AccueilLa UNETunisie : «Faux-Prodi ou Faut-Prodi» ?!

Tunisie : «Faux-Prodi ou Faut-Prodi» ?!

Les PME se trouvent souvent confrontées à une panoplie d’handicaps notamment dans les premières phases de leur existence. C’est la raison pour laquelle, le gouvernement a essayé depuis des années à mettre en place des mécanismes d’incitations, à savoir le Fonds de Promotion et de Décentralisation (Foprodi) dont l’objectif est de favoriser la promotion d’entrepreneurs et la création des nouvelles entreprises.

Rachid Sghaier, le Directeur Central à l’API, a affirmé au cours de la journée nationale sur le Foprodi, organisée mercredi à Tunis, que ce fonds intervient sous forme de participation dans le capital ou de dotation remboursable.

Le concours du Foprodi en faveur PME n’est octroyé que dans le cas ou le projet comporte une participation SICAR ou des fonds communs de placement à risque, dans le capital de la société à créer. Entre 2000 et 2010, c’est-à-dire en dix ans, ledit fonds a approuvé 760 projets avec un investissement global d’environ 677,5 millions de dinars.

Force est de constater que ces chiffres modestes, expliquent en partie la contribution de ce mécanisme qui reste en deçà des attentes notamment avec les difficultés financières auxquelles font face les PME tunisiennes, vus leur faible capitalisation et le recours en force aux crédits bancaires, qui a mené à un surendettement des PME en Tunisie.

« On est face à une PME familiale, actionnariat sans actionnaire où personne ne veut faire face à des augmentations du capital en numéraire. Chose qui a engendré un affaiblissement de la compétitivité de nos entreprises » a relevé de son coté, Riadh Abida, directeur général de la Société d’investissement et de développement du Centre-ouest (SIDCO).

Le responsable a signalé que «ces entreprises payent entre 20% et 25% du chiffre d’affaires en agios bancaires, contre un ratio raisonnable qui ne devrait pas dépasser 3 ou 4% du chiffre d’affaires. Encore plus, 55% des entreprises admises au programme de mise à niveau (PMN) ont fait l’objet de réserves liées à la structure financière. D’où le besoin de la consolidation des fonds propres».

Sur un autre plan, le responsable a mis le doigt sur certaines problématiques liées également à la proportionnalité de sortie Sicar-Foprodi « Le couplage de ces deux mécanismes rend difficile la réalisation de sortie» a-t-il dit.

Faut-il signaler qu’une vingtaine seulement, parmi les 50 Sicar existantes en Tunisie, représente près de 95% du secteur en matière de financement. En 2011, ces fonds d’investissement ont financé 224 projets permettant de générer 10.000 emplois. Face à ce constat, Riadh Abida a appelé pour la dissociation entre Sicar et Foprodi. Une solution stratégique, selon nous, pour les entrepreneurs et pour les PME tunisiens, qui constituent un des piliers de l’économie tunisienne avec plus de 17 milles entreprises qui représentent une opportunité d’emploi près de 520 milles et un énorme potentiel de 18% au PIB. C’est pour cela que Ridha Abida estime que « c’est le moment opportun pour confier la gestion du Foprodi à un pole publique surtout avec la création de la caisse de dépôt et de consignation qui va gérer les fonds à capitaux risque ».

Avec un tissu économique encore non développé, la Tunisie a en effet besoin du financement de l’amorçage et de la création de l’entreprise. La sous-capitalisation a montré les limites de l’autofinancement. Le changement qui ne se fera donc, selon les professionnels qu’à travers la promotion du capital investissement auprès des entrepreneurs qui doivent accepter les règles du jeu du capital risque.

Il reste que le Foprodi, fait l’objet lui-même de critiques. Les concernés par cet instrument de financement demandent ainsi d’augmenter le taux de participation de l’état et du Foprodi dans les projets dont le total investissement est inférieur par exemple à 2MTND. Certains jeunes promoteurs se plaignent des banques et des Sicars « qui essayent par tous les moyens de détourner les lois en vigueur pour l’encouragement de l’investissement et des nouveaux promoteurs, et ne prendre aucun risque », affirme un jeune promoteur tunisien.

Destiné initialement aux jeunes promoteurs, «il lui arrive aussi, comme par le passé sur décision d’un conseil ministériel, de financer aussi de grosses entreprises. Et notre jeune investisseur de terminer sa critique en nous indiquant que «pour être en harmonie avec le discours et le langage de l’après 14 janvier, c’est les jeunes tunisiens qui ont fait la révolution, et c’est les jeunes tunisiens de moins de 45 ans qui ont dit dégage à Ben Ali, par conséquent, les résolutions doivent s’orienter directement et indirectement en premier lieu aux jeunes qui n’ont pas suffisamment de moyens financiers, mais plein de détermination pour réussir leurs projets».

Wiem Thebti

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