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Tunis: Si tout va bien, ce sont presque 5 milliards DT qui entreront dans les caisses de l’Etat !

La Tunisie cherche, par tous les moyens, à relancer son économie mise à mal par les effets collatéraux de la Révolution de janvier 2011 et ne cesse d’être secouée par divers mouvements sociaux  et les attaques terroristes meurtrières de mars et de juin 2015 qui ont  ciblé l’industrie du tourisme sur lequel reposent l’emploi et les revenus en devises étrangères.

Du 18 février au 3 mars de cette année, une forte délégation du Fonds monétaire international aura en Tunisie des discussions sur un nouveau programme susceptible d’être d’un montant  d’au moins 1,7 milliard  USD (3,42 Milliards DT) de crédit. Le sujet et la préparation de cet important évènement économique pour la Tunisie, ont été au centre du dernier entretien du Gouverneur de la BCT, Chedly Ayari avec le chef du gouvernement tunisien, Habib Essid.

Ce nouveau programme d’assistance financière du  FMI portera sur une période de 4 années. «Ce type de programme s’étale en principe sur une période de 3 années. Exceptionnellement, le FMI nous a accordé une année supplémentaire», explique le Gouverneur de la BCT lors d’une rencontre avec Africanmanager. Précisant ensuite le montant financier de ce nouveau programme, Chedly Ayari indique que «à la différence de la Banque mondiale, les crédits sont liés aux quotas des pays. Comme ces quotas viennent de doubler récemment, cela nous permet d’accéder à des sommes plus importantes. L’accord stand-by qui vient de se terminer portait sur 400 % du vieux quota, c’est-à-dire 1,7 milliard USD. En admettant que les choses se passent aussi bien qu’on le souhaite, ce serait dans les 3.400 MDT et on peut aller au-delà si on nous écoute et si le besoin s’en fait sentir», dit encore Ayari. Le taux d’intérêt de ce crédit ne devrait que légèrement dépasser les 2 % «l’un des taux les plus bas», commente encore le Gouverneur de la BCT.

  • A quoi serviraient ces nouveaux milliards DT ?

Quant à quoi servirait tout cet argent, c’est d’abord pour combler les besoins de la Tunisie en finances extérieures, financer deux déficits, d’abord celui de la balance courante qui reste assez conséquent, ensuite le déficit budgétaire, renforcer le stock en réserves de change et enfin pérenniser la capacité de la Tunisie à rembourser ses dettes en temps en heure, ce qui revient à dire qu’on s’endettera aussi pour rembourser la dette en capital et intérêt.

La Tunisie est, par ailleurs, sur le point d’obtenir un prêt de 500 millions d’euros (1.118.475.000 DT) de l’Union européenne pour soutenir l’économie, sans compter les autres 500 MUSD que devra aussi verser la Banque Mondiale, sous réserve de  l’accord du FMI ; d’où le 2ème programme et sa mission qui débute ce jeudi à Tunis. Ainsi et «au pif», il y a à la clé plus de 4 milliards DT, sans compter les 500 millions d’euros et les 500 MUSD de la BM, qui sont liés au succès de cette mission que le Gouverneur de la BCT n’hésite pas à comparer à «la route de la soie» et le «processus vertueux» qu’elle engagera pour l’économie tunisienne par l’assistance technique gratuite qui accompagnera les milliards DT.

  • Ayari parle du code des investissements et de la nouvelle loi sur la faillite

Tout cela reste cependant étroitement lié aux conclusions de cette nouvelle mission du FMI en Tunisie. Pour rappel, le Fonds Monétaire International avait exigé, lors du premier crédit stand-by, un certain nombre de réformes qui n’ont pas encore été faites ou dont les textes de loi n’ont pas encore été adoptés par l’ARP (Assemblée des représentants du Peuple). «L’une des raisons pour lesquelles j’ai vu le chef du gouvernement, c’est justement pour lui rappeler ce qu’ils m’ont demandé, vous pensez bien», répond Chedli Ayari. Et d’ajouter que «ce 2ème programme sera plus que jamais placé sous le signe de la réforme dont nous serons les initiateurs et qui toucheront presque tous les ministères et dont on présentera une matrice à la délégation du FMI», sermonne le Gouverneur de la BCT pour qui «ce sont essentiellement 3 ou 4 réformes qui traînent depuis quelques années et dans lesquelles, il faut le dire, on a fait des progrès».

Ces réformes qui conditionneront l’accès aux 3,4 milliards DT du FMI sont, d’abord, la nouvelle loi de la BCT dont le projet est fin prêt après discussion en CMR, adopté en conseil des ministres et qui est dans le pipeline de l’ARP. Il y a aussi la demande de ces instantes internationales d’un nouveau code bancaire et qui est désormais prêt, après un conclave bancaire entre le Gouverneur et les banquiers de la place et qui fera très prochainement l’objet d’un CMR avant de passer dans le pipeline de l’ARP. Mais il y a aussi le code des investissements, «qui a fini par atterrir chez la commission des finances de l’ARP, quelles que soient ses insuffisances, mais dont  l’essentiel est passé, bien que tous les corps de métiers ne s’y retrouvent pas à 100 % car aucun code des investissements au monde ne peut satisfaire tout le monde ; il y a toujours un compromis à trouver entre avantages et obligations et qui diffère selon les corps de métier», dira Chedli Ayari à Africanmanager. Et lorsqu’on lui demande ce qu’il en pense, il ajoute que «moi, j’estime qu’il doit passer, car par rapport à l’ancien code, il y a des avancées, car aussi,  il a beaucoup allégé la bureaucratie pour l’investissement extérieur».

La 4ème réforme, ce sera la loi sur les faillites. «Nous avons vécu sous l’emprise de la loi 95 qui a produit beaucoup de choses difficiles à accepter et qui a été mal appliquée. Maintenant, il nous faut une loi des procédures collectives. Elle est déjà chez l’ARP avec ses 400 articles. Elle  apportera la rapidité d’exécution à tous les niveaux, avec des réponses de toutes les parties  fixées dans des calendriers, protègera l’investisseur-propriétaire, apportera le droit au recours et une protection de tous ceux qui subiront la faillite comme les employés, les banques, les créanciers et tous les stakeholders». Il restera aussi, pour compléter le tableau et terminer le package-deal à présenter au  FMI, la recapitalisation des banques publiques, mais qui ne représente qu’une partie seulement de la réforme. «La seconde étape devra être les nouveaux business plans où on n’est pas encore avancé. On a certes une nouvelle gouvernance. Mais il nous manque toujours les nouveaux présidents de conseils d’administration et j’ai soulevé cette question avec le chef du gouvernement, car leur nomination détermine l’élaboration des business plans», dit encore Chedly Ayari lorsqu’il évoque les conditions optimales à créer pour la réussite de la mission du Fonds Monétaire International.

A l’issue de cette mission, une réunion du CA du FMI, aura lieu les 22 et 23 avril prochain, pour discuter et adopter ce 2ème programme du FMI qui est l’écluse par laquelle tout passe pour d’autres institutions financières internationales, comme la Banque Mondiale et la BAD (Banque Africaine de Développement) qui promet aussi une aide importante, nous révèle aussi le gouverneur de la BCT.

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