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Tunis : On fait toujours la queue à l’aéroport où les voleurs de valises sont relâchés malgré le flag !

Les images de longues files d’attente de voyageurs devant les portes d’entrée de l’aéroport de Tunis Carthage ont fait le buzz sur les réseaux sociaux, en ont ému plus d’un et suscité une vive polémique. Un état de fait qui s’explique, en partie,  par les impératifs de sécurité imposés par l’état d’alerte et le niveau 3 de l’alerte terroriste que vit la Tunisie depuis l’attentat contre la garde présidentielle. Mais aussi par l’affluence exceptionnelle d’avions, coïncidant avec le retour des vacances. Lundi dernier, jour du rush, l’aéroport de Tunis Carthage a enregistré 26 vols simultanés avec quelque 8.000 passagers, accompagnateurs et usagers du terminal, en deux heures de temps, entre sept heures et 9 heures du matin. Des doigts accusateurs ont pourtant pointé l’OACA (Office de l’aviation civile et des aéroports), accusé de manquement, malgré un temps de passage moyen de 25 minutes par passager, selon un pointage fait par un responsable de la direction des frontières au ministère de l’intérieur (MI).

Ce mardi 5 janvier 2016, les choses n’ont pas beaucoup changé, comme nous avons pu le constater nous-mêmes, lors d’une visite à l’aéroport en compagnie du PDG de l’OACA. Les files d’attentes étaient assez longues, sans pourtant déborder sur le patio de l’entrée où l’office prévoit même d’installer des  abris en cas de pluies si nécessaire. De l’autre côté, c’est un peu la pagaille, avec un contrôle policier qui ne se fait pas à la vitesse de l’éclair, sans pourtant qu’on puisse en vouloir aux services de sécurité qui ne font que minutieusement leur travail. Aucune aide des agents chargés du transport par chariots, pourtant nombreux, pour les passagers. Absence de coordination entre les différents intervenants, puisqu’on a vu des opérateurs commerciaux, intervenant à l’intérieur de l’aéroport, encombrer les scanners par leurs nombreuses marchandises qui doivent aussi passer au scanner.

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Questionné par Africanmanager sur le pourquoi de cet état d’encombrement à l’entrée du principal aéroport du pays, Khaled Chelly nous indique que «l’Office a mis en œuvre tous les moyens dont il dispose, pour faciliter  l’accès à l’aéroport de Tunis-Carthage et l’assurer avec la fluidité nécessaire ». Comme nous avons pu en effet le constater, 4 portes d’accès étaient à la disposition des voyageurs, toutes équipées du matériel sécuritaire nécessaire. L’Office y a même ajouté une 5ème, dédiée aux employés de l’Office et de tous les personnels navigants des compagnies aériennes. Et  Chelly de nous faire remarquer  que «si l’on compare l’aéroport de Tunis- Carthage à d’autres aérogares, on constatera que nous avons nettement plus d’accès qu’à Orly, Casablanca  ou Alger». Et le PDG de l’OACA de nous affirmer que malgré tout cela, «la moyenne d’attente par passager était entre 26  et 32 minutes, ce qui signifie que les passagers qui se sont présentés , comme il leur est demandé, 2 heures avant l’embarquement, avaient suffisamment de temps, et pas uniquement pour la file d’attente, à l’enregistrement, aux filtres de la police et accéder au terminaux d’embarquement à l’heure».

  • Réouverture, ce mercredi, du pont supérieur, après la visite du ministre Gharsalli

Ce même mardi 5 janvier 2016, l’aéroport de Tunis-Carthage a aussi enregistré la visite du ministre de l’Intérieur. Najem Gharsalli était manifestement là pour essayer de traiter cette même question de l’encombrement à l’entrée de l’aéroport, où la question sécuritaire est au centre de toutes les attentions et, à vrai dire, la cause première de ce nouveau dispositif qui a quelque peu chamboulé les habitudes d’un passager tunisien, habitué à entrer en famille à l’aéroport et en s’accommodant encore  mal des contraintes sécuritaires, sans en nier la nécessité. Le ministre a longtemps parlé avec tous les intervenants et il a été convenu de rouvrir le pont supérieur menant au terminal de départ. Une ouverture qui se fera de manière à ne rien enlever au dispositif de contrôle des voyageurs, de leurs véhicules et de leurs bagages.

  • Des voleurs de bagages, pris la main dans le sac, acquittés et libérés !

Avec le PDG de l’OACA, Africanmanager a aussi évoqué la question des vols de bagages. Beaucoup s’en plaignent, bien qu’il n’existe encore aucun chiffre officiel pour en estimer l’ampleur  et le danger sur l’image de l’aéroport. Les plaintes se font généralement auprès des compagnies d’aviation et ces dernières ne partagent encore rien avec l’office. «Nous sommes conscients du problème et soucieux de l’éradiquer, bien que la responsabilité en incombe d’abord au « handler » et aux  compagnies aériennes. Nous avons, pour cela, renforcé le dispositif de contrôle à l’intérieur des aires de trafic, y compris celles des autorités policières. Avant mars 2016, nous mettrons en place un système de caméras qui couvrira tous les endroits susceptibles d’être utilisés par les voleurs de bagages», nous annonce Khaled Chelly.

Mais lorsque nous lui posons la question de savoir s’il y a eu des sanctions contre  les personnes déjà prises en flagrant délit de vol ou de saccage de bagages, le PDG de l’OACA confirme d’abord que «il y a eu des ouvriers qui ont été pris la main dans le sac, arrêtés par la police et déférés en justice», avant de nous faire remarquer , à notre grand étonnement, que «malheureusement, il y a eu plusieurs cas qui ont été acquittés par la justice qui a considéré que les actes n’étaient pas graves et on les retrouve de nouveau dans l’aéroport et on ne comprend pas que ces personnes soient remises  en liberté quelques mois après». Petit baume au cœur, ces personnes ont été privées de badges d’accès aux zones de délit !

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