« Des campagnes de don du sang imaginaires ont envahi la Tunisie », rapporte le quotidien « Achourouk » dans son édition du mercredi 4 mars 2015 s’appuyant sur les révélations d’une source bien informée.
Des témoins ont affirmé que le sang se vend à des prix exorbitants aux groupes armés en Libye, et ce par l’intermédiaire de contrebandiers qui font passer des poches de sang par centaines de la Tunisie vers la Libye.
Il s’agit d’un véritable business dans le cadre duquel des poches de sang sont vendues à 10 fois leur prix et en devises, et ce, par le biais d’une équipe médicale composée d’infirmiers en retraite, qui prétendent collecter du sang pour l’acheminer en Syrie et en Palestine
Ces révélations ont vite fait le buzz et font couler beaucoup d’encre dans un pays qui s’emploie à passer sous silence l’affaire du transfert de 40 tonnes de médicaments aux terroristes libyens, accusation lancée par certains syndicalistes au commandant de la Garde nationale Mounir Ksiksi.
On a besoin de preuves …
Sur cette question qui alimente la polémique, Hmida Slama, directeur général du Centre national de transfusion sanguine a déclaré que « son institution ouvrira une enquête pour tirer au clair les tenants et aboutissants de l’affaire, et les responsabilités seraient assumées, si ces accusations étaient avérées ».
« On a besoin de documents ou d’informations fondées qui démontrent l’implication d’infirmiers retraités dans cette affaire », a dit le responsable dans une déclaration à Africanmanager avant d’assurer qu’ « on n’a pas de banques ou de centres privés chargés de la collecte du sang à l’exception du centre national ».
La transfusion sanguine s’effectue conformément à la loi
« Le transfusion sanguine s’effectue conformément à la loi », a encore précisé le docteur Slama rappelant ainsi que la loi 82 et le décret 98 régissent le processus de collecte et distribution du sang. « Pour l’instant, il n’y a pas de données prouvant l’existence d’équipes qui opèrent en dehors des campagnes préalablement définies par ledit centre ».
Il a dans le même cadre ajouté que des campagnes sont au programme et des caravanes opèrent au nom du Centre national de transfusion du sang. Ces actions s’effectuent en collaboration avec les structures concernées de manière à mieux répondre aux besoins des hôpitaux et cliniques privées, rappelant que la Tunisie dispose d’un centre national de transfusion sanguine et de 5 autres régionaux ainsi que de 27 banques du sang reparties sur tout le territoire tunisien.
Aussi la contrebande du sang sur le plan technique demeure-telle une opération très difficile étant donné que la transfusion sanguine nécessite une parfaite maîtrise et des équipements adéquats qui répondent aux normes internationales pour assurer la fiabilité du processus.
Wiem Thebti
