Bien que le gouvernement tunisien se soit résolument engagé à prendre des mesures rapides et urgentes pour améliorer le pouvoir d’achat du Tunisien, la contrebande ne cesse d’entacher les politiques mises en œuvre à cette fin et surtout celle associée à la guerre contre la hausse des prix.
C’est dans ce contexte que le représentant du ministère de l’industrie a fait la lumière sur la prolifération du « trafic de fer de construction», et ce lors de la réunion de la cellule de Communication tenue, mardi, au siège de la présidence du Gouvernement, à la Kasbah.
Le ministère de l’industrie s’est déclaré préoccupé par la propagation, depuis début 2012, du phénomène de contrebande du fer de construction en provenance de l’Algérie.
«Le ministère de l’industrie a reçu bon nombre de plaintes de la part des professionnels du domaine, à ce sujet », a révélé Sami Boufares, sous-directeur de la direction générale des industries mécaniques et métallurgiques, affirmant que « la pérennité de bon nombre d’usines sera menacée et l’économie nationale fragilisée, au cas où ce phénomène se poursuivrait encore».Il a rappelé à ce propos, que le secteur de construction offre 2000 emplois directs et plus de 7000 emplois indirects.
Le responsable a appelé, dans ce cadre, le tunisien à faire preuve de citoyenneté et à boycotter l’achat illégal de ce matériel de construction non conforme aux standards techniques en vigueur.
D’après le responsable, « la lutte contre le trafic de fer de construction demande beaucoup plus d’efforts qu’auparavant, pour limiter les ventes illégales en provenance d’Algérie. Ces métaux importés ne répondent pas à la norme internationale et constituent un danger au niveau de la construction et du bâtiment. Le consommateur doit boycotter l’achat illégal de ce matériau de construction non conforme aux standards techniques en vigueur.
Il a précisé que les quantités de fer de construction vendues sur le marché local ont atteint, en 2011, environ 428 mille tonnes, contre 485 mille tonnes en 2010, soit une baisse de l’ordre de 16,6%.
« Les quantités de fer vendues ont baissé davantage au cours des six premiers mois de 2012, enregistrant un taux de régression de près de 40%, a-t-il ajouté.
Au sujet des mesures prises en matière de lutter contre le trafic de fer, le responsable a indiqué que « nous allons transmettre au conseil ministériel de nouvelles propositions pour mettre fin à ces mauvaises pratiques qui ont affectées notre économie ».
Et pour renforcer la rentabilité du secteur, « nous allons créer une nouvelle usine à Kairouan. Cette usine va permettre de produire 300 mille tonnes d’acier. Et 2200 postes d’emploi d’une manière directe et 7000 autres indirectes ».
Sur un autre volet, le responsable a fait part de l’intention du ministère de d’amender les prix de fer de construction en Tunisie, faisant remarquer que les prix sur les marchés internationaux ont enregistré, au cours des dernières années une hausse, passant de 450 dollars, à 730 dollars la tonne.
Nadia.BT
Tunisie : Le ministère de lIndustrie déclare la guerre au trafic de fer de construction
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