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Le Cped pointe les défaillances et donne des pistes de sortie. Sera-t-il entendu par Chahed ?

Prenant acte de la décision de l’agence de notation Fitch Rating de dégrader la notation souveraine de la Tunisie de BB- perspectives « négatives » à B+ perspectives « stables », le CPED (Centre de Prospective et d’Etudes sur le Développement qui regroupe un nombre de compétences tunisiennes de toutes spécialités) a publié ce lundi 6 février 2017 un communiqué. Il y analyse notamment les retombée de l’abaissement de la note souveraine de la Tunisie par l’agence de notation, Fitch Rating, et donnes quelques pistes de sortie de crise.

Au début de ce communiqué, «le Centre rappelle de prime abord que cette dégradation est la cinquième du genre décidée par l’agence Fitch depuis 2011. Elle intervient à un moment où la Tunisie engage une émission sur le marché financier international afin de financer une partie de ses besoins de financement extérieur estimés à 6,5 milliards de dinars pour l’exercice 2017».

Le Centre rappelle ensuite que «la Tunisie a perdu durant les six dernières années 7 rangs, comparativement au plus haut rating de la Tunisie obtenu en 2010 toutes agences confondues («A-» accordé par l’agence Japonaise R&I)». Et d’ajouter que «si l’on tient compte de la seule agence Fitch, la Tunisie a perdu 5 rangs (elle est passée successivement de BBB à BBB-, BB+, BB, BB-, et enfin à B+)». Et le Cped d’estimer que «avec cette dernière dégradation, c’est un investissement de plus de 20 ans que la Tunisie perd sans qu’aucune réaction conséquente ne soit enregistrée face à ces dégradations successives. Dans sa justification de révision de la notation, l’agence pointe du doigt la baisse du niveau de l’investissement et de la croissance, la situation du secteur touristique et les phénomènes du terrorisme et des mouvements sociaux».

  • Le Cped met le doigt sur les blessures

Concernant les «voies de sortie de crise» et avant d’y arriver, le CPED considère que «ces évènements participent d’un déficit de vision et de stratégie et que la priorité devrait être accordée à la maîtrise des déficits à travers une gestion rigoureuse du budget de l’Etat, par la maîtrise des dépenses de fonctionnement et en particulier de la masse salariale et l’amélioration des ressources, grâce à la recherche d’un meilleur rendement fiscal ». Il rappelle à ce sujet, que «le budget de l’Etat par rapport au PIB est en effet passé de 28,5% en 2010 à 33% en 2017 » et considère que «l’engagement des réformes de la fonction publique, de la fiscalité et de celle des systèmes de retraite ne peut plus attendre et renvoie aux propositions contenues dans son dernier rapport».

  • Il ne prône pas un nouveau, mais demande de rééquilibrer l’actuel

Le Cped considère également «nécessaire de rééquilibrer le schéma de développement actuel en donnant l’importance aux facteurs exportation et investissement » et rappelle que «le schéma emprunté depuis 2011, basé sur la politique du «go and stop» et l’élargissement des dépenses publiques a atteint ses limites pour avoir porté le déficit et la dette à des niveaux insoutenables. Le renforcement de la croissance devrait être recherché, notamment, à travers le développement des investissements intérieurs et extérieurs et des exportations ». Des propositions dans ce sens sont développées dans son rapport, dont copie aurait été déjà remise au chef du gouvernement.

A cet égard, le rapport pointe «la mise en confiance des opérateurs économiques, hommes d’affaires, fonctionnaires et agents publics et des institutions financières constitue un préalable incontournable pour la reprise de la croissance».

  • Un brin donneur de leçon, le Cped !

Enfin, le Centre considère que «la simultanéité de la dégradation avec la sortie du pays sur le marché financier constitue une première depuis que la Tunisie a intégré le marché financier international en 1994, sachant que l’usage est de s’assurer du maintien de la notation avant d’engager l’opération. Il faut signaler, à cet égard, que dans ce genre d’opération, l’émetteur sollicite auprès des agences sensées porter une notation sur l’émission, la confirmation de la notation. Ces agences, comme vient de le faire Fitch, publient alors un communiqué sur la notation affectée à l’émetteur et en définitive à l’opération» et réitère sa proposition de créer une structure « Tunisie Trésor » qui «regrouperait des compétences confirmées notamment dans ce domaine et qui se chargerait de réaliser les sorties de l’Etat sur les marchés financiers et de gérer la dette. La création de cette structure qui serait rattachée au Ministère des Finances revêt une urgence». Reste donc à savoir si, Chahed et ses conseillers, suivront ces conseils, mais surtout s’ils ont lu le rapport du Cped et surtout continueront-ils à se murer dans l’autisme ?

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