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Tunisie : Caïed Essebssi dévoile la tromperie de la Troïka qui tourne casaque !

Dans un long entretient d’une heure, accordé, ce jeudi 1er décembre 2011, à la radio Mosaïque FM, le Premier ministre du gouvernement provisoire tunisien a révélé que l’accord signé à la veille des élections du 23 octobres par 11 partis politiques prévoyait que son gouvernement continuerait à assurer la gestion des affaires courantes, après les élections et que la Constituante devait s’occuper exclusivement de l’élaboration de la nouvelle Constitution.

Cette révélation de Caïed Essebssi donne ainsi tout son sens à son geste et celui de son gouvernement de présenter précipitamment leur démission. «Les 11 partis se sont engagé en signant le feuille de route à ce que l’unique objet de la Constituante, soit l’élaboration de la nouvelle Constitution. Le gouvernement de transition devait être maintenu pour gérer les affaires courantes du pays. Nous, on a respecté les engagements pris dans cette feuille de route, alors que la troïka a retourné sa veste », a-t-il dit en substance. Pour lui, l’approche convenue était que la Constituante, tout en focalisant sur l’élaboration de la Constitution, devait se substituer  à l’ancienne haute instance de la réalisation des objectifs de la Révolution, dans son rôle de supervision et de contrôle de l’action de son gouvernement de gestion des affaires courantes, ce qui n’a pas été fait.
Ces révélations du Premier ministre tunisien, maintenu en poste pour gérer les affaires courantes en l’absence d’accord sur la composition du gouvernement et ses prérogatives, mettent encore à jour, encore une fois, le double langage d’Ennahdha qui a ainsi démontré son incapacité à tenir la parole donnée  et encore moins à retenir sa frénésie à s’emparer du pouvoir dans la Tunisie de l’après Ben Ali qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs sous son règne.

Une frénésie qu’explique l’esprit de revanche et qui explique, maintenant, la tromperie faite aux électeurs en basant toute sa campagne électorale sur un projet de gouvernement et non un projet de Constitution, comme le lui indiquait uniquement le décret-loi de l’élection de la Constitution, entraînant par la suite le reste des partis candidats, puisqu’elle a (Ennahdha) été la première à publier un projet de gouvernement. Cela pourrait aussi expliquer la longue période passée en négociations avec les colistiers vainqueurs, le CPR et Ettakattol, jusqu’à parvenir à les faire taire en leur accordant le reste des postes-clés de l’Etat que sont la présidence de la Constituante pour Mustapha Ben Jaafar et la présidence de la République pour Moncef Marzouki. Leur silence donc, sur ce qui avait été entendu dans l’accord de feuille de route, contre les deux présidences. Ce retournement de veste expliquerait aussi, selon nous, le trop-plein de pouvoir donné au secrétaire général du parti Ennahdha, Hammadi Jbali, pour tenir de main de fer tous les pouvoirs entre les seules mains du parti islamiste tunisien. Ce retournement, concerté entre les premiers responsables de la troïka, explique le silence de Moncef Marzouki face aux pouvoirs donnés à Jbali qui ressemblent pourtant à ceux de l’ancien Président tunisien et que dans ses diverges déclarations, il n’ait remis en cause que le très peu de pouvoirs qui lui sont donnés. Cela explique aussi la déclaration de Mustapha Ben Jaafar à l’une des TV tunisiennes, que son rôle en tant que président de la Constituante, était [uniquement] de diriger les débats et de trouver la concorde. Aucun d’eux n’a pour l’instant parlé de Constitution. Aucun d’eux n’a évoqué le contenu de la feuille de route qu’ils avaient pourtant tous signée.

En face, c’est un lourd silence d’omerta du reste de l’opposition. Aucun des partis de l’auto déclarée mouvance de l’opposition n’a osé dénoncer le revirement face aux engagements pris dans la feuille de route. Aucun membre de cette opposition ne s’est opposé à la démarche, franchement gouvernante et qui force et viole même les termes du décret-loi de la Constituante et ceux  de la feuille de route d’Ennahdha malgré la peur et les fortes appréhensions que suscite maintenant et de plus en plus, cette démarche dans les rangs du peuple.
Selon Caïed Essebssi, dans son interview à la radio Mosaïque FM, le seul moyen d’apaiser ces appréhensions, des appréhensions exprimée ce jeudi lors du rassemblement de milliers de personnes devant le siège de la Constituante au Bardo, serait de revenir et de «déférer aux règles de la Constituante » qui concernent uniquement l’élaboration de la nouvelle Constitution.
Depuis le mois d’août, nous avions attiré l’attention sur «les dangers de la constituante». Certains de nos lecteurs, nous avaient alors traités de tous les noms et fustigeaient nos peurs, celles de tout Tunisien soucieux de l’avenir, réellement démocratique de son pays. Ces peurs sont malheureusement en train, du moins jusqu’à l’instant, de se concrétiser par les pratiques d’usurpation du pouvoir de ceux qui ont son sortis vainqueurs des élections, uniquement pour rédiger une nouvelle Constitution !

K. Boumiza

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