AccueilLa UNETunisie : La Tunisie en butte à l’intransigeance du FMI

Tunisie : La Tunisie en butte à l’intransigeance du FMI

Rien n’est encore sorti des intensives discussions qui ont actuellement lieu à Washington entre la délégation tunisienne et le Fonds monétaire international en marge des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui ont démarré vendredi.

Tout ce que l’on sait, c’est qu’une avancée a été enregistrée « dans la concrétisation de l’accord conclu dans le cadre du programme de coopération entre la Tunisie et le FMI » comme l’a assuré le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari, citant notamment la concrétisation des réformes, dont la promulgation de la loi sur les banques et le statut de la BCT, outre la récente adoption de la loi sur l’investissement ».

Bémol à cette assurance, il existe, selon le  ministre du Développement et de la coopération internationale Fadhel Abdelkefi, « des difficultés  au plan de la concrétisation de certaines autres réformes ». « Il est faux de dire qu’il n’y a pas de difficultés», a-t-il tenu à affirmer, précisant que « les  difficultés concernent essentiellement le déficit budgétaire croissant et notamment la maîtrise de la masse salariale ».

Appel à la flexibilité

L’autre difficulté à laquelle la délégation tunisienne est en train de faire face, c’est l’intransigeance dont fait montre l’institution financière internationale. Le gouverneur de la BCT l’a appelée à plus de flexibilité affirmant que « le FMI doit être plus flexible, d’autant plus que le gouvernement vient de prendre ses fonctions et a besoin d’une marge de manœuvre ».

Pour lui, les dispositions prises par le gouvernement de Youssef Chahed « sont audacieuses » et nécessitent un appui afin de sortir le pays de la situation économique difficile qu’il connaît.

« La délégation tunisienne s’entretiendra avec des responsables du FMI et il est encore tôt de parler des résultats de ces entretiens parce que le dialogue se poursuivra jusqu’à dimanche prochain », a encore affirmé Ayari.

Il est à noter que le gouvernement tunisien œuvre à obtenir une 2ème tranche pour le financement du budget de l’Etat après avoir obtenu une 1ère tranche d’une valeur de 319,5 millions de dinars au titre du Mécanisme élargi de crédit portant sur un montant de 2,9 milliards de dollars.

Le FMI a des exigences, en tête desquelles la maîtrise de la masse salariale. Et il les a réitérées par le truchement de son directeur du département Moyen-Orient et Asie Centrale, Massoud Ahmed en sommant la Tunisie d’ « agir sur la masse salariale, qui représente 14% du PIB, d’une manière juste et équitable ». Il lui a enjoint de « créer un consensus social autour des réformes prévues par le gouvernement », Il ne s’est pas excepté, au demeurant, de souligner la nécessité pour le gouvernement tunisien de «  penser à changer la structure de la dépense publique en Tunisie parce qu’actuellement, la masse salariale qui représente 14% du PIB est très élevée par rapport à d’autres pays de la région MENA, qui, elle-même (la région) présente des masses salariales très élevées comparées à d’autres régions du monde ». « Il faut être conscient que l’impact de cette situation pourrait être l’inexistence de ressources disponibles suffisantes pour l’investissement et l’infrastructure, particulièrement, dans les régions qui n’avaient pas bénéficié des investissements dans le passé. La situation pourrait aussi avoir comme impact l’absence de ressources suffisantes pour la prévention sociale, l’éducation et la santé ».

Ces exhortations interviennent alors que le gouvernement tunisien se trouve en butte à l’immense difficulté qu’il éprouve pour boucler son budget pour l’exercice 2017 et surtout la loi des finances qu’il devra soumettre le 15 octobre courant  à l’Assemblée des représentants du peuple. Une perspective d’autant plus anxiogène que l’Etat n’a pas les moyens, financiers cela s’entend, pour mobiliser les fonds lui permettant de financer ses obligations salariales et autres. D’autant que l’UGTT a rejeté catégoriquement sa proposition de renvoyer à plus tard les augmentations salariales convenues pour 2017 et au-delà.

 

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -