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Tunis : Quels ministres pour quel gouvernement ?

Alors que d’intenses consultations sont menées par le chef du gouvernement désigné, Habib Essid, à charge pour lui d’en livrer la composition dans les plus brefs délais même si constitutionnellement, il a un mois pour le faire, les pronostics vont bon train et maints scénarios sont sur la table. Surtout, on ne finit pas de conjecturer sur la question désormais capitale de savoir si le mouvement Ennahdha en fera partie et dans quelle mesure.

En tout cas, une délégation du parti islamiste conduite par Rached Ghannouchi s’est rendue, ce mercredi, chez Habib Essid, officiellement pour des « consultations sur les échéances de la prochaine étape ».

Moins lapidaire, le porte-parole officiel du mouvement, Zied Laadhari, a précisé que Habib Essid a demandé à ses interlocuteurs d’élaborer au cours des prochains jours leur vision des priorités du programme du nouveau gouvernement, ajoutant que la question de la participation d’Ennahdha au pouvoir est tributaire d’un accord sur le programme du gouvernement.

En attendant que les choses soient tirées au clair, au moins deux scénarios sont évoqués concernant la participation du mouvement Ennahdha au prochain gouvernement, et pour tout dire au pouvoir. Le premier, avancé par l’expert Alaya Allani, se construit autour de l’hypothèse que le parti islamiste ne serait pas représenté au gouvernement par des ministres. En lieu et place, le mouvement Ennahdha sera consulté et aura son mot à dire sur le programme et la composition de l’équipe ministérielle, tout en se voyant confier certains postes diplomatiques et consulaires dans des représentations diplomatiques qui ne soient pas sensibles. C’est que, entre autres, il serait difficile d’imaginer des Etats comme ceux des Emirats arabes unis, d’Arabie saoudite ou du Koweït apporter des aides ou mobiliser d’importants investissements à la Tunisie dont le gouvernement comprendrait des ministres d’obédience islamiste issus du mouvement Ennahdha.

Le second scénario porte sur l’attribution au parti islamiste des portefeuilles « symboliques » excluant rigoureusement ceux de l’intérieur, des affaires étrangères, de la défense, de la justice, de l’éducation et des affaires religieuses. Mais ses auteurs n’y croient pas trop, c’est ce sera tant mieux pour Ennahdha autant que pour la Tunisie, ajoutent-ils, car , une adhésion du parti islamiste au premier scénario aura sans doute des effets positifs sur le reste des courants relevant des « Frères musulmans » dans le monde arabe, qui auraient ainsi l’opportunité de revoir leur copie et repenser leurs stratégies, tout en envoyant un fort message à la communauté internationale selon lequel les islamistes sont capables de se réconcilier avec la démocratie, la modernité et l’Etat civil.

Nidaa raflerait la moitié des portefeuilles !

Hormis ces deux scénarios, des « fuites » savamment organisées parlent de l’attribution de la moitié des portefeuilles ministériels au vainqueur des élections législatives, Nidaa Tounès. D’après une source citée par le quotidien Al Maghreb, il a été décidé de former un gouvernement composé de 32 ministres et secrétaires d’Etat ainsi que 3 autres ministres délégués. Il s’y ajouterait trois pôles l’un économique, le deuxième sécuritaire et le troisième social. Les postulants à ces postes seraient Taieb Baccouche, Slim Chaker, Lazhar Karoui Chebbi et Saida Garrache.

Ce qui est quasi certain, c’est que Taieb Baccouche est le plus favori pour diriger la diplomatie tunisienne, alors que des ministres du gouvernement Mehdi Jomaâ devraient rempiler dans le prochain cabinet. Il s’agirait de l’actuel ministre de l’Economie et des finances, Hakim Ben Hammouda, de celui de la Défense, Ghazi Jribi, et celui du Transport, Chiheb Ben Ahmed. Il est, en outre, très probable que l’ex ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi se voie confier un portefeuille ministériel en raison de la confiance que lui témoignent aussi bien Nidaa Tounès que le mouvement Ennahdha. Enfin, l’actuel gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari, conservera, selon toute vraisemblance, les rênes de l’institut d’émission pour avoir consenti les efforts que l’on sait pour limiter les dégâts dans la très difficile conjoncture économique et financière qui a été et est encore celle de la Tunisie.

Mohamed Lahmar

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