AccueilLa UNETunisie : L’économie sous la menace d’une nouvelle phase de contraction et...

Tunisie : L’économie sous la menace d’une nouvelle phase de contraction et d’incertitude, selon l’OCE

L’économie tunisienne a été durement affectée par le bouleversement politique et social de 2011. Beaucoup d’espoirs ont été fondés sur l’année 2012 comme étant celle du redressement économique. Toutefois, il semble que les aspirations placées dans cette année vont céder le pas à un sentiment d’incertitude, indique le rapport du mois de juin de l’observatoire de la Conjoncture économique.

Le rapport a avancé, en effet, une lecture objective de la réalité de la situation économique du moment. Cette lecture évoque une évolution mitigée durant les six derniers mois et pourrait même annoncer l’entrée de l’activité dans une nouvelle phase de contraction. En effet, au tournant des années 2011/2012, l’évolution pouvait laisser croire à une certaine « reprise » de l’activité après la forte récession de l’année précédente.

En première estimation, la croissance du PIB au premier trimestre 2011/2012 s’est établie à 4,8% en rythme annuel et est passée ainsi en territoire positif, après quatre trimestres successifs de croissance négative. Sauf que la croissance du premier quart de l’année en cours est difficilement reproductible pour les trimestres à venir, car elle superpose deux conjonctures différentes, à savoir un quasi retour à la normale de l’activité au premier trimestre 2011 et un revenu national qui aura à peine retrouvé son meilleur niveau antérieur.

Le rapport indique également que le développement conjoncturel durant le deuxième trimestre montre que la situation semble se compliquer davantage, car, d’abord, la demande intérieure manque encore de vigueur. En effet, avec l’émergence de pressions inflationnistes durables et la montée du chômage, la consommation finale s’inscrit en tassement favorisé par un comportement de thésaurisation et d’épargne de précaution de la part des ménages face à l’incertitude du moment.

Quant au secteur exportateur qui a fait preuve de résistance durant l’année 2011, en particulier au niveau du segment offshore, pâtit de la forte décélération de la demande extérieure imposée par les principaux partenaires commerciaux de la Tunisie ainsi que l’instabilité en Libye. En effet, la trajectoire des exportations a une fois de plus été principalement dictée par les ventes à l’étranger des industries totalement exportatrices qui, après avoir baissé durant le second semestre de l’année écoulée, se sont stabilisées au premier trimestre de 2012 et devraient de nouveau se contracter. Cela est dû à la persistance d’une demande privée atone chez les partenaires européens. Toutefois, les exportations du régime onshore, dominées par le secteur extractif, continuent à se redresser en cette première moitié d’année, et devraient de nouveau regagner leur niveau moyen d’avant 2011.

En ce qui concerne les importations, elles ont connu une évolution vigoureuse dans le prolongement de la nette tendance haussière entamée au second semestre de 2011.

Même si la baisse de la notation souveraine par Standard and Poor’s est certainement à relativiser, il n’en demeure pas moins que les primes de risque sur les emprunts éventuels de la Tunisie devraient montrer sur les marchés internationaux des capitaux et que finalement Standard and Poor’s est venue sanctionner explicitement le manque de visibilité de l’environnement des affaires et pointer l’absence d’une politique budgétaire qui offrirait des perspectives de croissance durable.

L’OCE a indiqué également que les pouvoirs publics héritent d’un contexte politique, économique et social particulièrement délicat qui n’a pas permis une totale restauration de la confiance et n’a pas surtout facilité le redémarrage de l’investissement.

Au sujet des échanges extérieurs, l’OCE relève que la dépréciation récente de la monnaie unique par rapport à la plupart des autres devises et son appréciation par rapport au dinar aura une influence mitigée sur les échanges extérieurs tunisiens. Cette évolution devrait renchérir les importations et continuer à creuser le déficit commercial dans un premier temps.

D’autre part, l’OCE a souligné qu’après avoir de nouveau culminé à 5,7% en avril dernier, l’inflation s’est légèrement repliée à 5,6% en mai. L’acquis d’inflation s’affiche à 4,2%, c’est l’inflation annuelle moyenne qui serait enregistrée pour l’année 2012 si les prix restaient à leur niveau actuel tout au long des sept prochains mois.

En effet, bien que le profil de l’inflation ait encore été dicté par l’évolution des prix de l’alimentation, l’accélération continue des prix à la consommation depuis un an a pris un caractère généralisé. Hors alimentation et produits encadrés, le glissement annuel culmine à 5,8% depuis trois mois, soit son plus haut niveau depuis janvier 1996. Cette évolution sous-jacente annonce une persistance de l’inflation générale qui devrait se maintenir au dessus des 5% jusqu’à la fin de l’été, a précisé le rapport.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -