Ce n’est plus «Tunisia Financial Harbour», initialement conçu «avec l’ambition de devenir le hub financier ouvrant sur l’Afrique, positionné au cœur de la Méditerranée et offrant d’excellentes connexions de transport (…) et proposera un accès aux compétences humaines, des opportunités d’investissement des marchés internationaux vers l’Afrique et inversement ». C’est désormais, à en croire le titre de CEO (PDG) octroyé par le promoteur GFH à Lotfi Ezzar, le «Tunis Bay Project Company». Manifestement, un simple mais gigantesque projet immobilier. L’infrastructure externe, financée par l’Etat tunisien, ne servirait plus à relier un hub financier pour la Tunisie, mais des villas de très haut standing, à vendre aux étrangers, mais aussi aux Tunisiens. Des vidéos circulent actuellement sur les réseaux sociaux appelant les Tunisiens à y investir. C’est ainsi que ce qui devait apporter des fonds étrangers à la Tunisie, pourrait très bien, par le biais de la technique de vente sur plan, se transformer en projet financé par les Tunisiens. Sur tout cela, nous avons envoyé nos questions au CEO de GFH, Hisham Alrayes, dont les services de communication ont répondu, mais au nom de Lotfi Zar, la personne chargée en Tunisie du même projet. Les réponses étaient vaseuses. Presqu’en langue de bois. Interview :

En Tunisie, des informations font état de difficultés financières de GFH, après que l’ancien responsable de ces projets en Tunisie aurait détourné les fonds destinés à ce projet. Les mêmes informations font état d’un accord avec l’ancien fonctionnaire. Quelle est exactement et quelle est la réalité des états financiers de GFH (Gulf Finance House) ?

Nous n’avons pas de difficultés financières et nous n’avons transféré aucun fonds alloué au projet du Port Financier en Tunisie à toute autre entité. Nous souhaitons préciser que les transferts d’investissements vers la Tunisie ont été effectués par l’intermédiaire de la Banque centrale de Tunisie, conformément à la législation en vigueur.

Selon l’accord signé avec le gouvernement de l’ancien chef de l’Etat tunisien, il est interdit de financer les projets par les banques tunisiennes, mais uniquement par importation de devises. Selon ce même accord, on vous demanderait, en dehors du prix du terrain, le versement d’un certain montant en devises à la Banque centrale de Tunisie, pour attester votre intention d’investir. Est-ce que cela a été fait et, dans l’affirmative, à quelle date et à quel montant ?

La nature du projet d’investissement nécessite un partenariat avec des investisseurs étrangers uniquement en monnaie locale. Ainsi, nous avons toujours été désireux de prendre ceci en compte lors de la passation de contrats pour les composantes du projet. Cependant, les termes de confidentialité inclus dans ces contrats ne nous permettent pas de vous fournir de chiffres ou des dates.

 

Plus d’une décennie s’est écoulée et le projet du port financier n’est toujours pas lancé, malgré la promesse solennelle des plus hautes autorités de votre pays, lors de la réunion « Tunisie 2020 ». Quelle est la raison derrière ce retard important ?

Pour les raisons que vous connaissez, le projet a été interrompu en 2011 et 2012, mais en coordination avec les différentes autorités tunisiennes, le travail a repris au niveau des infrastructures et pour d’autres composantes du projet.

Le port financier était la composante essentielle de votre projet, alors qu’il semble désormais selon nos informations, que vous souhaitez commencer par la composante immobilière. Les images et les vidéos de ce volet immobilier circulent déjà sur les réseaux sociaux, sollicitant les acheteurs tunisiens et étrangers. Comment pouvez-vous vendre alors que la composante essentielle, le port financier, n’a même pas été lancé et que vous n’avez pas encore investi et que les infrastructures extra-muros sont financées par l’Etat tunisien ?

Le port financier fait partie des éléments de l’ensemble du projet et le calendrier de travail nécessite l’achèvement des travaux d’infrastructure dans une première étape et ensuite le reste des composantes du projet. Comme vous l’avez mentionné, l’État tunisien a approuvé le budget alloué aux installations du projet, y compris la route spéciale du X 30. L’une des composantes du projet, qui est le parcours de golf, avance bien, ce qui permet la commercialisation des unités résidentielles complétées. Une telle procédure ne contrevient pas aux termes du contrat d’investissement dès lors qu’il a été ratifié et les licences (autorisations) légalement émises.

 

Un accord aurait été conclu avec le groupe « Soroubat » pour démarrer l’équipement intramuros et être payé, non en devises tel que stipulé dans l’accord avec les autorités tunisiennes, mais en contrepartie d’une parcelle de terrain. Qu’en est-il exactement ?

Nos relations avec le groupe Soroubat ne se limitent pas à un accord de passation de marchés, mais constituent un partenariat dans le développement du terrain du projet.

Un accord similaire aurait également été conclu avec le groupe Alliance de Samir Jiyab pour le volet Golf. Ce dernier devra également construire le Mall, alors que vous avez eu un contrat avec le groupe Loukil et qui vient d’annoncer un financement chinois pour ce projet. A qui le centre-ville reviendra-t-il et quel est l’accord avec «Alliance» ?

Notre relation avec M. Samir Jiyab et le groupe étranger participant avec lui est également une relation de partenariat qui a conduit au lancement des travaux du terrain de golf avec toutes ses composantes et nous espérons que ce partenariat continuera dans le reste des composantes du projet. Nous accueillons tous ceux qui souhaitent contribuer avec nous à l’achèvement du reste des composantes du projet conformément au plan directeur et dans le cadre de l’accord d’investissement conclu avec l’Etat tunisien.

 

Des informations font état en Tunisie, du désir de GFH de réviser l’accord d’investissement signé du temps de l’ancien Président tunisien ZA Ben Ali. Qu’en est-il ?

Nous n’avons signé aucun accord avec le président Ben Ali, mais notre relation est avec l’Etat tunisien et l’accord d’investissement a été ratifié par la loi, et cet accord est en vigueur jusqu’à présent. Nous respectons les engagements pris dans l’accord et nous n’avons aucune intention de les modifier. Nous sommes également en étroite collaboration avec le ministre du Développement et de l’Investissement et le reste des autorités centrales et régionales afin d’assurer le succès de cet énorme projet et de le compléter conformément aux normes internationales les plus élevées.

 

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