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Tunis : Le secteur de la défense en Tunisie est le moins opaque et le moins corrompu de tous les pays MENA

Les pays de la région MENA sont classés, dans leur écrasante majorité,  dans la plus haute catégorie de risque le plus grave en matière de  la corruption dans le secteur de la défense et de la sécurité. Seule la Tunisie est créditée d’un risque modéré, alors que le risque est élevé pour le Liban, l’Iran, la Jordanie et l’Arabie saoudite, selon le tout récent Indice de défense élaboré par l’organisation Transparency International.

Les auteurs de l’indice soulignent que les sites Web gouvernementaux officiels et les publications hors ligne, quand ils existent, ne fournissent pas de chiffres précis. Par exemple, la totalité du  budget de défense de l’Algérie est classifiée  et aucun détail sur les dépenses de défense n’est  disponible. Les sources externes, telles que les publications étrangères dédiées à la défense, estiment que le budget de l’armée algérienne était de 20 milliards USD en 2014, le plus élevé en Afrique. Il  n’y a pas de comité dédié de  défense au parlement algérien et il  n’y a donc non plus de contrôle parlementaire sur les dépenses de défense. Ce trait est commun à tous les pays de la région, la Tunisie et la Jordanie étant les seules exceptions en publiant certains détails de leurs dépenses de défense.

Les pays de la région MENA étudiés  dans l’Indice ont dépensé plus de 135 milliards USD en armement  en 2014. Ce montant est équivalent à 7,6 pour cent des dépenses militaires mondiales.

En pourcentage du PIB (5,1 pour cent), les dépenses de défense des pays de la région MENA sont les  plus élevées dans le monde. L’Agence monétaire d’Arabie Saoudite, par exemple, signale que les dépenses de défense et de sécurité nationale absorbent 30 pour cent des allocations budgétaires du gouvernement.

Depuis 2010, l’Arabie saoudite et l’UAE ont été parmi les cinq plus grands importateurs d’armes. Ainsi, selon les plus récents chiffres du SIPRI (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm), l’Arabie Saoudite a procédé à l’augmentation des dépenses la plus massive au monde, soit  17 pour cent entre 2010 et 2015.

Dans l’ensemble, la région, où le secret reste la norme, représente actuellement environ plus d’un quart des dépenses de défense dans le monde.

Les contrats d’achat d’équipements pour la défense et la sécurité sont l’autre  facette de la question. Les capacités militaires sont  gravement compromises  par le manque de doctrine et  l’absence de stratégies nationales de défense. Ainsi, la planification des achats- un processus par lequel l’Etat identifie les  armes qu’il va acheter- est difficile ou inexistante dans chaque état étudié. En conséquence, les décisions individuelles interviennent constamment pour remplacer les besoins techniques.

Le Qatar, par exemple,  a récemment promis d’acheter 118 chars Leopard et 16 obusiers de chars auprès de l’Allemagne en prévision de la  Coupe du Monde 2022, mais aucune explication ou de détails ne sont disponibles sur ​​la façon dont ces équipements sont  censés améliorer la sécurité lors de cet événement footballistique.

En Arabie saoudite, les achats de la défense sont souvent opportunistes par nature et servent à renforcer les alliances. Ceci est, à nouveau, une mauvaise planification de l’acquisition, et a abouti à l’obtention de différentes plates-formes qui servent le même objectif. Ainsi, les données disponibles publiquement permettent de dire que le Royaume dispose désormais d’un grand nombre de systèmes d’armes qui font double emploi, par exemple, les avions de combat Typhoon et F-15, ainsi que les véhicules blindés personnels comparables achetés auprès du Canada, de la Serbie et l’Allemagne. Comment ceux-ci sont utilisés, qui fournit la formation nécessaire et comment l’interopérabilité / compatibilité est assurée, tout cela demeure inconnu.

L’armée koweïtienne n’arrive pas encore de disposer  d’une formation adéquate pour le personnel hautement qualifié dont elle  a besoin pour faire fonctionner ses missiles Patriot qu’elle a récemment achetés.

Les intermédiaires échappent à tout contrôle

Outre les achats non stratégiques de défense, une chaîne d’approvisionnement d’intermédiaires dans le processus d’approvisionnement est un problème trop fréquent dans la région MENA. Les  dispositions et obligations légales  régissant les activités de ces  agents n’y existent que rarement. Une loi spécifique devait être adoptée en Arabie Saoudite, mais aucune preuve n’existe concernant  sa mise en œuvre. Une situation similaire existe dans les Émirats arabes unis, où le gouvernement impose des restrictions légales  sur l’utilisation d’agents et d’intermédiaires dans les contrats de défense; car aucun contrôle n’existe, cependant, il est difficile de savoir si ces règles sont respectées. Dans le Sultanat d’Oman (classement au bas de l’indice), tous les marchés d’armement  sont conclus en l’absence d’appels d’offres  et la majorité des contrats ont été conclus avec un fournisseur unique.

Le personnel de défense et de sécurité est  souvent impliqué dans l’activité du secteur privé dans la région MENA, parallèlement à ses  fonctions militaires  mais les profits qu’il  en tire sont rarement connus. L’Egypte, l’Iran et le Yémen sont parmi les exemples les plus frappants. En Iran, les Gardiens de la Révolution (aussi appelés Pasdaran) ont des intérêts commerciaux d’une valeur de «centaines de milliards de dollars ». Les chiffres précis ne sont pas connus. En Egypte, l’armée ou la «Military, Inc. » comme elle est parfois surnommée, s’arroge la part du lion de l’économie du pays, une part qui dépasse celle du secteur privé. En juin 2015, le ministre égyptien de la Défense a pris  un décret spécial qui exempte les installations militaires des taxes immobilières, y compris sur les clubs et les hôtels. Les bénéfices tirés de ces sources de revenus n’ont jamais été soumis à contrôle.

docum

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