Les services de la Steg, des tribunaux , des municipalités, ou encore de la BFPME et de la Douane sont ceux qui sont les plus fâcheux pour les petites et moyennes entreprises. C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé par Sigma Conseil en collaboration avec le CJD auprès d’un échantillon de 500 entreprises de plus de 10 employés.
Présentés ce mercredi à l’occasion d’une rencontre organisée à Tunis, les résultats de l’enquête ont souligné que le taux de satisfaction des PMEs tunisiennes varie d’une administration à une autre.
Le directeur de Sigma conseil, Hassen Zargouni a dans ce cadre indiqué que 77% des dirigeants interrogés se sont déclarés satisfaits des services offerts par le Registre du commerce contre 35% seulement pour les centres d’affaires ou encore le Cepex et la BCT.
Au delà de ces chiffres, Zargouni a souligné que le taux de satisfaction des dirigeants sondés sur les services de l’administration publique tunisienne est positif. Il est de60% contre 36% d’insatisfaits.
L’objectif recherché à travers la réalisation de sondage est d’établir un baromètre annuel relatif aux classements des administrations publiques, a, de son côté, expliqué Wafa Laamiri, présidente du CJD.
« Ce sondage aurait du être réalisé par l’administration elle-même pour qu’elle puisse avancer dans sa réforme », a-t-elle ajouté affirmant que « nous sommes appelés à promouvoir cette initiative ou même créer un baromètre annuel pour évaluer le degré de satisfaction des entreprises tunisiennes par rapport aux services fournis par l’administration tunisienne ».
La libération des administrations est une obligation
Basma Ghozzi, contrôleur des entreprises publiques et chargée de la fonction publique, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption a, pour sa part, pointé certaines défaillances au niveau du travail de l’administration tunisienne, plus particulièrement sa lenteur, la complexité des procédures et l’inefficacité..
Elle a relevé l’omniprésence de l’Etat dans les administrations plus précisément au sein des organismes de gestion, ce qui rend très difficile la prise de décisions dans ces administrations.
Une telle situation exige, selon elle, de l’Etat qu’il déploie davantage d’efforts , étant aujourd’hui incapable de gérer le nombre croissant des entreprises publiques.
Pour elle, la réalisation de cet objectif doit passer par une libéralisation totale des administrations tunisiennes pour qu’elles honorent leurs engagements et répondent aux exigences des citoyens de manière à veiller sur la régularité et la bonne gouvernance.
Elle a d’autre part fait savoir que les attentes concernant les prestations fournies par les administrations publiques ressortissent aux grands chantiers de réflexion et à la volonté de progresser de façon à accorder un surcroît de liberté et d’autonomie aux entreprises publiques.
Un avis partagé par Hardy Ostry, responsable permanent de la Konrad-Adenauer-Stiftung qui a recommandé de rapprocher les entreprises publiques des citoyens.
Une telle réflexion l’a poussé à soulever maintes questions : quel est l’objectif et la mission de l’administration publique ? Sa tâche consiste-t-elle à régler et contrôler tout ou bien à encadrer l’espace libre ?
La réponse est bien évidement tributaire de la libéralisation des marchés publics, a ajouté l’intervenant tout en jugeant nécessaire l’adoption de quelques principes en liaison avec l’économie sociale.
Vers l’évaluation du rendement du service public
Pour ce faire, l’intérêt s’est focalisé sur l’amélioration du rendement des administrations à travers la promotion de la formation.
A cet égard, Adel Gouider, directeur de l’Institut de leadership administratif, a fait remarquer que 225 cadres et 75 directeurs relevant de l’administration publique ont été formés au cours de ces derniers temps.
D’après lui, la formation de ces responsables s’inscrit dans le cadre de l’amélioration du rendement du service public pour qu’il réponde aux attentes des citoyens. « Notre but n’est pas seulement de former les cadres, mais surtout de les aider notamment les directeurs généraux travaillant dans l’administration publique à s’adapter aux mutations que connaît le pays », a-t-il conclu.