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Tunis: Les syndicats sécuritaires se disent lésés par des articles du projet de loi criminalisant les agressions contre les corps armés

La révolution du 14 janvier 2011 a, certes, mis fin à la dictature policière qui a régné pour plus de 50 ans, mais elle a fait des forces de sécurité la cible préférée de ceux qui l’ont menée.

Seulement, la recrudescence du terrorisme à partir de l’attaque terroriste à Rouhia, le 18 mai 2011, qui a fait 4 morts parmi les soldats de l’armée, a contribué à modérer cette tendance . La confiance et le prestige recouvrés rapidement par l’armée et la police allaient de pair avec les succès remportés dans la lutte antiterroriste.

Pour leur part, les sécuritaires qui voulaient éviter les grands malentendus accumulés dans leurs rapports avec la classe politique, la société civile et les citoyens, se sont dotés de syndicats dont l’une des missions était d’élaborer une feuille de route pour faire émerger une police républicaine, en conformité avec les principes de la démocratie et du développement intégral.

Dans cette guerre contre le terrorisme, plus de 75 morts et 200 blessés ont été enregistré dans les rangs les forces de sécurité et de l’armée, depuis l’opération de Rouhia, sans compter des centaines de policiers agressés et tués dans plus de 400 attaques qui ont pris pour cible les postes de sécurité, selon des chiffres recensés début 2014.

En réaction à cette situation, les agents ont réclamé, tous corps et spécialités confondus, l’adoption d’une loi criminalisant les agressions contre les forces armées et de sécurité afin de préserver la notion du « prestige de l’Etat » et protéger ceux qui servent les citoyens sous sa bannière.

Des syndicats policiers ont été créés afin de défendre les droits des agents sécuritaires et d’exiger la transparence et lancer des réformes pour que le travail des forces sécuritaires soit conforme aux normes internationales.

Lesdits syndicats ont joué un rôle primordial dans la lutte contre l’infiltration des institutions policières et militaires et des tentatives de les déstabiliser.

Rappelons à cet effet que c’est l’Union Nationale des Syndicats des Forces de Sureté Tunisienne(UNSFST), qui a dévoilé l’existence des groupes terroristes qui s’entrainaient au mont Chambi à Kasserine, au temps du gouvernement d’Ennahdha, niait cette donnée.

Plusieurs autres documents secrets, ont été dévoilés et des plans terroristes ont été déjoués grâce à l’intervention des syndicats de police, épargnant au pays bon nombre de plans machiavéliques.

Le nouveau projet de loi relatif à la criminalisation des les agressions contre les forces armées et de sécurité, et contrairement à ce que pensent ceux qui s’y opposent : le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH), de l’Organisation 23-10 pour l’appui de la transition démocratique et le Front populaire(FP), est de nature à limiter la marge d’intervention des syndicats policiers, puisque plusieurs articles de cette loi criminalisent notamment, la violation des secrets de la sécurité intérieure. En fait, le projet de loi considère la divulgation des secrets de l’Etat, l’appropriation ou l’usage de documents qui s’y rapportent, comme une agression contre l’institution sécuritaire et les intérêts supérieurs de l’Etat et de la patrie, alors que les syndicats sécuritaires estiment que la divulgation de telles informations sont conformes avec la vocation de la police républicaine qu’ils revendiquent.

Dans une déclaration accordée à Africanmanager, Imed Belhadj Khelifa, porte-parole de l’UNSFST, (principal mouvement syndical policier après la révolution) a déclaré que l’article 4 de ladite loi est une forme d’intimidation contre les syndicats de police et une limitation de leur champ d’action. « L’histoire a montré que c’est grâce aux informations divulguées par l’UNSFST que le pays a pu déjouer les tentatives d’infiltrer l’institution sécuritaire » déclare Imed Belhadj Khelifa.

« S’il est nécessaire de modifier le projet de loi afin de protéger les droits fondamentaux et la liberté de presse, que le gouvernement le fasse tout en préservant aussi la dignité du policier », ajoute-t-il.

Issam Khemakhem

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