AccueilLa UNEUn gâchis incommensurable nommé non-Maghreb !

Un gâchis incommensurable nommé non-Maghreb !

Alors que partout dans le monde, les ensembles économiques essaiment pour au moins faire jeu égal avec des concurrents de plus en plus fort, il est déprimant de voir les cinq pays du Maghreb continuer de végéter, chacun faisant cavalier seul. Pourtant ils sont liés par une structure officiellement constituée, l’UMA, Union du Maghreb Arabe, qui existe depuis une trentaine d’années mais qui n’a délivré aucune contribution concrète qui donne sens et corps a ce projet dans lequel disent se reconnaître 100 millions de Maghrébins.

Et comme vient de le relever pour s’en agacer le Fonds monétaire international, les pays du Maghreb n’échangent actuellement que quelques produits entre eux. Il s’agit de carburants et d’huiles minérales exportés d’Algérie vers la Tunisie et le Maroc, d’huiles végétales, d machines, de fer et d’acier exportés par la Tunisie vers l’Algérie et la Libye, de fer, d’acier, de textile et d’habillement , ainsi que de véhicules et de matériel électrique exportés par le Maroc vers l’Algérie, la Tunisie et la Mauritanie.

Selon les calculs et les analyses du FMI, il existe de nombreuses possibilités et opportunités de nouveaux échanges. Par exemple, les flux d’exportation supplémentaires pourraient inclure les services de transport, les produits alimentaires, les métaux et les produits chimiques du Maroc vers la Tunisie. Les minéraux du Maroc pourraient également être exportés vers l’Algérie et différents types de combustibles pourraient être échangés. La Tunisie pourrait également exporter des légumes au Maroc et des minéraux en Algérie.

Des chaînes de valeur régionales

Lors des réunions de printemps 2019 du FMI et de la Banque mondiale, les participants ont discuté des avantages potentiels d’une intégration économique plus poussée au Maghreb. Une plus grande ouverture au commerce interrégional de biens et de services créerait un vaste marché qui rendrait la région plus attrayante pour les investisseurs. Cela aiderait à construire des chaînes de valeur régionales et à les insérer dans des chaînes de valeur mondiales, ce qui rendrait le Maghreb plus résilient aux chocs économiques. En un mot, l’intégration serait une source de croissance et d’emplois supplémentaires. Le FMI estime que la croissance dans les pays du Maghreb pourrait ainsi augmenter d’un point de pourcentage à long terme.

Au regard d’expériences régionales en Europe et en Asie, il est estimé que l’intégration pourrait être réalisée progressivement, en nouant des liens dans des secteurs et entre pays, selon les conditions des uns et des autres. Les périodes de crise économique ou de transition politique peuvent offrir des possibilités d’intégration plus rapide. Les nouvelles technologies auront à cet égard rang de puissant accélérateur d’intégration économique, car la technologie ne connaît pas de frontières.

Il n’en demeure pas moins que les différents pays du Maghreb ont réalisé des progrès substantiels en matière de commerce mais, en tant que région, ils restent les moins intégrés au monde. La part du commerce interrégional représente moins de 5% du commerce total des pays du Maghreb, ce qui est nettement inférieur à celui de tous les autres blocs commerciaux régionaux du monde.

Des considérations géopolitiques et des politiques économiques restrictives ont étouffé l’intégration régionale. Les politiques économiques ont été guidées par des considérations au niveau des pays, avec peu d’attention accordée à la région et pèchent par un flagrant manque de coordination, alors que les restrictions au commerce et aux flux de capitaux restent importantes et entravent l’intégration régionale du secteur privé.

Envers et contre toute logique

Une plus grande intégration entre les pays du Maghreb est logique pour des raisons économiques. Selon les projections du FMI, l’intégration créerait un marché régional de près de 100 millions de personnes avec un revenu moyen d’environ 4 000 dollars par habitant en valeur nominale et environ 12 000 dollars en termes de parité de pouvoir d’achat. Cela rendrait la région plus attrayante pour les investissements directs étrangers, réduirait les coûts du commerce interrégional, des capitaux et de la circulation de la main-d’œuvre, et augmenter l’efficacité de l’allocation des ressources. Cela rendrait également le Maghreb plus résistant aux chocs exogènes et à la volatilité des marchés.

L’intégration du Maghreb peut jouer un rôle important dans une stratégie visant à promouvoir une croissance plus forte dans la région. Diverses estimations suggèrent que l’intégration régionale pourrait contribuer à augmenter la croissance de 1 point de pourcentage en moyenne à long terme dans chaque pays de l’agglomération. Bien que les politiques intérieures restent le principal moteur de l’économie, le commerce interrégional pourrait doubler du fait de l’intégration et favoriserait la croissance, augmentant ainsi l’emploi. Une plus grande intégration peut conduire à des gagnants et des perdants dans chaque pays. Les politiques publiques devraient prendre en compte les luxations potentielles.

Pour s’intégrer, les pays du Maghreb devraient réduire les obstacles au commerce et à l’investissement et connecter leurs réseaux d’infrastructure. Leurs efforts devraient porter sur la libéralisation des biens, des services et des capitaux et du marché du travail.

L’élimination graduelle des obstacles au commerce interrégional, la construction d’infrastructures régionales et l’amélioration du climat des affaires stimuleraient les échanges commerciaux au Maghreb et contribueraient à renforcer l’intégration des chaînes de valeur mondiales. Une intégration régionale accrue devrait être complémentaire de l’intégration globale des pays du Maghreb, recommande enfin le FMI.

Brossées à grands traits, les préconisations du Fonds incitent les gouvernements du Maghreb à définir des objectifs politiques communs:

  • création d’emplois grâce à une croissance plus forte;
  • ouverture du modèle économique de chaque pays;
  • Inclusion dans la distribution des bénéfices de croissance;
  • négociation d’un nouvel accord d’intégration régionale;
  • Le commerce régional à une échelle beaucoup plus grande comme moyen de réaliser ces objectifs.

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