La Tunisie a été citée 22 fois dans le dernier «Global Terrorism Index 2016», un rapport annuel fait par «Institute for Economics & Peace (IEP)» et a été classée à la 35ème place sur cet Index. La Tunisie n’a pourtant connu presqu’aucun acte terroriste, aussi retentissant que dans d’autres pays, au cours de l’année en cours, objet du rapport, mais plutôt d’importants efforts pour endiguer ce fléau, beaucoup d’opérations anticipatives et beaucoup d’arrestations liées au terrorisme. Elle a pourtant perdu 12 places par rapport à 2015 sur cet index, où elle était mieux notée que la France à la 36ème place, avant les USA et bien mieux notée que l’Angleterre qui était 28ème et la Turquie 27ème. Il est vrai que le GTI de 2016 est fabriqué sur la base des données de 2015. On ne sait pas si c’est un problème de perception de ce mal mondial et international chez les concepteurs de ce rapport et si cette perception des rédacteurs de l’IEP change selon les lieux.
Ce qui est pourtant sûr, toujours selon le GTI 2016, c’est qu’il y a plus de terrorisme en France et en Angleterre, deux pays au Warning facile pour leurs touristes, pour ne citer que ces deux pays qui refusent toujours de lever leurs Warnings et permettre le retour des touristes, dans un secteur presque fait à la mesure des clients européens. La France a été citée 59 fois dans le rapport 2016 de l’IEP, alors que l’Angleterre 6 fois seulement. La Tunisie (35ème dans le GTI avec un score de 4.963) est aussi, mieux classée que la France (32ème) et mieux que l’Angleterre (34ème avec un score de 5.08). Le rapport met pourtant plus en évidence la Tunisie avec un pavé en gros, avertissant que «Deaths in Tunisia increased from ten to 81 due to increasing activity by ISIL and its affiliates». La France on la retrouvera, en maigre, dans le corps du texte. L’Hexagone a pourtant perdu 7 places dans ce classement et l’Angleterre 6 places. On aurait été dans une autre conjoncture, la Tunisie aurait pu publier des Warnings pour ses propres citoyens afin de les avertir des dangers qu’ils pourraient encourir en voyageant en France ou en Angleterre. D’ailleurs la Tunisie a pleuré la mort de quelques uns de ses citoyens en France. La Tunisie ne le fait pas. La France et l’Angleterre le font.
| Index GTI 2016 & 2015, de la 47ème à la 35ème position |
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Selon l’index de l’IEP, il n’y a eu que 81 mors en Tunisie, contre 161 en France. On en déduira donc que l’impact du terrorisme en décès aura été plus fort dans le pays émetteur de touristes que dans le pays récepteurs des touristes de ce même pays, objet lui aussi d’actes terroristes. Le nombre de victimes du terrorisme est nettement plus important, au Danemark, en Allemagne, en Suède et en France, qu’en Tunisie selon le rapport du GTI. Toujours selon le GTI, l’Angleterre est le 11ème pays qui a connu le plus d’actes terroristes dans le groupe des pays de l’OCDE.
«La Tunisie, qui a été gravement attaquée à Sousse en 2015, a perdu 1,2 milliard de dollars de recettes touristiques. En 2015, un million de touristes de moins visitaient la Tunisie», affirme le rapport de l’IEP. En face et pour exemple, «le Maroc, pays où aucun décès du au terrorisme n’a été enregistré, l’augmentation du tourisme et des voyages a généré US $ 400 millions de 2014 à 2015 ».
| A gauche. Les pays où l’augmentation des actes et des décès dus au terrorisme a été la plus forte entre 2014 et 2015 (Source : GTI) |
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Force est à ce sujet de souligner la responsabilité de ce genre de rapports, livres de chevet des opérateurs du secteur, dans la mauvaise perception de l’évolution du secteur de la sécurité en Tunisie. La responsabilité est aussi celle de la Tunisie qui subit ce genre de rapport et n’engage aucun contact avec ses rédacteurs pour les mettre au courant du bon trend de la situation sécuritaire et des bons résultats de la lutte contre le terrorisme. La Tunisie, qui avait engagé de telles démarches pour d’autres rapports comme celui de Davos ou de Doing Business, aurait ainsi pu nuancer cette perception du terrorisme chez ses clients en matière de tourisme. Elle aurait pu, ainsi, produire elle-même un rapport semestriel sur la situation sécuritaire, la perception du terrorisme et les actes terroristes dont elle fait l’objet.
