AccueilAfriqueLe Japon va bousculer la Chine en Afrique avec 60 accords commerciaux

Le Japon va bousculer la Chine en Afrique avec 60 accords commerciaux

A deux jours de la sixième édition du sommet Japon-Afrique (Ticad), qui sera organisée pour la première fois sur le continent africain (à Nairobi, capitale du Kenya), c’est l’agitation des grands jours. Et pour cause : 80 chefs d’entreprise japonais et une trentaine de chefs d’État africains feront le déplacement. Le pays du ‘soleil levant’ a la ferme intention de bousculer les Chinois, qui depuis quelques années investissent en masse en Afrique. Le duel s’annonce palpitant, pour le grand bonheur des dirigeants africains, enfin si toutefois ils parviennent à se défaire de leurs mauvais réflexes (corruption, détournement de fonds, contrebande, mauvaise gouvernance…) pour se soucier un peu plus de l’intérêt de leurs populations.

Au dernier sommet il y a trois ans à Yokohama, le Japon avait dévoilé un vaste programme d’investissements en Afrique de 24 milliards d’euros, étalé sur 5 ans. Cette sixième Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique, ces 27 et 28 août, sera donc l’occasion pour le Japon de décliner les grands axes et le planning de son projet pour briller davantage en Afrique.

Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, et plusieurs membres de son gouvernement seront à la tête de la délégation japonaise. Très fier du gros potentiel de son pays et de sa marge de progression sur le continent africain, Abe a déclaré ce jeudi matin, avant de mettre le cap sur le Kenya : « La force du Japon ce sont ses technologies de haute qualité et la formation du personnel ». Les Japonnais sont très attendus sur le continent, et pour cause ils auraient dans leurs valises une soixantaine de protocoles divers et accords commerciaux. « À la demande des pays africains, un très grand nombre de représentants du secteur privé font partie du voyage », a confié Shu Nakagawa, un responsable du ministère japonais des Affaires étrangères.

Les présidents kényan, Uhuru Kenyatta et sud-africain, Jacob Zuma, auront des séances de travail bilatérales avec le Premier ministre japonais, a-t-on appris.

Le sommet sera axé sur trois grands thèmes, avec pour optique un document intitulé « La déclaration de Nairobi »: Le développement économique (il est question d’infrastructures, de formation et d’amélioration de la productivité), un aspect sanitaire, dont un projet de couverture sociale pour tous les habitants du continent et enfin la stabilité sociale.

Rude bataille à distance avec la Chine

L’an dernier, on dénombrait 687 entreprises nippones opérant en Afrique, mais le Japon ne veut pas se satisfaire de cela, il s’est mis en tête de contester le leadership de la Chine dans le financement et la construction de nouvelles infrastructures sur le continent. Et il a plus d’un atout dans son jeu, en effet il a la réputation d’offrir des services d’une qualité supérieure, même si ses projets en Afrique ont moins d’envergure que ceux de la Chine. « Le Japon sait qu’il doit concurrencer la Chine, mais comme il ne peut pas s’aligner sur le plan financier, il met l’accent sur la qualité », a souligné Koichi Sakamoto, professeur d’études de développement régional à l’Université Toyo à Tokyo.

« La Chine a été le plus grand ennemi imaginaire du Japon dans sa stratégie diplomatique en Afrique », a déclaré Lu Hao, de l’Académie chinoise des sciences sociales. Il ajoute ceci : « le Japon voit désormais l’Afrique très peuplée comme le dernier marché à conquérir ». Même Panasonic, qui a stoppé la production de smartphones pour les pays avancés, pourrait sortir de sa torpeur et proposer aux consommateurs africains des smartphones spécialement conçus pour eux, selon Jeune Afrique.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -