« La part de l’économie parallèle sera ramenée à 20% à l’horizon 2020, contre 50% actuellement pour que l’économie réelle représente plus de 80% ». C’est ce qu’a annoncé le ministre des Finances, Slim Chaker.
Lors de la première réunion de la commission mixte pour la transparence organisée ce jeudi 1er octobre, entre le département des finances et les composantes de la société civile, le ministre a précisé qu’ « un plan adéquat pour la modernisation de la douane a été mis en place pour lutter contre ce phénomène qui ne cesse de susciter des inquiétudes auprès des représentants des différents acteurs économiques ».
Il a à ce propos souligné que le diagnostic établi auprès du corps douanier a permis de relever certaines failles. Il s’agit notamment des droits de douane « excessifs » imposés à l’importation et la complexité des procédures administratives outre l’interdiction d’entrée de quelques produits. D’autres facteurs, a-t-il ajouté, ont aussi contribué à la prolifération de l’économie parallèle à savoir l’existence des taxes exorbitantes imposées sur la consommation variant entre 100% et 680%.
Pour ce faire, Slim Chaker a noté que le nouveau plan pour la modernisation de la douane vise essentiellement à supprimer les taxes douanières (0%) à l’importation des équipements et matières premières au profit des PME et leur réduction à 20% pour le reste des produits, estimant que ces mesures permettront certainement de raboter le secteur informel.
Toujours dans le même contexte, le ministre a fait remarquer qu’ « un effort louable est actuellement déployé afin de réduire les procédures « bureaucratiques » déclarant que « la réforme de la douane qui sera lancée le 1er janvier sera également basée sur le développement du système informatique et le renforcement de la décentralisation par la généralisation des directions régionales de la douane dans tous les gouvernorats ».
Ce travail sera consolidé par l’adoption du système de « l’opérateur économique » agréé pour les entreprises exportatrices et importatrices, en vue de consolider la confiance entre les acteurs économiques et le ministère des Finances.
Guerre contre les lobbies…
Slim Chaker a d’autre part annoncé qu’ « on commencera à appliquer ces mesures en janvier 2016, et ce, dans la foulée de l’adoption de la loi des finances 2016 ». Et d’ajouter : « ces réformes une fois appliquées selon des visions scientifiques, vont porter leurs fruits dans trois ans ».
Un défi de taille, d’après le ministre, nécessitant l’élaboration d’une vision réformiste claire adossée à la volonté et le courage nécessaire pour la mise en place des mesures appropriées et ce, de manière à mettre fin aux lobbies qui essayent de saboter cette démarche.
Pour cette raison, il a appelé les composantes de la société à soutenir tout programme de réforme initié par son département pour relever ce défi et jeter les fondements de la bonne gouvernance.