AccueilLa UNETunisie : Le gouvernement dans la débine. L’investissement fait le reste !

Tunisie : Le gouvernement dans la débine. L’investissement fait le reste !

Cataloguée « paradis fiscal » par l’Union européenne, la Tunisie voit s’ajouter à son éventail d’accrocs un des plus sérieux qu’elle ait jamais eu à affronter alors même que les investisseurs étrangers font la fine bouche et sont de plus en plus enclins et nombreux à aller chercher ailleurs. En exigeant le démantèlement des privilèges fiscaux, pourtant vieux de plusieurs décennies, accordés aux sociétés offshore, le plus grand partenaire commercial de la Tunisie, non seulement ajoute à ses misères, mais lui porte, en connaissance de cause, plus est, un coup qu’il n’est pas excessif de qualifier de fatal.

Pourtant, les difficultés économiques auxquelles se heurte la Tunisie soulignent le cruel besoin d’avoir recours aux investissements directs étrangers pour redresser son économie, estime cette semaine le Global Finance Journal.

Citant l’agence notation Moody’s, le journal souligne que la situation budgétaire du gouvernement et du secteur bancaire du pays est chancelante, au point que l’agence a abaissé la note souveraine de la Tunisie en août dernier de Ba3 négatif (non-investment grade, spéculatif) à B1 négatif (hautement spéculatif), invoquant une détérioration structurelle, une croissance faible, un faible investissement et des retards dans les réformes promises.

Le même mois, Moody’s a dégradé cinq banques tunisiennes, pointant l’environnement économique vacillant et la capacité réduite du gouvernement à les soutenir. « Je ne suis pas surpris. Le secteur bancaire n’est pas en bonne forme, car il manque de capital », a commenté un banquier régional qui n’est affilié à aucune des banques dégradées par Moody’s, souhaitant s’exprimer sous le couvert de l’anonymat. « A l’exception possible des banques privées qui se débrouillent raisonnablement bien, les banques publiques sont dans un état pitoyable », a-t-il dit.

La crise libyenne a produit un impact négatif. La Tunisie avait l’habitude d’attirer un grand nombre de touristes libyens, et des milliers de Tunisiens qui sont allés en Libye pour travailler envoyaient des fonds, une autre source de revenus qui a diminué.

Une conjonction de défis

Le gouvernement a déployé de sérieux efforts pour rendre les opportunités d’IDE plus attrayantes. « Alors que les réformes économiques sont adoptées par le parlement et mises en œuvre par le gouvernement, le climat des affaires devrait s’améliorer », a déclaré une source de la Banque centrale de Tunisie opérant dans les relations financières avec les pays étrangers.

Les investisseurs d’IDE en Tunisie font face à un certain nombre de défis, y compris la possibilité d’attaques terroristes. L’économie informelle, qui, selon certaines estimations, représente entre 40% et 60% de l’économie globale, oblige les entreprises à concurrencer les contrebandiers. La situation du gouvernement et des banques à court d’argent signifie que les capitaux locaux sont peu disponibles. La Tunisie fait face à une âpre concurrence du Maroc en termes d’investissements directs étrangers », a expliqué la source bancaire.

L’environnement des IDE est entaché de facteurs inconnus qui méritent d’être sérieusement pris en compte, indique Global Finance Journal, qui rappelle qu’en août dernier, Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale et ministre des Finances par intérim, avait démissionné. Abdelkefi avait été un ardent défenseur des IDE avec des plans pour attirer les investisseurs. Le sort de ces initiatives n’est pas clair, note le journal.

Les prochaines élections municipales, prévues initialement pour décembre, sont une autre clé pour l’environnement des IDE. « Nous commençons à faire en sorte que les indépendants se présentent aux élections contre les grands partis, qui ont été discrédités », dit le banquier, suggérant que les indépendants, au cas où ils remporteraient le scrutin, pourraient œuvrer d’arrache-pied pour créer des emplois. « C’est un signal très important quant à la direction que prend le pays. Si j’étais un investisseur étranger, j’attendrais ce signal. Cela pourrait changer toute la donne », a-t-il dit.

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