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Tunisie : Chronique ordinaire d’un chômage sans fin

Il est 11 heures du matin. En entrant dans le bureau national de l’emploi des cadres et du travail indépendant (BNEC) situé à la rue du Koweït, de jeunes diplômés encore au chômage sont là pour tenter leurs chances. Leur nombre ne cesse de croître et le bureau de l’emploi les accueille chaque jour, soit pour se renseigner sur les éventuelles offres d’emplois disponibles, soit pour prendre connaissance des réalités du marché.

Pour les jeunes diplômés, c’est sans doute, le passage obligé pour mieux s’intégrer au marché de l’emploi. Pour les nouveaux bacheliers, c’est la première destination vers laquelle ils s’orientent pour s’informer sur les opportunités dont dispose le marché.

Entre optimisme et pessimisme, ces demandeurs d’emplois gardent encore l’espoir de tenir le bon filon surtout avec la récente déclaration du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle faisant état de plus de 30 mille opérations de recrutement par les services chargés de l’emploi, depuis le début de 2012 et jusqu’au 25 juillet dernier, soit une hausse de 46,7 % par rapport à la même période en 2011.

Encore plus, 28 mille chômeurs ont été recrutés sans l’intervention du Fonds national pour l’emploi, outre la prise en charge par le ministère du financement des microprojets, des opérations d’accompagnement, d’encadrement et de financement.

Cette annonce a suscité maints espoirs. Anis, maîtrisard en physique a garde l’espoir d’être embauché prochainement malgré la conjoncture économique critique que vit la Tunisie.

« Nous sommes ici pour remettre nos dossiers puisque le ministère a annoncé l’ouverture de deux concours externes sur dossiers pour le recrutement de 1400 instituteurs principaux et de 1500 professeurs de l’enseignement secondaire, technique et artistique et des professeurs du cycle mixte pour les enseignants d’anglais et d’informatique », nous a déclaré Aymen, bac plus en 3 en informatique

En chômage depuis plus de trois ans, Sana affirme que les concours sur dossiers pourraient être une meilleure solution pour les chômeurs, notamment ceux de longue durée dans des spécialités à faible intégration dans le marché de l’emploi. Ayant une maîtrise en anglais, elle n’a pas eu la chance, durant cette période, que de faire de « petits boulots » qui ne correspondent pas à sa qualification. « Souvent, j’étais obligée de travailler dans des postes qui ne vont pas de pair avec ma formation. Je n’ai pas d’autre choix que d’accepter » a-t-elle concédé avant de préciser que le travail dans des postes subalternes s’effectuent sans contrat ni couverture sociale.

Néanmoins, derrière cet optimisme se cachent une réelle frustration et une grande amertume. Ainsi, malgré les initiatives prises et les déclarations prometteuses du gouvernement, la Tunisie n’a toujours pas maîtrisé le problème de chômage qui affiche au compteur 800 mille sans emplois dont 70% sont des jeunes.  » Les autorités doivent agir et trouver une solution radicale à nos problèmes», affirme Ahmed, technicien en informatique..  » Je consulte le bureau d’emploi régulièrement dans l’espoir d’être recruté. Mais, je pense que c’est mission impossible » a t-il ajouté.

Déception partagée par une jeune voilée, Leila 28 ans, qui n’a pas réussi à accéder au marché de travail malgré les demandes déposées et les entretiens effectués. Un objectif qui semble difficile à atteindre notamment dans cette conjoncture et avec le nombre croissant des demandeurs d’emplois. Dans ce cadre, Leila s’est interrogée sur le rôle des parties intervenantes pour remédier à cette situation.

Travail de longue haleine

En dépit des efforts consentis pour détendre le marché de l’emploi, il est clair que la problématique du chômage des diplômés est loin d’être résolue. Une lourde responsabilité qui incombe non seulement au gouvernement actuel mais aussi aux différentes composantes de la société pour relever ce défi.

La résolution de ce problème ne passe pas uniquement par le recrutement de ces jeunes diplômés, mais par la promotion de l’initiative privée et du partenariat, entre autres.

Wiem Thebti

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