AccueilAfriqueAlgérie Télécom : Une restructuration en profondeur s'impose avant l'entrée en Bourse

Algérie Télécom : Une restructuration en profondeur s’impose avant l’entrée en Bourse

Du côté d’Algérie Télécom, l’heure est au grand nettoyage, à la restructuration, avant de tenter l’aventure de la Bourse, a fait savoir la ministre algérienne de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Imane Houda Feraoun. Un pas important a déjà été franchi avec le limogeage du PDG de la boite, Azouaou Mehmel, le 21 avril 2016 (il occupait la fonction depuis fin mars 2012). Reste à attaquer les autres grands chantiers car il est impérieux que la ‘mariée’ soit irréprochable, parée de tous ses atouts pour espérer séduire les investisseurs.

« La restructuration de l’entreprise Algérie Télécom est inévitable au regard des développements en cours, à l’échelle mondiale », a déclaré dernièrement la ministre en guise d’explication au départ brutal de l’ex-PDG. Elle a ajouté : « Après 15 ans d’existence (2009), il est devenu impératif pour les cadres d’Algérie-Télécom de modifier la structure organique de l’entreprise et de revoir sa stratégie commerciale et ses méthodes de travail de manière à se mettre au diapason des développements technologiques et techniques, en vigueur, à l’échelle mondiale ».

Il faut dire que le communiqué officiel du gouvernement algérien sur ce limogeage était pour le moins bref. Il est dit dans le texte que cette éviction a été décidée « pour insuffler une nouvelle dynamique managériale au groupe ». Cela a suffi a alimenter des bruits dans la presse algérienne quant à un départ motivé par des orientations politiques divergentes.

Pour le moment c’est Mohamed Sebaa, ingénieur télécoms et ancien patron de la division des opérations et du développement des réseaux d’Algérie Télécom, qui préside aux destinées de l’opérateur national, mais provisoirement seulement.

Si l’éviction de Azouaou Mehmel a surpris c’est parce que c’est lui qui avait apaisé les remous au sein d’Algérie Télécom, où les têtes des dirigeants tombaient à un rythme infernal avant son arrivée. L’entreprise publique a eu une trajectoire quasiment normale jusqu’à ce qu’il soit débarqué à son tour.

Un chantier colossal !

L’entreprise fait face à des difficultés structurelles et conjoncturelles qu’il ne sera pas facile de solutionner. La partie mobile, connue sous la marque Mobilis, a enregistré une baisse sensible de ses abonnés GSM, jusqu’à -15,53 % pour s’établir à 7,78 millions d’usagers. La branche occupe la 2e place derrière Optimum Télécom Algérie (Djezzy). Par contre le nombre d’abonnés à la 3G a progressé de 71,43 %, soit 6,54 millions de clients (sur un total de 14,32 millions de comptes clients pour Algérie Télécom Mobile). L’opérateur historique garde la main sur ce segment mais son avance a été sérieusement grignotée par Optimum Télécom Algérie (Djezzy), qui a vu le nombre de ses clients 3G gonfler de 230,41 %, jusqu’à 4,14 millions d’utilisateurs.

L’entreprise nationale est la seule sur le marché de la téléphonie fixe en Algérie, du coup le développement du haut débit dans le pays, un chantier colossal, est sur ses épaules. On évoque le chiffre de 1 321 communes du pays (86 % du total) reliées à un réseau de fibre optique, mais la faiblesse de la bande passante rend le dispositif inopérant. Le débit à la disposition des abonnés ne vole pas haut, 94 % des clients se contenteraient d’un débit ne dépassant pas 2 mégabits par seconde et 54 % des abonnés ont à disposition un débit de 1 Mbit/s.

Cela vient s’ajouter au déploiement de la 4G, qui devrait se faire à partir de fin 2016. Bref, c’est pas le boulot qui manque à Algérie Télécom ! Les investissement vont avec, on parle de la somme astronomique de 40 milliards de dinars (315 millions d’euros) pour financer tous ces projets. Les autorités envisagent une entrée en Bourse pour justement trouver toutes ces liquidités, un projet agité depuis 2013 mais jamais réalisé. Le gouvernement pouvait s’en accommoder, mais avec la fonte des prix du pétrole, les caisses publiques n’ont plus la capacité de subventionner les ambitions de la compagnie nationale. La case Bourse pourrait vite devenir incontournable.

Cependant il n’est pas question pour le moment d’accepter des capitaux étrangers dans la compagnie nationale. On verra si le gouvernement aura les moyens de sa politique de préférence nationale…

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