Depuis des lustres, la Tunisie et l’Algérie entretiennent une coopération énergétique qui évolue généralement à la satisfaction bien comprise des deux parties. Voici quelques jours, le groupe Sonelgaz a procédéà l’exportation d’une importante cargaison de différentes pièces de rechange pour compteurs d’électricité vers la Tunisie, dans le cadre des efforts du Groupe visant à contribuer à l’augmentation des exportations du pays hors hydrocarbures, indique un communiqué de Sonelgaz.
Le groupe a précisé que les pièces de rechange en question ont été fabriquées par sa filiale industrielle, à savoir la Société algérienne des industries électriques et gazières (SAIEG), soulignant que le processus de fabrication s’est déroulé au niveau de l’unité d’El Eulma.
Cette opération s’inscrit, selon le groupe, dans le cadre de la mise en œuvre des instructions des hautes autorités du pays visant à sortir progressivement de la dépendance aux hydrocarbures, à travers la diversification des activités économiques et commerciales et la valorisation du produit national.
Cette opération d’exportation fait suite à l’envoi, la semaine dernière, d’une cargaison provenant de l’usine de bornes de recharge pour véhicules électriques relevant de la SAIEG pour l’exportation de 433 bornes de recharge, fabriquées au niveau de la même unité, selon la même source.
Dans ce cadre, le Groupe a fait état de la signature, via sa filiale SAIEG, de plusieurs contrats et accords pour l’exportation de différents types d’équipements et de pièces de rechange électriques vers le marché extérieur, et ce, après avoir atteint une autosuffisance au niveau du marché national, conclut le communiqué.
Autre manifestation de cette coopération ente les deux pays voisins, elle s’est exprimée suite à la panne électrique a affecté, le e samedi 7 septembre 2024, une centrale électrique relevant de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG). L’Algérie, fournisseur fidèle de son pays voisin, a, séance tenante, volé à sa rescousse.
Le groupe Sonelgaz a procédé, ainsi, à l’approvisionnement du réseau tunisien en 1.000 mégawatts d’électricité, suite à cette panne, permettant ainsi à la Tunisie d’assurer l’équilibre du système de transport d’énergie électrique, a indiqué un communiqué conjoint des deux sociétés.
« En application des instructions des Hautes autorités du pays, concernant le renforcement des liens de coopération avec la Tunisie, et dans le cadre de leur engagement à poursuivre l’approvisionnement de ce pays en énergie électrique, et suite à la panne ayant affecté, samedi 7 septembre 2024, une centrale électrique relevant de la STEG, d’une capacité de 400 Mégawatts, Sonelgaz a procédé à l’approvisionnement, en un temps record, le réseau tunisien, en 1.000 Mégawatts d’énergie électrique », précise le communiqué.
Il s’agit, selon la même source, d’un chiffre « record » par rapport aux exportations de la Sonelgaz vers la Tunisie, ce qui a permis de « maîtriser la situation, d’assurer la continuité de l’approvisionnement de la Tunisie en électricité, et de l’équilibre du système de transport ».
Déficit énergétique aggravé
Clairement, la Tunisie a souvent besoin de son voisin de l’Est pour lui prêter main forte dès lors que de semblables aléas viennent à occurrer. D’autant que le déficit du bilan énergétique primaire de la Tunisie a augmenté de 10% à fin juillet 2024, par rapport à l’année dernière, atteignant trois millions de tonnes, équivalent pétrole.
Les ressources énergétiques de la Tunisie, composées de la production et des redevances sur le gaz algérien, ont diminué de 15% pour atteindre 2,3 millions de tonnes, équivalent pétrole à fin juillet 2024, comparé à la même période en 2023, selon le Bulletin de l’Observatoire national de l’énergie sur la situation énergétique de juillet 2024. Un état de fait est attribué à la baisse de la production nationale de pétrole et de gaz naturel.
En termes de chiffres, le taux d’indépendance énergétique a chuté à 43% à fin juillet 2024, contre 49, à la même période en 2023. La demande totale en énergie primaire s’élevait à environ 5,3 millions de tonnes, équivalent pétrole à fin juillet 2024, enregistrant une baisse de 2% par rapport à l’année dernière. La demande en produits pétroliers a baissé de 0,4%, tandis que celle en gaz naturel a diminué de 4.
Cette diminution de la demande en gaz est principalement due à sa disponibilité limitée, entraînant un déficit dans les quantités nécessaires pour la production d’électricité et conduisant ainsi à des importations directes d’électricité, selon la même source.