Tunisie : Moins d’impôts sur les salaires. L’IR et l’IS en hausse

Le ministère tunisien des Finances vient de publier le rapport mensuel, provisoire, des résultats d’exécution du budget de l’Etat pour l’exercice 2017. Il en ressort, d’abord, qu’à un mois du 1^er semestre, les dépenses de l’Etat ont cumulé 14,150 Milliards DT sur un budget total de 32,325 Milliards DT. Deux chiffres attirent l’attention dans ces dépenses, c’est que les dépenses de gestion (8,6 sur les 14,1 Milliards DT), sont de loin plus importantes que celles du développement (2,06 Milliards DT). En 5 mois 2017 aussi, la Tunisie aura dépensé plus de 3,1 Milliards DT pour le remboursement (principal et intérêt) des dettes (extérieures et locales). Autre importante remarque. Dans les dépenses de gestion de 8,6 Milliards DT, 6,478 Milliards ont été dépensés en salaires et autres rémunérations, un chiffre qui dépasse les 6,04 Milliards DT représentant le total des emprunts extérieurs prévus pour toute l’année 2017. A fin mai 2017 aussi, les 6,4 Milliards DT des salaires représentent presque le double des impôts directs (3,8 Milliards DT) récoltés jusqu’à cette date.

Autre remarque de cette revue de l’exécution du budget à fin mai 2017. A cette date, le résultat du travail des percepteurs d’impôts, direct et indirect, a rapporté plus que l’année dernière. Sur les 9,1 Milliards prévu par la LF 2017, les impôts directs ont rapporté 3,84 Milliards DT, en hausse de 20,5 % par rapport à avril de la même année. Le plus important est que dans les 3,8 Milliards DT, l’impôt sur les salaires des fonctionnaires n’a représenté que 1,7 Milliard, alors que l’impôt sur le revenu (IR) a été de 2,6 Milliards DT. L’IS (Impôts sur les sociétés, celles que tout le monde accuse d’évasion fiscale) a représenté 1,195 Milliard DT, en hausse de 67,5 % par rapport la même période de 2016.

Les ressources subissant une forte pression et le recours aux impôts indirects ayant des limites, celles d’éviter de casser la reprise de certains secteurs, ce sont les consommateurs qui casquent. C’est ainsi que les impôts indirects (Droits de douane, TVA et taxe à la consommation, que l’on retrouve toutes dans les prix de tout ce qu’on achète ou presque) ont augmenté de 11,8 % en rapportant 5,196 Milliards DT en cinq mois, dont 2,443 Milliards DT en TVA.