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Tunisie : La BFPME aux prises avec de sérieuses difficultés, selon son PDG

« La banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME) commence à avoir des difficultés sérieuses au niveau du recouvrement des crédits », a déclaré, à Africanmanager, Khalil Ammar, PDG de la banque, en marge d’une rencontre qui a eu lieu récemment, à Tabarka. Selon lui, les PME rencontrent, aujourd’hui, plusieurs problèmes dont principalement la difficulté à honorer leurs engagements vis-à-vis de la banque d’autant plus que 70% des projets financés, sont des nouvelles créations. Raison pour laquelle ces projets demeurent très fragiles pendant les premières années de leur existence, a-t-il expliqué.

Renforcer le rôle du système financier

Pour y remédier, Khalil Ammar a appelé à renforcer le rôle du système financier en appuyant les PME particulièrement au niveau du financement de leur cycle d’exploitation. Et d’ajouter que les PME ont besoin, aujourd’hui, d’un concours bancaire très important pour soutenir leur trésorerie et faire en sorte de traverser la période de démarrage, dans les meilleures conditions possibles.

Il a précisé, en outre, que des difficultés sont également rencontrées au niveau de la qualité des projets avancés par les promoteurs. Il a fait savoir aussi que le business plan des promoteurs des projets ne se fait pas, généralement, dans des bonnes conditions. C’est ainsi qu’il a appelé l’Etat et les différentes structures d’appui au financement des PME, à aider les promoteurs des projets à mettre en place leur business plan.

Khalil Ammar a également évoqué la difficulté de certains promoteurs de PME qui ne sont pas très aguerris dans la gestion de leur entreprise : « Les différentes structures financières sont appelées davantage à apporter aux PME de l’assistance, de l’accompagnement, du coaching et du suivi », a déclaré khalil Ammar en faisant remarquer qu’il ne faut pas, par conséquent, reporter la responsabilité sur les promoteurs des PME mais plutôt identifier quels sont les choses que nous devons faire et quels sont les services que nous devons apporter aux prometteurs des PME pour qu’ils deviennent de bons gestionnaires et assurent le maximum de transparence.

Renforcer le rôle des structures d’appui

Concernant la place de la banque parmi les autres institutions de financement des PME, khalil Ammar a précisé que la BFPME est un acteur majeur dans le financement des PME en Tunisie et que toutes les réalisations de la banque se font en partenariat avec l’ensemble des banques de la place. « Sur chaque dinar consenti par la BFPME, il ya une autre banque commerciale qui est venue avec nous », a-t-il indiqué en ajoutant que la BFPME devient, aujourd’hui, un acteur de référence dans le financement de la PME. « Tous les prometteurs des projets s’adressent à nous », a-t-il dit

Un jumelage avec une institution financière française

Le PDG de la banque a précisé qu’aujourd’hui, il est indéniable que cette institution a un rôle dans le financement des PME en Tunisie, et c’est pour cela qu’il faut être à la hauteur de cette responsabilité et de ce positionnement.

Au sujet des actions qui devraient être menées par la banque, khalil Ammar a précisé qu’il faut diversifier les produits avancés aux promoteurs des PME, faisant savoir, à ce propos, que la BFPME est en train de sceller un jumelage avec l’institution spécialisée dans le financement des PME en France afin de proposer des produits financiers plus diversifiés et renforcer les fonds propres et la trésorerie des PME.

Plus du 2/3 de l’effectif de la banque dans les régions

En ce qui concerne l‘amélioration de la qualité des services, il a précisé que la BFPME propose de réunir au niveau de la BFPME, la gestion des différents fonds publics destinés au renforcement des PME. L’objectif est de réduire les délais d’intervention de la banque et de permettre aux PME d’avoir un vis-à-vis unique.

Il a affirmé aussi que la décentralisation est l’axe majeur du développement de la banque. Selon lui, plus de 50% de l’effectif de la banque se trouve dans les régions et ajoutant que l’objectif de la banquen dans les deux ou trois prochaines annéesn est d’installer plus du 2/3 de l’effectif de la banque dans les régions, car les besoins des PME sont principalement de proximité.

Accroissement des demandes de financement

Sous un autre angle, Khalil Ammar a affirmé qu’il n y avait pas un vrai recul au niveau des demandes reçues par la banque et qu’au contraire, les demandes de financement sont en train d’augmenter: « On n’a pas assisté à une baisse importante des demandes de financement », a-t-il ajouté. En effet, plus de 1700 projets ont été approuvés à ce jour par la banque. Ces projets ont nécessité des investissements de plus 350 millions de dinars. Et d’ajouter que 80% des projets approuvés sont industriels tandis que seulement 20% sont agricoles.

Le nombre des projets touristiques financés par la banque demeure, par conséquent, très faible puisqu’ils ont été exclus pour plusieurs années et n’ont été réintégrés que récemment. Pour l’année 2013, 90 millions de dinars ont été débloqués par la BFPME en termes de financement des PME.

Appel à gérer les différents fonds publics

Il a fait savoir, également, que la banque pourra faire beaucoup plus et beaucoup mieux pour peu qu’elle dispose des moyens nécessaires pour améliorer la qualité de ses services et diversifier ses produits. Dans ce cadre, il a appelé à réunir au sein de la BFPME, la gestion des différents fonds publics destinés au financement des PME, tels que Foprodi, FOSDA ou encore FONAPRA. Cette mesure va permettre, selon lui, à la banque d’être beaucoup plus efficace puisque cela va réduire les délais d’attente et permettre aux prometteurs des projets d’avoir un seul vis-à-vis.

Khadija Taboubi

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