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Tunisie : 8 millions de touristes cette année. Peut-on gérer tant de flux ?

Sous bien des rapports, le tourisme tunisien va flirter avec le Graal en cette année 2018, avec l’arrivée de quelques 8 millions de visiteurs, fermant ainsi la douloureuse parenthèse ouverte par les attaques terroristes de 2015, au Bardo et à Sousse. On en repère déjà une « vraie reprise » enregistrée durant les cinq premiers mois de la présente année, déclinée dans une croissance de 32% des recettes et un développement important des marchés russe et chinois. Une évolution corroborée par la ministre du Tourisme, Selma Elloumi qui évoque « une amélioration importante, une reprise de la croissance, les chiffres de 2014 ayant été dépassés, voire ceux de 2010 (+6%), année de référence pour le tourisme tunisien ».

En effet, le nombre d’entrées a dépassé les 2,3 millions le 20 mai, soit une hausse de 21,8% par rapport à la même période en 2017 et de 5,7% par rapport à la même période en 2010. Les recettes liées au tourisme, elles, ont atteint 358,6 millions de dollars durant les cinq premiers mois de 2018, soit une hausse de 31,8% par rapport à la même période en 2017. Et on n’en serait qu’à l’ouverture du bal, car, de l’avis unanime, professionnels, officiels et tour-opérateurs confondus, pour la saison estivale, « tous les hôtels affichent complet à Djerba, à Hammamet à Sousse et à Mahdia », autant de destinations touristiques majeurs du pays.

Le retour en force des Français

Les visiteurs en provenance des « marchés traditionnels » y feront bon ménage avec ceux qui, de fraîche date, découvrent la Tunisie. Les flux français augmentent de 45%, ceux des Allemands de 42,4%. Mais les Chinois et les Russes sont en tête avec des taux respectivement de +56,9% et +46,4%. On insistera plus particulièrement sur le retour des Français dont les réservations pour passer l’été en Tunisie ont augmenté de plus de 200% par rapport à l’année dernière. Ce sont là les chiffres du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto). Son président, René-Marc Chikli, y voit une évolution spectaculaire qui reflète le regain de confiance chez les touristes français en la destination Tunisie. Presque 650.000 touristes y passeront leurs vacances cet été, a-t-il estimé. D’après lui , cette montée en flèche s’explique par le fait qu’il “n’y a pas eu d’événements particuliers” en Tunisie. “Les Français ont redoublé leur confiance vis-à-vis de la destination, en partie et pas en totalité. Il y aura encore beaucoup de chemin à faire pour convaincre les Français de partir en Tunisie et atteindre les chiffres enregistrés en 2010”, a-t-il assuré.

Pour les Algériens, au 20 mai 2018, quelque 2,3 millions d’entre eux e touristes (+21,8% par rapport à 2017 et +5,7% par rapport à 2010 à la même date) sont venus en Tunisie. Ils restent les premiers visiteurs de la Tunisie. Cette tendance n’est pas nouvelle et les touristes algériens l’ont encore confirmé en 2017 puisqu’ils étaient 2,5 millions à se rendre chez leur voisin de l’Est. Sur les 7 millions de touristes qui ont visité la Tunisie en 2017, 35% étaient des Algériens, selon l’Office national tunisien du tourisme (ONTT). La période la plus fréquentée par les Algériens en Tunisie reste celle de la fin d’année pour passer les fêtes surtout à Sousse, Hammamet et Tabarka. En effet, pour le seul jour du dimanche 31 décembre 2017, 30 mille Algériens et 10 mille véhicules algériens ont franchi les frontières tunisiennes.

Peut-on gérer la reprise ?

La question qu’il ya impérativement lieu de poser devant cette montée inédite des flux touristiques est de savoir si la Tunisie est assez outillée pour y faire face et si elle a les moyens d’assimiler une reprise si forte pour ne pas dire massive. Le président de la Fédération tunisienne des agences de voyage (Ftav), en doute quelque peu. Cité par notre confrère Assabahnews, Jabeur Ben Attouch, souligne la nécessité pour l’Etat de prendre des « mesures exceptionnelles », notamment la libération de l’importation des moyens de transport touristique, même ceux usagés par les agences de voyage, d’autant que la moitié la flotte du transport touristique a été perdue. Il y a également la question des ressources humaines dans le secteur touristique avec le licenciement d’un grand nombre du personnel suite à la crise déclenchée par les attaques terroristes. Il a affirmé que des solutions urgentes doivent être trouvées pour récupérer les employés mis en chômage, assurer leur mise à niveau et remettre sur pied les centres de formation.

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