AccueilLa UNETunisie : La révolte des régions…la révolte des laissés- pour- compte !

Tunisie : La révolte des régions…la révolte des laissés- pour- compte !

Grogne dans les régions de l’intérieur ! La décision du conseil des ministres, annoncée récemment, portant création de quatre nouvelles facultés de médecine a littéralement ulcéré certaines régions. Des mouvements de protestation ont été observés à Gabès, Gafsa et Siliana en signe de protestation contre la discrimination et le non satisfaction de leurs besoins. Une grève générale sera observée à Gabès, mercredi 27 novembre, suivie, probablement, par d’autres actions qui peuvent aller jusqu’à des rassemblements devant le Palais du gouvernement à La Kasbah. Le gouvernorat de Siliana sera également porteur d’un message protestataire contre la marginalisation de la région. Une grève générale sera également observée, le 27 novembre de cette année. Cette journée sera, également, une occasion pour le gouvernorat de Siliana de commémorer les événements dont il a été le théâtre , au cours desquels a été utilisée la chevrotine contre les habitants et qui se sont soldés par plusieurs blessées.

Le bureau local du mouvement Ennahdha à Gafsa a condamné, de son côté, dans un communiqué, l’exclusion de Gafsa du projet de créer 5 facultés de médecine. Le bureau du mouvement dans cette région a décide de constituer une délégation pour traiter avec le gouvernement à ce sujet et d’organiser un rassemblement de protestation contre la marginalisation. Une grève sera aussi observée le même jour que Siliana et Gabès.

Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Bouali M’barki a indiqué, dans une déclaration à Africanmanager, que le gouvernement a fait une fausse estimation lorsqu’il a annoncé la création de quatre universités de médecine, qui coûteront selon lui, plusieurs milliards alors que certaines régions ne trouvent même pas de l’eau potable, soulignant que les estimations du gouvernement sont toujours fausses. Et de préciser que le pays ne peut pas mobiliser de telles sommes eu égard à la crise économique qui secoue le pays.

Bouali M’barki a affirmé, dans le même ordre d’idées, que ces projets nécessitent une étude approfondie et intégrale des régions préalablement à l’annonce de la décision de création. Il a ajouté que la Tunisie ne peut plus supporter d’autres crises et que le gouvernement est appelé, aujourd’hui, à tenir un discours clair sur la situation du pays, précisant : « Si la Tunisie continue sur ce rythme, et si les régions demeurent marginalisées, une deuxième Révolution pourra éclater », a-t-il dit

Pour sa part, Kamel Ayadi, président du Centre de réflexion stratégique pour le développement du Nord-Ouest et expert économique, a fait remarquer qu’il est inquiétant qu’à chaque fois que le gouvernement annonce un projet, il y ait une réactivation dans les régions, soulignant qu’on ne peut pas évaluer la politique d’un gouvernement dans les régions en référence à un ou même plusieurs projets.

Il reconnaît, cependant, que les régions ont le droit de manifester et de contester, mais d’une manière raisonnable.

Il a exprimé, au demeurant, ses craintes que l’annonce de la création des établissements universitaires en médecine, ne soit pas fondée sur des études qui déterminent et identifient clairement les besoins des régions et du pays en général : « J’aurais aimé que le gouvernement publie également sa stratégie, sa politique et ses motivations en matière d’enseignement supérieur », a déclaré Kamel Ayadi, soulignant que plusieurs régions abritant des universités n’arrivent même pas à attirer les meilleurs professeurs, ce qui a créé une sorte de fracture au niveau de l’enseignement supérieur.

Khadija Taboubi

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