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Tunis : Les gros bonnets de la contrebande et le terrorisme derrière les heurts de Dehiba!

Dehiba, point de passage entre la Tunisie et la Libye était le théâtre d’affrontements ayant opposé hier des habitants aux forces de l’ordre après la saisie d’essence de contrebande.

Les heurts ont commencé samedi et ont repris hier après une accalmie. Les protestataires avaient déjà, la veille, lancé des cocktails molotov contre le poste de la Garde nationale. Bilan : une personne a trouvé la mort et 14 autres ont été blessées suite au recours à l’usage des balles réelles.

Ce recours à la force continue à alimenter la polémique bien que le ministère de l’Intérieur l’ait justifié par la recrudescence des actes commis contre certains points sensibles. Plusieurs formations politiques et différentes composantes de la société civile ont déjà dénoncé l’usage des armes à feu tout en mettant en garde contre les répercussions de ce genre d’actions sur la stabilité de pays.

Une polémique qui a poussé le ministère de l’Intérieur à défendre mordicus sa position en disant qu’il est prêt à se soumettre à toute commission d’enquête « quelle qu’elle soit » sur les événements de Dhehiba. Mohamed Ali Aroui au nom de son département a annoncé qu’une enquête judiciaire ainsi qu’une autre administrative seront ouvertes pour déterminer les responsabilités dans le meurtre du jeune homme.

L’usage des balles réelles est légitime

En dépit de la gravité de la situation dans cette région, considérée comme une plaque tournante du commerce informel, le recours à l’usage des balles réelles est justifié par plusieurs experts. C’est le cas de Mokhtar Ben Nasr, membre du Centre tunisien des études de la sécurité globale qui a estimé dans un entretien téléphonique avec « Africanmanager » que l’utilisation de balles réelles est légale dans le but d’assurer la stabilité du pays.

Un avis partagé par l‏’expert en sécurité stratégique, Ali Zeramdini qui a affirmé que l’usage des balles réelles est en conformité avec la loi, dès lors que des points sécuritaires « sensibles » sont visés. « Attaquer les locaux de la police des frontières est un acte dangereux étant donné qu’il s’agit d’une centrale qui où sont déposées les armes lourdes, les moyens des communications, et où sont assurés les services principalement au niveau des frontières », a-t-il expliqué.

Des mafias de contrebande derrière le drame

Pour l’expert en sécurité stratégique, les incidents sont le fait de provocations et le problème est loin d’être lié au développement de la région et à l’emploi. C’est tout simplement des mafias de la contrebande qui sont en train d’ameuter la rue pour réaliser leurs desseins.

« Une revue de la chronique des événements démontre que les bonnets de la contrebande sont derrière ces incidents », a-t-il dit ajoutant que « les citoyens étaient exploités pour provoquer la tension dans le Sud tunisien, et c’est bien calculé. Car, elle vient à un moment où la situation en Libye est de plus en plus détériorée. D’où, une étroite connexion directe entre le terrorisme et la contrebande ».

Ligne maritime pour gérer la crise

Pour plusieurs experts, la gravité de la situation commande, au delà de mesures annoncées hier par la cellule de crise en charge du suivi de la situation sécuritaire dans le pays, une prise de conscience globale de la part de tous les intervenants.

Parmi ces mesures, figure l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de la mort de l’un des manifestants et l’examen de la possibilité de réviser la taxe de sortie du sol tunisien imposée aux Libyens.

Sur le plan sécuritaire, ces experts ont jugé utile d’appliquer la loi qui est le seul garant de la stabilité du pays qui a réussi à achever son processus transitionnel en mettant en place un gouvernement permanent.

Au niveau économique, la mise en place « d’une ligne maritime directe » est une solution idoine pour organiser les circuits de l’importation. Une démarche d’autant plus essentielle qu’elle va certainement obliger les importateurs à respecter la loi et par la suite ils seraient appelés à payer les taxes dont les bénéfices seraient importants pour la trésorerie de l’Etat Tunisien.

Des suggestions qui sont certes importantes, mais qui viennent à un moment où un climat délétère règne dans la région de Tataouine qui sera demain le théâtre d’une grève générale décrétée par l’Union régionale du travail de Tataouine, l’Union régionale des agriculteurs et l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’Artisanat.

Wiem Thebti

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