Bien que le secteur des eaux minérales continue d’aligner les performances, les professionnels du secteur n’ont pas manqué de tirer la sonnette d’alarme quant à l’exploitation anarchique de la nappe phréatique.
« C’est le temps d’agir étant donné que plusieurs dépassements et abus ont été enregistrés, ce qui constitue une réelle menace pour nos ressources hydrauliques », s’est écrié Jamel Mzabi, président de la Chambre syndicale des boissons relevant de l’UTICA.
Lors de la 17ème réunion évaluative des producteurs des eaux conditionnées tenue ce vendredi 13 mai à Djerba, il a mis l’accent sur la nécessité de prendre les mesures adéquates et d’appliquer la loi afin de mettre fin à cette hémorragie.
C’est important, a poursuivi Mzabi, faisant savoir que le secteur fait encore face à plusieurs difficultés dont notamment la prolifération du marché parallèle et la saisie de quelques chantiers de recherche des eaux naturelles de la part de certains citoyens des régions limitrophes afin de contrecarrer l’opération de production.
Le renforcement du contrôle est une exigence…
Pour plusieurs participants, la résolution de ce problème reste tributaire du renforcement des actions de contrôle.
A ce titre, l’Organisation de Défense des consommateurs (ODC) par la voix de son vice-président, a appelé à poursuivre les campagnes de sensibilisation nationales et régionales afin d’éviter les risques et garantir la promotion d’un secteur porteur .
« Le contrôle continu des produits ne fait qu’augmenter la confiance du consommateur dans la bonne qualité des eaux conditionnées, et c’est pour cette raison que les efforts se multiplient pour mener à bien cette mission », a noté Akram Al Barouni, de l’ODC.
Une vision claire
De son côté, le DG de l’Office de Thermalisme, Rzig Oueslati a mis l’accent sur l’importance d’élaborer une vision claire basée sur la transparence afin de mieux soutenir cette industrie qui ne date pas d’aujourd’hui et d’encourager davantage les actions d’investissement dans ce domaine.
Une démarche essentielle selon ses dires, dans la mesure où le secteur des eaux conditionnées a connu une ascension, suite à la hausse annuelle de la consommation globale des citoyens tunisiens qui a atteint 127 litres en 2015 contre 29 litres en 2000.
Durant l’année écoulée, 1406 millions de litres d’eaux ont été vendues, affichant ainsi une hausse très considérable de 385%, ce qui a permis la Tunisie de figurer en très bonne place au classement des plus grands consommateurs d’eau minérale dans le monde et pourrait même rejoindre le top 10.
Selon Oueslati, ceci a bien stimulé les investisseurs pour créer leurs propres projets. Chiffre à l’appui, le volume global de l’investissement dans ce secteur a atteint 104 millions de dinars durant les cinq dernières années.
Dans le même contexte, il a ajouté qu’avec plus de 21 unités de production, le secteur de l’exploitation et du conditionnement d’eaux minérales vit une véritable dynamique propice à l’investissement. Ainsi, cinq nouveaux projets devraient etre réalisés prochainement d’une valeur d’environ 44.5 millions de dinars et pas moins de 49 autres sont en phase d’étude.
Vers la mise en place d’un plan directeur des eaux conditionnées
Une position appuyée par le gouvernement qui à travers le ministre de la Santé, Said Aidi, estime que le développement du secteur ne peut se faire que si des précautions sont prises au niveau des études pour bien assurer la pérennité des projets et la qualité des eaux.
« A cet effet, l’élaboration d’un plan directeuur des eaux conditionnées est recommandée afin de permettre aux intervenants de disposer à l’avance de projections et de prévisions sur les indicateurs relatifs à ce secteur », a souligné le ministre notant qu’un ensemble d’actes préventifs devraient etre pris, à savoir la protection des captages, l’auto surveillance de la qualité ainsi que la fixation de périmètres de protection.
De même , l’élaboration d’un plan de gestion de site s’avère obligatoire pour une gestion rationnelle es points d’eau afin d’éviter leur surexploitation.