Le secrétaire général de l’Association nationale des petites et moyennes entreprises, Sofiane Gabsi, prévoit une faillite prochaine de 130 000 petites et moyennes entreprises en Tunisie.
Déjà, des dizaines d’entre elles déjà officiellement mis la clé sous la porte , tandis que 54 000 autres entreprises sont menacées par une banqueroute.
Les professionnels du secteur, qui représente 95% du tissu national des entreprises, estiment que le manque de fonds et du soutien des pouvoirs publics, surtout après la récession que le pays a connue en raison de la pandémie du Covid19, a causé la faillite de plusieurs d’entre eux, en plus des pressions financières subies par d’autres.
Dans une précédente déclaration à African Manager ar, le président de l’association a souligné que les entrepreneurs se sont retrouvés, pendant les années « Covid19 », obligés de payer les intérêts de prêts et les pénalités de retard à la Caisse nationale de la sécurité sociale ainsi que les amendes infligées par les recette des finance sans aucun soutien financier de la part du gouvernement.
L’Association nationale des petites et moyennes entreprises a révélé que les tribunaux tunisiens sont saisis de deux millions d’affaites d’émission de chèques sans provision et huit mille propriétaires d’entreprises sont emprisonnés en raison de leur incapacité à rembourser leurs dettes.
Incapacité de financement des PME
La Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME) enregistre un important déficit financier, selon un rapport publié par le ministère des Finances sur la situation financière des entreprises publiques, qui révèle que le résultat net de la BFPME , au cours de l’année 2019, s’est élevé à 4,1 MD, contre 1,9 MD au cours de l’année 2018, enregistrant ainsi une baisse de 2,2 MD, soit un taux de 115,8%.
La principale raison de cette régression tient à l’augmentation de la valeur du stock d’épargne de 1,2 MD suite à l’augmentation du pourcentage des créances douteuses à 81,5% à fin 2019 (+4,2% par rapport à la nette baisse des valeurs 2018) contre 0,5 MD durant la période 2018-2019.
Selon une autre étude publiée par le Centre d’études africaines pour la transformation économique en partenariat avec l’Institut de développement institutionnel au sujet du financement des petites et moyennes entreprises dans 4 pays africains ayant une expérience dans le financement du développement, dont la Tunisie, cette banque s’est retrouvée dans une situation floue et sans orientation politique claire depuis des années après la révolution de 2011.
En outre, les mécanismes qui déterminent la relation entre le financement et les petites et moyennes entreprises ne sont pas sérieusement établis, ce qui a rendu la Banque incapable de mesurer l’ampleur de son impact dans le domaine social ou d’identifier les raisons de sa faible rentabilité financière, en plus d’une baisse de la demande de financement depuis 2011.
L’Etat a alloué un budget estimé à 217 millions de dinars au profit des banques de développement en 2020, ce qui est considéré comme un chiffre faible par rapport aux besoins réels des petites et moyennes entreprises, qui ont connu un déficit de financement estimé à 3,4 milliards de dinars en 2017.
L’étude a également évoqué le modèle économique de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises et constaté une faiblesse du capital et l’absence d’un marché de refinancement, ce qui a poussé la banque à chercher d’autres moyens pour maintenir sa pérennité, surtout à la lumière de la présence de plusieurs risques qui pèsent sur elle
BFPME : Des financement de près d’un milliard de dinars
La Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises a noué, par ailleurs, plusieurs partenariats avec des structures internationales telles que la Banque Africaine de Développement, la Banque Islamique de Développement, le Fond du Qatar pour le développement et autres.
L’étude a montré que 15 ans après sa création, le nombre de demandes approuvées par la Banque de financement des petites et moyennes entreprises a atteint 10 094, d’une valeur de près d’un milliard de dinars, ce qui est considéré comme un résultat modeste par rapport aux besoins des petites et moyennes entreprises, qui sont estimés à 3,4 milliards de dinars par an.
L’étude a indiqué qu’en 2019, la BFPME a financé 42 projets d’une valeur de 21,9 millions de dinars, dont 54% pour l’expansion, 44% pour de nouveaux projets et 3% pour des prêts complémentaires.
Quant aux domaines les plus financés par la Banque, on retrouve les industries alimentaires, les industries chimiques, les industries du papier et du carton, alors qu’est absent le financement pour les industries du textile et de l’habillement et des technologies de l’information et de la communication.
L’étude a montré que la Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises a financé 15% de toutes les petites et moyennes entreprises en Tunisie et a contribué à la création de 7350 emplois.