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Tunisie-Baromètre Sigma : Plus de 3 Tunisiens sur 4 rongés par le pessimisme, BCE remonte et Chahed sur le reculoir

Les Tunisiens n’ont pas le moral. Ils sont plus de trois-quarts à être au trente-sixième dessous et à estimer que leur pays est sur le mauvais chemin. C’est là l’une des conclusions du Baromètre politique de Sigma pour le mois d’octobre 2017, publié mardi en tandem avec le quotidien Al-Maghreb.

A la vérité, cet accès de pessimisme n’est pas nouveau. Il va crescendo, même si à un taux moindre, cette-fois-ci (1,7%), mais c’est le deuxième record (75,4%) depuis la formation du gouvernement Youssef Chahed et le troisième depuis janvier 2015. Ce sont les électeurs du mouvement Ennahdha qui se signalent par la plus forte dose de pessimisme en se situant au-dessus de la moyenne nationale (76,8%). Ceux de Nidaâ Tounès le sont moins (64,7%).

Cette déclinaison sociopolitique de la sinistrose est la moins visible dans le Grand Tunis (69,1%), mais remarquablement atrabilaire signant des records dans le Sud- est du pays (Gabès, Médenine, Tataouine) avec 86,5%. Dans cette configuration, les femmes sont un peu plus pessimistes que les hommes avec respectivement 78,6% et 72,2%. Toutefois, c’est parmi les jeunes que le pessimisme fait des ravages avec un taux de 86,7% notamment pour cause de chômage endémique.

BCE réduit l’écart

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed émerge toujours du lot, même si sa cote de popularité en a reçu un petit coup en octobre, passant de 81,7% en août dernier à 76,9% actuellement. On y voit l’indice patent que l’impatience des Tunisiens ne cesse d’augmenter de voir la campagne anti-corruption ponctuée par la première vague d’arrestations opérées parmi les barons de la contrebande et des réseaux suspects marquer le pas au risque de dégrader encore au fil des mois le capital confiance dont est crédité Youssef Chahed si la campagne ne reprenait pas sa vigueur initiale.

En revanche, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, signe une remarquable remontée dans les sondages. Il gagne 8 points, ce qui le place un peu au-dessus de la moitié des opinions favorables des Tunisiens (50, 4%) et réduit l’écart entre les deux têtes de l’Exécutif de 26 points contre 37 points, le mois dernier. Explication : les Tunisiens ont réagi favorablement aux initiatives émanant de Carthage cet été, en attribuant à BCE un plus grand rôle dans le leadership politique sans pour autant lui témoigner une forte dose de confiance. En effet, seuls 17,5% des sondés en sont totalement satisfaits contre 32,4% qui le sont moins, ce qui donne à penser que le taux de satisfaction est tout relatif et fragile malgré sa remontée en octobre.

Chahed talonnée par Samia Abbou

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed trône toujours en tête de l’indicateur de confiance chez le personnel politique avec un taux de 42%, discontinûment talonné par Samia Abbou qui perd cependant deux points (40%), mais bien loin du trio crédité de plus de 30%, à savoir Safi Saïd (34%), Néji Jalloul (34% également) et Abdelfattah Mourou (33%). Plus loin encore, on retrouve le quatuor crédité de plus de 20%, nommément Habib Essid (26%), autant que Mohamed Abbou, Béji Caïd Essebsi (23%) et Mehdi Jomaâ (20%). Moncef Marzouki ferme la marche au sein du Top10, avec 18%.

Ce qu’il importe de retenir de cette pyramide, c’est que le Tunisien, qui n’a pas généralement une haute opinion des politiques, est plus disposé à l’endroit de ceux qui ont exercé le pouvoir au sommet de l’Etat, un conservatisme dont ils bénéficient davantage que les figures de l’opposition qui trouvent ainsi des difficultés à rentrer dans les grâces des citoyens.

On notera un léger bouleversement en queue de peloton. Hafedh Caïd Essebsi laisse la place de cancre à Noureddine Bhiri, président du groupe parlementaire d’Ennahdha, gagnant un point alors que ce dernier en perd plusieurs. Il est à noter que dans la catégorie des moins de 10%, font bon ménage Yacine Brahim, Mohsen Marzouk, Samir Bettaieb et Rached Ghannouchi, avec 9%. Viennent ensuite Slim Riahi (8%), Hachemi Hamdi et Mehdi Ben Gharbia (7%), Borhane Bessaies, Iyed Dahmani, Zied Laadhari et Hafedh Caid Essebsi (6%) et enfin, bon dernier, Noureddine Bhiri.

S’agissant enfin de l’avenir politique des personnalités publiques, peu de changements sont à signaler, avec Youssef Chahed en tête , invariablement tarabusté par Samia Abbou, et à des encablures de Safi Said, Néji Jalloul et Abdelfattah Mourou.

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