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Tunis : Le Congrès US râle contre le gouvernement tunisien

Le panel du Moyen-Orient à la commission des affaires étrangères du Congrès américain a amendé  une résolution rendant hommage au  peuple tunisien pour sa transition démocratique. Les modifications introduites révèlent que le panel a des vues moins optimistes que celles des  co-présidents du Caucus Tunisie au Congrès,  co-auteurs du projet de loi initial, rapporte Al Monitor, site spécialisé dans les affaires du Moyen-Orient, basé à Washington.

Au lieu de traiter la transition démocratique comme un fait accompli, le  projet de loi stipule clairement que la Tunisie n’y est pas encore. Et alors  que les amendements peuvent sembler minimes, les préoccupations politiques sous-jacentes sont liées à des millions de dollars d’aide des États-Unis pour un pays sous le choc des récentes attaques terroristes.

« Aujourd’hui, le peuple tunisien avance résolument sur la voie de  la démocratie, et nous l’avons vu franchir plusieurs étapes », a déclaré la  présidente du panel, Ileana Ros-Lehtinen, la représentante Républicaine de la Floride. «Nous savons que les élections seules ne font pas une démocratie, et l’établissement d’une véritable démocratie est un long chemin. Toutefois, je suis,  aujourd’hui, encore plus optimiste sur les perspectives démocratiques de la Tunisie. »

Elle a exhorté la Tunisie à  « assurer le respect des droits de l’Homme  et la primauté du droit, et à mettre en œuvre les réformes démocratiques. »

« Bien sûr, il y a encore de nombreux obstacles à surmonter», a déclaré Ros-Lehtinen. Mais avec l’aide américaine, la Tunisie peut devenir « la première démocratie à part entière de la région » et le  » bon  exemple »  à suivre par ses voisins.

Le texte  non contraignant  a été initialement élaboré par  le républicain  David Schweikert, représentant de l’Arizona  et la Démocrate  Alcee Hastings, représentante de la Floride.  Bien que n’étant pas membres du panel des affaires étrangères,  ils ont lancé conjointement le Caucus Tunisie en 2013 pour promouvoir une «nation stable, démocratique et conviviale dans une région instable et dangereuse », selon Schweikert.

« La Tunisie demeure la seule réussite au monde du Printemps arabe », avait déclaré le représentant républicain de l’Arizona Republic plus tôt cette année. « En outre, avec l’adoption d’une constitution démocratique respectant les droits de l’homme, nous avons une obligation morale d’y apporter notre soutien. »

Le préambule original du projet de loi reconnaît la Tunisie comme « le seul pays arabe à avoir réussi la transition d’un régime autoritaire à la démocratie. » Le texte de substitution de Ros-Lehtinen, qui a été adopté par acclamation  sans opposition, affirme à la place  que la Tunisie  » a négocié avec succès la transition à partir d’un régime autoritaire et est sur le chemin de la  démocratie. »

La version ainsi amendée  ajoute également une nouvelle disposition  appelant le secrétaire d’État John Kerry à «continuer à aider la Tunisie dans les opérations de lutte contre le terrorisme et dans la réforme du secteur de la sécurité afin que la Tunisie puisse atteindre un équilibre entre la lutte contre le terrorisme et la protection de sa transition vers une démocratie. »

Alors que la Tunisie a été portée sur les fonts baptismaux pour la promulgation d’une nouvelle constitution et la tenue d’élections présidentielles et législatives libres, les critiques ont appelé à une refonte des services de sécurité ayant des liens avec les reliques du régime corrompu du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Selon l’International Crisis Group, l’appareil de sécurité existant- y compris la sûreté nationale, la police, la Garde nationale, la protection civile et les services pénitentiaires  – est à la fois répressif et inefficace pour lutter contre la menace très réelle du terrorisme que connaît le pays.

Les inquiétudes quant à la capacité de la Tunisie à renforcer les  institutions de la sécurité et de l’économie qui étaient corrompues et politisées sous Ben Ali continuent de secouer le pays tout en ayant des effets néfastes sur le soutien du Congrès. Alors que les  ordonnateurs de l’aide étrangère au sein de la chambre des représentant ont  approuvé la demande de l’administration Obama pour l’octroi à la Tunisie de 134 millions de dollars au titre de l’aide bilatérale, leurs homologues du Sénat cherchent à amputer cette enveloppe de 50 millions $, rappelle Al Monitor.

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