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Tunis-G7 : BCE a-t-il été entendu?

Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? De nouveau invité du G7, d’abord en tant que Premier ministre, et aujourd’hui en sa qualité de président de la République issu des urnes, Béji Caïd Essebsi arrivera-t-il à convaincre ses hôtes du bien-fondé des demandes tunisiennes s’agissant des concours financiers des puissants du monde et passer finalement à l’acte ? En l’absence d’indications précises, il est permis d’en douter. En tout cas, rien ne semble avoir été tranché au sujet des 25 milliards de dollars promis à la Tunisie et qui « moisissent » encore dans les caisses avec peu d’espoirs qu’ils soient suivis d’effet concret. Pour autant, essuiera-t-on une nouvelle promesse de Gascon ?

En touts cas, le président de la République tunisienne a lancé un vibrant appel aux pays du G7 pour qu’ils mettent «un plan de soutien en faveur de la Tunisie».

Dans son discours prononcé, à l’ouverture des travaux de la deuxième journée du sommet G7 en Haute Bavière (Allemagne), BCE a rappelé que la Tunisie est déterminée à mener à terme et à réussir sa transition démocratique, mais «il lui faudra beaucoup de temps si elle ne sera pas accompagnée de la communauté internationale».

«Si la communauté internationale accompagne le pays, on ira beaucoup plus vite et on augmentera nos chances de réussite », a-t-il répété, précisant que l’appui international peut se traduire par des financements, un accompagnement pour la lutte contre le terrorisme et un élan de solidarité, à l’instar de celui de l’après-guerre mondiale, apporté par les USA à l’Europe ou aux pays de l’Europe de l’Est. «La Tunisie premier pays sud méditerranéen à réussir sa transition entend s’arrimer dans le concert des nations démocratiques.

Seuls les pays avec lesquels il partage les mêmes valeurs de démocratie et de liberté peuvent l’aider à achever son ancrage démocratique et faire face aux défis économiques et sociaux», a encore déclaré le chef de l’Etat.

Sera-t-il entendu alors que la Tunisie est guettée par le terrorisme à l’égal de la Méditerranée, de l’Europe, du monde entier, qu’elle n’est pas encore parvenue à anéantir les problèmes qui étaient à l’origine de la révolution, dont un «chômage endémique» (620 000 chômeurs parmi lesquels 250 mille diplômés du supérieur), des inégalités régionales et sociales, outre un marasme économique qui persiste. Pis, face à cette situation marquée aussi par le ralentissement de l’investissement privé et la faiblesse de la croissance, la dette tunisienne a augmenté de 58% en quatre ans. Dans on argumentaire, le chef de l’Etat a mis en relief que «malgré tous les défis, nous tenons à réaliser toutes les reformes nécessaires selon un calendrier clair et bien défini », que «La Tunisie a traversé de graves crises, mais grâce au sens de la responsabilité de ses élites et de sa classe politique ainsi qu’à son armée républicaine, le pays est parvenu à reprendre sa destinée en main et réussir là où d’autres ont échoué ».

Une autre hiérarchie des priorités !

Les dirigeants du G7, ont manifestement d’autres chats à fouetter, occupés plutôt à trouver « leur » solution au fléau du terrorisme. Dans leur communiqué publié lundi à l’issue du sommet, ils ont affirmé que « face au phénomène des combattants terroristes étrangers, la lutte contre le terrorisme devra demeurer la priorité de la communauté internationale dans son ensemble », appuyant la coalition internationale contre le groupe État islamique en Irak et en Syrie. « Nous réaffirmons notre détermination à vaincre ce groupe terroriste et à lutter contre la propagation de son idéologie de haine. Nous sommes solidaires de tous les pays et de toutes les régions touchées par la brutalité d’actes terroristes, notamment l’Irak, la Tunisie et le Nigeria » dont les dirigeants ont pris part aux discussions lundi. « La lutte contre le terrorisme et le financement du terrorisme constitue une priorité majeure du G7 », ajoutent les dirigeants, promettant de « renforcer la coordination de (leur) action ».

Relevons quand même que Beji Caid Essebsi, avait affirmé que la Tunisie pays reste «fermement opposée à toute solution militaire et attaché à une Libye unie et pacifiée». «La Tunisie subit plus que tout autre pays l’impact direct de la crise en Libye où la menace terroriste s’est amplifiée et où on assiste à la prolifération des armes, à l’absence d’autorité centrale et à l’émergence de groupes extrémistes », a déclaré Caïd Essebsi, rappelant que la Libye était le 2ème partenaire commercial de la Tunisie (2 milliards US d’échanges commerciaux) et fut également un partenaire de choix en matière d’affaires et d’opportunités d’emplois.

La Tunisie appelle à un règlement pacifique du conflit libyen, a-t-il encore indiqué, faisant état de sa prédisposition à jouer un rôle de médiation et à intervenir, au moment opportun afin de convaincre les parties prenantes à opter pour le compromis et éviter l’exacerbation du conflit.

De quoi demain sera-t-il fait ? Beaucoup d’eau passera sous les ponts du Rhin et de la Danube, en attendant le prochain G7 !

Mohamed Lahmar

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