L’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) a lancé, ce mardi 7 mars 2023, à Tunis, son rapport national « Global Entrepreneurship Monitor 2022 » (GEM 2022), en partenariat avec Expertise France dans le cadre du projet d’appui à l’écosystème de l’entrepreneuriat et de l’innovation en Tunisie (Innov’i EU4Innovation), financé par l’Union européenne (UE).
Le parterre a eu droit à la plus grande enquête internationale sur l’activité entrepreneuriale depuis 1999, associant 49 pays, et comprenant plus de 200 000 entretiens annuels avec des experts et des populations adultes, y compris des entrepreneurs de tout âge, ainsi qu’un réseau de plus de 400 chercheurs et spécialistes en entrepreneuriat, le tout ayant fait t l’objet d’une expertise appelée GEM, qui explore et analyse le rôle que joue l’entrepreneuriat dans la croissance économique des pays.
Le GEM met en effet en lumière les conditions, le cadre d’entreprendre et les éléments qui déterminent l’orientation entrepreneuriale de chaque pays participant tout en le situant par rapport aux autres pays participants.
Des entretiens avec 36 experts, appelés National Experts Survey (NES) sélectionnés selon leur savoir-faire et réputation quant aux conditions-cadres pour entreprendre ont permis de faire une enquête appelée Adult Population Survey (APS), auprès d’un échantillon représentatif de 2000 individus âgés de 18 à 64 ans.
Le rapport a fait ressortir que 50,7% des sondés envisagent de lancer un business, seuls ou avec des collaborateurs, contre 22% seulement, en 2012.
La chercheuse en économie à l’IACE, Manara Toukebri a fait savoir que 89,7% des interrogés ont exprimé leur motivation à créer une entreprise pour gagner leur vie car les emplois sont rares, 56,2% pour constituer une grande richesse ou un revenu très élevé, tandis que seulement 31,8% veulent lancer leur business pour faire la différence au niveau mondial.
42,6% ont peur d’échouer
La Tunisie figure à la 47ème position avec un score de 3,7, soit au-dessous du niveau suffisant (<5,0). L’enquête a conclu que l’environnement entrepreneurial en Tunisie est faible.
En outre, la Tunisie se classe 32ème sur 49 pays avec un taux de 42,6% décrivant la peur des Tunisiens d’échouer dans le domaine de l’entreprenariat.
L’enquête réalisée auprès des experts nationaux a fait ressortir une volonté entrepreneuriale élevée (aversion, intentions et perception de compétences) en Tunisie. Cependant, ces experts considèrent que l’environnement entrepreneurial en Tunisie est faible et qu’il reste donc beaucoup à faire pour l’améliorer.
En fait, cette enquête a fait ressortir qu’aucune des conditions n’a été jugée suffisante et que dix des conditions-cadres entrepreneuriales étaient médiocres.
Par ailleurs, Le financement a obtenu un score de 3,5 sur 10, la facilitation de l’accès aux financements (3,3 sur 10), la promotion et le support de l’entrepreneuriat par le gouvernement (3,6 sur 10), les politiques Publiques en faveur de l’Entrepreneuriat (3,8 sur 10), les programmes publics en faveur de l’entrepreneuriat (3,8 sur 10), révèle l’enquête.
Il s’agit également de la promotion de l’entrepreneuriat aux lycées et écoles (2 sur 10), la promotion de l’entrepreneuriat en études supérieures (4 sur 10), le transfert technologique/R&D (3,4 sur 10), les infrastructures commerciales et services (4,7 sur 10), la dynamique des marchés et barrière à l’entrée (4,3 sur 10), la flexibilité de législation (3,5 sur 10), les infrastructures physiques (4,9 sur 10) et les normes sociales et culturelles (3,7 sur 10).
Les recommandations des experts
Des programmes de soutien plus pointus qui encouragent l’activité entrepreneuriale et la préserve à des stages plus matures (Favoriser la résilience de l’activité entrepreneuriale émergente), renforcer le financement entrepreneurial par la facilité d’accès et la disponibilité des fonds, instaurer l’éducation entrepreneuriale à plus jeune âges (Ecoles/Lycées), telles sont, brossées à grands traits, les principales recommandations faites par le panel des experts .
