Capital Intelligence (CI), l’agence internationale de notation de crédit, a annoncé, vendredi, qu’elle a attribué une perspective «négative» à la Société Tunisienne de Banque de (STB) pour sa note de devises étrangères ainsi que pour sa note de solidité financière. Malgré l’amélioration de la qualité des actifs et de la rentabilité, les notes reflètent la situation politique incertaine et les risques pour la performance économique et financière. Les notes à long et court termes de devises étrangères ont été confirmées respectivement à ‘B +’ et ‘B’. La note de solidité financière a également été confirmée à ‘B-‘, alors que la note de soutien de la Banque a été confirmée à ‘3 ‘.
La STB, détenue majoritairement par le gouvernement tunisien, est la première banque en Tunisie. En raison à la fois de sa propriété et de sa position dans le secteur, l’agence CI est d’avis que la STB serait, in extremis, prise en charge par l’Etat. Le profil financier de la Banque est faible et se caractérise par une médiocre qualité des actifs des prêts et de capitaux insuffisants. Les prêts non performants (PNP), bien qu’ayant diminué au cours des dernières années, continuent de représenter une part importante des prêts et actifs. Le provisionnement est très faible; en outre, l’écart entre les provisions pour créances douteuses et les créances douteuses est important et ronge le niveau global du capital.
La rentabilité a montré quelques signes de légère amélioration, mais le permanent coût élevé de risque en raison des charges de provisionnement continue d’impacter le bénéfice net et les rendements demeurent faibles. Au niveau actuel du bénéfice d’exploitation, il faudra de nombreuses années pour traiter de manière adéquate les problèmes relatifs à la qualité des actifs de prêts provenant de sources internes. La liquidité de la STB est serrée en raison d’une faible base d’actifs liquides et du niveau élevé des prêts par rapport aux actifs et aux dépôts de la clientèle.
Les récents troubles politiques en Tunisie auront des conséquences négatives pour l’économie, au moins au cours des douze prochains mois. La croissance économique sera inférieure aux prévisions et il existe des risques pour qu’elle baisse encore. Les principaux secteurs économiques seront touchés et entraîneront probablement de nouvelles créances non performantes à l’avenir. La rentabilité de la STB, comme c’est le cas pour le secteur bancaire tunisien, pourrait subir des pressions en 2011 sur fond d’une possible détérioration de la qualité des actifs et leur expansion limitée. La position de la STB est peut-être plus vulnérable en raison de sa position sur le marché et de son statut de propriété du gouvernement.
La STB a été créée en 1957. Elle est le premier établissement bancaire national fondé à la suite l’Indépendance de la Tunisie. Opérant d’abord comme une banque de développement, elle exerce maintenant totalement en tant que banque commerciale. Suite à sa fusion, en 2000, avec deux banques de développement, la Banque de Développement Economique de la Tunisie (BDET) et la Banque Nationale de Développement Touristique (BNDT), partiellement détenues par l’Etat, les principaux propriétaires de la STB sont actuellement l’Etat, directement, et les entreprises publiques.
La Banque est cotée à la Bourse de Tunis. Elle exploite un réseau de 128 agences. Le total des actifs s’élevait à 6, 622 millions de dinars, fin Juin 2010.