Le nouvel exécutif burkinabè, en place depuis le 29 décembre 2015, est allé vite et fort en s’attaquant à un gros morceau : Le secteur minier, le plus lucratif du pays. Le président de la République, Roch Marc Christian Kaboré, a fait savoir récemment qu’il a mis à plat le système d’attribution des concessions pour en bâtir un autre plus transparent et plus profitable aux caisses publiques. Résultat des courses : 316 permis de recherche ont été annulés, sur un total de 731, avec pour objectif de nettoyer le secteur et de laisser la place à de nouveaux investisseurs.
C’est une mini révolution dans un pays où le gouvernement n’a jamais pu disposer d’une carte géologique où il y a un nom clairement identifié derrière chaque permis. Mais l’opération ne se limite pas à ça, les orpailleurs artisanaux sont également dans le collimateur des autorités. 368 permis d’exploitation ont été supprimés. Il se dit que les mines artisanales sont la cause de l’exportation illégale de plusieurs tonnes d’or par an, une matière qui va enrichir les intermédiaires et les marchés extérieurs, alors que le Burkina Faso se débat dans une pauvreté et un sous-développement chroniques. Une ONG suisse avait évalué à sept tonnes la production artisanale exfiltrée clandestinement du pays, causant un manque à gagner fiscal d’environ de 3,5 milliards de FCFA (5,35 millions d’euros).
Le secteur aurifère pèse lourd au Burkina, avec plus de 5700 emplois directs. Depuis cinq ans, l’or s’est même hissé à la première place à l’exportation, suivi du coton. Le métal jaune occupe 12 % du produit intérieur brut et représente à peu près 20 % des recettes fiscales de l’État, d’après la Chambre des Mines. L’an dernier, les huit mines d’or du pays avaient sorti 36,35 tonnes d’or pour des rentrées d’argent estimées à 168,41 milliards de F CFA.