est certes un droit mais pas une priorité, laquelle doit être accordée , cependant, à la réforme du système éducatif qui n’a cessé de se dégrader pour atteindre des niveaux alarmants. Dans une note de réflexion rédigée par l’expert économique et l’universitaire, Moez Labidi pour le compte de l’intermédiaire en Bourse, Mac Sa, il a été indiqué dans le dernier classement triennal du programme PISA, « Programme international pour le suivi des acquis des élèves » (2013), que les élèves tunisiens obtiennent des résultats largement inférieurs à la moyenne et ils se classent parmi les derniers.

Pis ! Les institutions universitaires tunisiennes ne figurent pas dans les comparaisons internationales. Dans le dernier classement des 500 meilleures universités mondiales plus connu sous l’appellation Classement de Shanghai, aucune université tunisienne n’y figure ! D’autres pays arabes comme l’Egypte ou l’Arabie Saoudite ont réussi à y arracher une place.

Dans cette même note, Moez Labidi a exprimé, en outre, sa grande inquiétude de la montée du chômage chez les diplômés de l’enseignement supérieur. Quatre ans après cette révolution, 31.4% des diplômés ne retrouvent pas encore le chemin du travail.

« Malgré les réformes successives adoptées, le système éducatif tunisien souffre d’un décalage, au niveau interne, par rapport aux besoins du marché du travail et au niveau international, par rapport aux standards internationaux », a indiqué Labidi, soulignant que le premier critère de réussite de la réforme du système éducatif serait ressenti à travers la chute de l’« industrie de l’étude ».

Appel à une réforme sérieuse

Il a ajouté que la réforme de l’université est incontournable, estimant qu’une réforme sérieuse doit démarrer par un bilan circonstancié des anciennes réformes du système éducatif. « La réforme du système éducatif devrait s’inscrire dans la démocratie de l’accès au savoir. Or, une telle ambition suppose plus d’égalité dans l’accès à l’école de la République. Ce qui remet sur la table l’urgence d’une rénovation de l’infrastructure (surtout le transport) dans les régions défavorisées, afin de faciliter l’accès des élèves de ces régions à l’école », a-t-il expliqué.

Selon lui, la réforme du système éducatif devrait déboucher sur une amélioration de la qualité des diplômes et un très net recul de l’échec et de l’abandon scolaires. « Avec l’amélioration de la qualité de l’output des universités tunisiennes, nous devrons nous attendre à une attractivité accrue de jeunes diplômés par des entreprises étrangères. Mais, il est certain que l’économie tunisienne, une économie plus basée sur la sous-traitance, ne pourrait pas embaucher la totalité du « stock » des diplômés », a-t-il dit.

Instauration des concours de qualité

Au niveau de l’enseignement primaire et secondaire, Labidi a appelé à l’instauration des concours de qualité (sixième, neuvième et bac), le recul de l’abandon scolaire, la valorisation de l’enseignement professionnel, le dégonflement de la bulle des heures de soutien scolaire, et la nomination des chefs d’établissement selon le mérite et non selon des considérations politiques ou syndicales.

Pour ce qui est enseignement supérieur, il suggéré l’amélioration de l’employabilité des jeunes diplômés, la hausse du nombre annuel de brevets et le rayonnement des publications scientifiques des chercheurs tunisiens sur le « marché » de la recherche scientifique.

Khadija Taboubi

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