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Tunisie : Quel avenir pour la finance islamique ?

Manifestement, la finance islamique n’a pas encore tenu en Tunisie le rang que ses avocats veulent bien lui donner. Les banquent qui s’y livrent se comptent au bout des doigts, trois en tout, s’arrogeant 7% du marché bancaire du pays. Il s’agit d’Al Baraka créée depuis les années 70, Zitouna en 2010 et El Wifack International Bank en 2015. Pourtant, au plan international, le marché de la finance islamique représente environ 2 trillions de dollars, en croissance annuelle de 16 à 20%, dont 40% des transactions sont accaparés par les pays de Golfe, sachant que 500 banques islamiques et 300 fenêtres de services islamiques relevant de banques traditionnelles sont opérationnelles actuellement.

Un mouvement que les banques tunisiennes compatibles avec la Charia pensent pouvoir rejoindre avec 15% des actifs bancaires à l’horizon 2020, contre 6,5% en 2016, selon les prévisions d’un expert en la matière s’exprimant lors d’une table ronde organisée par l’Association tunisienne de la finance islamique sur « l’effet des législations sur le développement des services financiers en Tunisie ». Il estime que les banques islamiques sont en peine de réinvestir l’excédent des dépôts, soulignant que la loi N°48 de juillet 2016, va permettre aux banques islamiques de la place et les banques étrangères désireuses investir en Tunisie de trouver des fenêtres spécialisées en Finance islamique.

Au demeurant, des mécanismes de contrôle seront mis en place, dès la finalisation des textes législatifs et procéduraux régissant le secteur de la finance islamique. Il s’agit de soutenir l’emploi et le développement dans le pays et de favoriser la migration du secteur informel vers le formel, réduisant ainsi les marges de l’économie parallèle. Les autorités financières, elles, sont appelées à mettre en place un texte législatif permettant d’assurer l’équité des chances en matière de concurrence entre les banques islamiques et celles classiques. La présidente de l’Association tunisienne de la finance islamique estime à cet égard que « l’engagement de la banque islamique à l’application des principes de la charia a porté atteinte à l’intérêt de son client, étant donné que ce dernier n’est pas concerné, par exemple, par le programme du premier logement, décidé par le gouvernement, puisque la banque ne peut travailler avec les intérêts ». De même, ces banques ne sont pas autorisées à financer l’acquisition des terrains agricoles, puisqu’elles se présentent comme des sociétés de participation et la loi tunisienne interdit à tout étranger de s’approprier de terres agricoles », a-t-elle fait savoir.

Gestion des liquidités

Partout dans le monde et plus encore dans mains pays européens comme le Luxembourg et la Grande-Bretagne, les vertus de la finance islamique sont abondamment célébrés. Ils voient dans cette finance un outil pour maintenir leurs dépenses budgétaires et contrer l’impact négatif des prix du pétrole sur leurs budgets. Les changements réglementaires pourraient aider l’industrie à résoudre les problèmes liés à l’absence d’instruments de gestion des liquidités et lui permettre d’appliquer plus rigoureusement le principe du partage des pertes et des profits. Quant à la normalisation des pratiques, elle pourra permettre d’améliorer l’intégration de l’industrie et sa capacité d’innovation.

Les analystes estiment que l’industrie devrait atteindre une valeur de 3000 milliards de dollars dans le courant de la prochaine décennie. Cette croissance sera probablement le résultat de la combinaison des efforts déployés par les acteurs de la finance islamique ainsi que sa contribution au développement de l’économie réelle, qui alimente l’intérêt des États et institutions en charge du développement.

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